Les entreprises du secteur technologique sont généralement considérées comme des valeurs de croissance par excellence, c’est-à-dire que leur cours de Bourse est largement supérieur à leur valeur comptable, et que leur taux de croissance est censé être largement supérieur à la moyenne du marché.
Comparée aux Etats-Unis, la France est un nain sur le compartiment tech ; ceci étant, en Europe, elle fait partie des leaders. Au sein du secteur, les modèles économiques sont très différents. Il y a par exemple les éditeurs de logiciels, qui sont peu gourmands en investissements, dégageant toutefois d’importantes marges. C’est le cas par exemple de Dassault Systèmes qui a triplé son chiffre d’affaires en dix ans et qui possède une marge opérationnelle supérieure à 30 % en moyenne. Le titre progresse de 7,6 % depuis le début de l’année.
Les semi-conducteurs sont également bien représentés avec le franco-italien STMicroelectronics, qui a vu son chiffre d’affaires progresser de 26 % en 2022, et son résultat net a quasiment doublé à 3,97 milliards d’euros. Le spécialiste des puces électroniques a notamment pu augmenter ses tarifs pour préserver ses marges. Le titre en Bourse est largement plébiscité : il progresse de 35 % depuis le début de l’année.
En revanche, les anciennes SSII, dorénavant les ESN (entreprises de services du numérique), ont des marges plus faibles que les éditeurs de logiciels ou les semi-conducteurs. Leurs marges opérationnelles se situent aux alentours des 10 % et les problématiques d’inflation ont poussé certains clients à retarder leurs prises de décisions. Capgemini, par exemple, a du mal en Bourse et ne progresse « que » de 4,3 % depuis le début de l’année.
En dépit d’un environnement macroéconomique hostile aux valeurs de croissance, en raison notamment des relèvements de taux d’intérêts ultra rapide des banques centrales, le compartiment tech en France se porte plutôt bien.
Il n’est par ailleurs pas obligé de licencier comme c’est le cas actuellement aux Etats-Unis ou déjà plus de 100 000 salariés ont été licenciés depuis le début de l’année !
Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés