ven. Août 8th, 2025

Dans le cadre du nouvel accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne, la majorité des droits de douane américains sur les produits européens seront relevés à 15 %, contre 10 % auparavant. Ce taux reste cependant inférieur aux 30 % initialement menacés par l’administration américaine si aucun accord n’était conclu avant le 1er août.

Une évolution notable concerne les automobiles, dont les droits de douane passeront de 25 % à 15 %. Il s’agit d’une concession majeure obtenue par l’UE, qui en avait fait une priorité lors des négociations. Les exportations automobiles de l’UE vers les États-Unis, évaluées à environ 53 milliards d’euros, concernent surtout l’Allemagne et l’Italie, représentant 10 % du total des exportations de l’UE vers les États-Unis en 2024.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé que certains produits européens bénéficieront d’une suppression totale des droits de douane américains. Cela concerne notamment les avions et pièces détachées aéronautiques, certains produits chimiques, des médicaments génériques et des équipements de fabrication de semi-conducteurs.

Zones d’incertitude et produits sensibles

Des incertitudes subsistent concernant l’application du tarif de 15 % sur les semi-conducteurs, les produits électroniques et les produits pharmaceutiques, qui ne sont actuellement pas soumis à des droits supplémentaires. Il n’est pas encore clair si ces taux entreront en vigueur dès le 1er août, ou s’ils seront appliqués plus tard dans le cadre de négociations avec d’autres partenaires commerciaux. Des annonces spécifiques sont attendues dans les prochaines semaines.

En ce qui concerne l’acier et l’aluminium, les droits de douane restent à 50 %, mais pourraient être réduits ou remplacés par un système de quotas. Aucune avancée n’a encore été enregistrée sur les boissons alcoolisées, sujet encore en discussion.

Un impact globalement modéré

Malgré la hausse du taux de base, le taux moyen effectif des droits de douane américains sur les produits européens n’augmenterait que marginalement grâce à certaines exemptions et à la réduction des tarifs automobiles.

Du côté européen, l’Union européenne prévoit de supprimer ses propres droits de douane sur les produits américains dans le cadre de l’accord. Mais l’impact de cette suppression devrait être limité, ces produits étant déjà soumis à un droit moyen pondéré d’environ 1 %.

L’accord prévoit aussi des engagements d’achat de produits énergétiques américains à hauteur de 750 milliards de dollars, et une promesse d’investissement de 600 milliards de dollars, à l’image de l’accord conclu récemment entre l’UE et le Japon.

Une avancée stratégique dans un contexte tendu

Cet accord, jugé difficile à conclure en raison de la diversité des parties prenantes européennes et des tensions politiques récentes, constitue une étape majeure vers la désescalade commerciale. S’il est perçu par certains comme désavantageux pour l’Europe, il permet néanmoins d’éviter une crise commerciale ouverte et d’apporter de la visibilité.

Avec l’accord, le taux effectif moyen des droits de douane sur les exportations européennes vers les États-Unis passerait de 1,5 % à environ 15–16 %, ce qui reste un coût modéré dans un contexte de fortes tensions. Selon les estimations, le coût direct représenterait environ 0,5 % du PIB cumulé de l’UE.

Marchés financiers : prudence et ajustements recommandés

Côté marchés, les grands indices ont fortement rebondi depuis leurs plus bas d’avril : le S&P 500 a gagné près de 30 %, tandis que l’indice européen a progressé de 14 %. Ce rebond s’appuie sur l’anticipation de la conclusion d’accords commerciaux majeurs comme celui-ci.

Toutefois, cette dynamique pourrait entraîner une volatilité à court terme, les bonnes nouvelles étant déjà largement intégrées dans les prix. Les investisseurs exposés aux actions devraient envisager des couvertures temporaires, tandis que les sous-exposés pourraient envisager des renforcements en cas de repli.

Vers un dollar plus faible ?

Compte tenu du déficit budgétaire américain, du déficit de la balance courante, et du désengagement progressif des investisseurs internationaux du dollar, un affaiblissement du billet vert est anticipé d’ici la fin de l’année. Comme les taux d’intérêt américains restent élevés, la couverture contre le risque de change coûte cher. Il est donc recommandé aux investisseurs de revoir l’allocation de leurs devises en fonction de leurs engagements ou dépenses à venir.

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