| Alors qu’il évoluait à 28 il y a encore quelques jours, l’indice de volatilité du SP500 s’est de nouveau affaissé après les propos d’un membre de la Fed.
Le VIX est passé en 10 jours de 28 à moins de 16 après les déclarations de John Williams, le président de la Fed de New-York, qui a entrouvert le 21 novembre la possibilité d’une nouvelle baisse de taux de la Réserve Fédérale ce mois-ci.
Et voici la phrase qui a déclenché l’écrasement du VIX : « Par conséquent, je vois encore de la marge pour un ajustement supplémentaire à court terme de la fourchette cible pour le taux des fonds fédéraux ». À la suite de ces propos, les probabilités pour une nouvelle baisse de taux le 10 décembre sont remontées en flèche, passant de 30% à près de 90%.
Pourquoi une telle réaction des marchés ? Car Jerome Powell lui-même n’avait apporté aucune garantie pour une baisse de taux en décembre, lors de la dernière réunion en octobre. Et plusieurs membres de la Fed avaient abondé dans son sens les jours et semaines suivantes, mettant l’accent sur le fait que l’inflation continuait d’évoluer proche des 3% et que la Fed devait en tenir compte tout en considérant le volet « emploi » de son mandat.
Et le taux 10 ans américain qui évoluait proche de 3.90% fin octobre, avait alors rebondi à 4.16% début novembre, signe que le marché obligataire ne croyait effectivement pas, à ce moment-là, à une nouvelle baisse de taux en décembre.
Ce sont clairement les propos du président de la Fed de New-York le 21 novembre qui ont fait pivoter le sentiment des marchés, déclenchant un fort rebond sur les marchés actions américains.
Les chiffres d’inflation PCE aux Etats-Unis cet après-midi donneront de nouveaux éléments d’appréciation aux marchés avant la décision de la Fed la semaine prochaine, même s’il s’agit des chiffres de septembre, dont la publication a été très retardée en raison du shutdown le plus long de l’histoire.
Une donnée est venue brouiller un peu les cartes avant la réunion de la Fed la semaine prochaine : les inscriptions hebdomadaires au chômage sont retombées à 191k la semaine dernière, soit leur plus bas niveau depuis…septembre 2022. C’est une des rares données positives sur l’emploi US ces derniers temps. A noter qu’il peut y avoir des variations importantes d’une semaine à l’autre à cette période de l’année. Mais ce chiffre n’a pas affecté les probabilités de marché (via le positionnement des Futures sur les Fed Funds) pour une baisse de taux de la Fed la semaine prochaine, toujours à 87%. Le conseiller économique de la Maison-Blanche (et peut-être futur président de la Fed), Kevin Hassett, a déclaré hier qu’il pensait également que la Fed baisserait ses taux ce mois-ci.
Ce serait donc une énorme surprise si la Fed ne baissait pas ses taux la semaine prochaine, et on sait que le comité de politique monétaire est de plus en plus divisé sur cette question.
Dans ce contexte, l’indice de volatilité du SP500 est revenu au contact d’une zone technique très importante : un support oblique qui relie tous les creux depuis 2024. Une mauvaise surprise (chiffre, déception sur la Fed, etc…) sur cette zone technique pourrait très rapidement entraîner un fort rebond de la volatilité. Inversement, une bonne surprise pourrait entraîner la cassure de cette zone support sur le VIX (actuellement à 15) et entraîner le SP500 vers de nouveau records historiques. Une zone clé.
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| Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France |