ven. Mai 17th, 2024

Au mois de mai en France, l’indice des prix à la consommation (IPC) a baissé légèrement de -0,1 %, après +0,6 % en avril.

La baisse des prix de l’énergie s’est accentuée (‑3,0 % après ‑0,7 %) dans le sillage des prix des produits pétroliers (‑5,9 % après ‑0,6 %). C’est notamment dû au fléchissement des prix du diesel (‑11,3 % après ‑3,6 %). 

En revanche, l’électricité a augmenté à un rythme comparable à celui du mois précédent (+11,3 % après +11,2 %).

Du côté de l’alimentation, la hausse des prix ralentit (+0,3 % après +0,6 %), de même que celle des services (+0,3 % après +1,0 %) liés au repli des prix des services de transport (‑2,3 % après +8,1 %).

Au final sur un an, les prix à la consommation augmentent de 5,1 % en mai 2023, après +5,9 % en avril. Cette baisse de l’inflation résulte d’un ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. À l’inverse, les prix du tabac accélèrent pour le troisième mois consécutif (+9,8 % après +9,4 %).

Les matières premières ont été la classe d’actifs la moins performante cette année, après avoir été en tête les deux années précédentes. L’indice Bloomberg des matières premières (DJP), qui compte 24 membres, est en baisse de près de 10 %, plombé par la chute des prix du gaz naturel et du pétrole, mais de nombreuses matières premières plus modestes, dites “de petit-déjeuner”, ont surmonté cette faiblesse (voir le graphique) et ont connu une hausse à deux chiffres. Les prix du sucre ont augmenté d’un tiers et le jus d’orange est proche de ses plus hauts niveaux historiques. Le coupable est la pénurie d’approvisionnement et les perturbations météorologiques, qui pourraient s’aggraver à mesure que le phénomène climatique El Niño se développe. Cette situation pourrait accentuer la pression sur les consommateurs déjà ébranlés par les hausses spectaculaires des prix des denrées alimentaires dans les supermarchés : 7 % aux États-Unis, 15 % dans l’Union européenne et 19 % au Royaume-Uni. Ces hausses sont bien supérieures aux taux d’inflation globaux et constituent un casse-tête pour les décideurs politiques.  

Notre panier à poids égal de huit produits populaires pour le petit-déjeuner s’est démarqué de la tendance baissière des produits de base. Les gains de cette année sont menés par le sucre (+33%), le jus d’orange (+24%), le cacao (+22%), le café (+11%) et l’avoine (+3%). Cela a plus que compensé la baisse des prix du blé (-18 %), du porc (-18 %) et du lait (-13 %). Le sucre a atteint son niveau le plus élevé depuis 11 ans en raison des perturbations météorologiques et des restrictions à l’exportation en Inde, deuxième producteur, ainsi que de la forte demande de biocarburants au Brésil. Les prix du jus d’orange sont proches de leurs records historiques après les dégâts causés par les ouragans et les maladies aux producteurs d’agrumes de Floride.

Les principaux stocks de produits alimentaires de consommation, et en particulier les stocks liés à l’agriculture, ont chuté cette année, pénalisés par les incertitudes sur les prix des matières premières et les fortes pressions sur les prix à la consommation. Les valeurs agricoles, depuis les engrais et les produits phytosanitaires Mosaic (MOS) et FMC (FMC) jusqu’aux fournisseurs d’équipements Deere (DE) et CNH (CNHI.MI), ont été les plus touchées. Les grandes valeurs alimentaires comme Nestlé (NESN.ZU), Mondelez (MDLZ) et General Mills (GIS) ont également sous-performé les indices boursiers, la hausse des prix des denrées alimentaires ayant mis à l’épreuve les portefeuilles des consommateurs et déclenché des mouvements de repli.

Ben Laidler, Global Market Strategist chez eToro

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