PerformanSe publie les résultats détaillés d’une enquête menée auprès de 402 professionnels RH et 420 salariés, offrant un panorama chiffré inédit sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans les processus d’évaluation en entreprise. Les résultats démontrent que, même si l’usage de l’IA commence à s’installer au sein de services RH, leur identification et leur incorporation dans les outils utilisés n’est pas toujours très claire pour les collaborateurs. Ces derniers l’utilisent et l’acceptent majoritairement et en ont une perception favorable, à condition que ces outils soient cantonnés à l’aide à la décision, plutôt qu’à la décision elle-même.
Une adoption encore limitée, mais en progression
Aujourd’hui, en matière de recrutement et d’accompagnement des talents, 24,4 % des RH déclarent avoir déjà utilisé un outil d’IA pour évaluer un candidat ou un collaborateur, tandis que 16 % des collaborateurs affirment avoir été évalués par une IA. À noter : 14,3 % ne savent pas s’ils l’ont été, soulignant un manque de visibilité et de communication sur ces outils. Plus surprenant encore, 41,2 % des salariés déclarent avoir passé un test digitalisé, mais seuls 16 % identifient l’intervention d’une IA, preuve d’une méconnaissance persistante des technologies utilisées.
L’humain, toujours la référence pour l’évaluation des soft skills
Pour 53,6 % des collaborateurs et 51 % des RH, l’humain évalue mieux les compétences comportementales. Seuls 19 % des RH et des salariés accordent plus de confiance à l’IA pour ce type d’évaluation, tandis que près de 30 % restent indécis.
Un paradoxe : des bénéfices attendus, mais des craintes persistantes
Pour les collaborateurs, l’IA suscite des attentes paradoxales : les trois principaux avantages de l’IA sont : l’objectivité et la neutralité (72,1 %), l’équité de traitement (55,7 %) et la rapidité/efficacité (55,0 %). Les principaux inconvénients perçus sont le traitement impersonnel (76,2 %), le manque de transparence (64,0 %) et les risques de biais ou d’erreurs (53,3 %). 49 % des collaborateurs pensent que l’IA peut réduire les biais dans le recrutement, mais 75 % souhaitent que la décision finale reste humaine.
Décalage de perception : des RH plus prudents que les collaborateurs… et des différences générationnelles prononcées
Les RH sous-estiment les bénéfices perçus par les collaborateurs : 72,1 % des collaborateurs citent l’objectivité contre 46,3 % côté RH, et 55,7 % l’équité contre 43,0 % côté RH. C’est un décalage significatif. Il est à noter qu’une différence notable dans la perception de l’IA existe entre les générations : 62 % des collaborateurs de moins de 30 ans font confiance à un échange avec une IA, contre seulement 40,9 % des 56 ans et plus. Et 65,3 % des RH de moins de 30 ans voient un impact positif de l’IA sur la marque employeur, contre 30,2 % des plus de 56 ans.
L’IA mieux acceptée dans l’accompagnement que dans l’évaluation
52,0 % des collaborateurs font confiance à une évaluation par test digitalisé, mais seulement 41,2 % à un entretien mené par une IA. La confiance remonte à 52,6 % pour un échange sur les résultats avec une IA et à 54,8 % pour un plan de développement co-construit avec une IA.
Transparence, pédagogie et complémentarité
L’étude PerformanSe confirme que l’acceptabilité de l’IA dans l’évaluation RH repose sur la transparence, la pédagogie et la valorisation de la complémentarité humain-technologie. Une IA RH bien acceptée est visible, expliquée et au service du développement humain.
Pour Dominique Duquesnoy, directeur général, « PerformanSe a été précurseur dans l’utilisation d’outils algorithmiques et automatisés pour l’évaluation des candidats et de collaborateurs. Il est intéressant de constater que les craintes suscitées aujourd’hui par l’IA sont les mêmes que nous avons pu observer lorsque nous avons lancé les premiers tests psychométriques digitalisés. Mais aujourd’hui, une différence notable est que l’accélération des cycles de démolition des emplois est encore plus rapide, et le coût d’entrée dans l’IA moins onéreux que par le passé. »
Il ajoute : « ce que montrent les résultats de cette enquête, c’est que les entreprises se trouvent aujourd’hui dans un flou éthique, un flou juridique et un flou dans le crédit que l’on accorde à ces nouveaux outils. En tant que prestataire, nous observons que les outils d’IA sont aujourd’hui un must have dans les appels d’offres. Mais aussitôt ceux-ci gagnés, les entreprises ne souhaitent pas vraiment les utiliser. »