jeu. Mai 2nd, 2024

Après plusieurs trimestres de créations d’emplois dynamiques, la hausse a ralenti mais reste positive au deuxième trimestre 2023. La productivité du travail a rebondi, mais reste nettement inférieure à ses niveaux de 2019. 

La hausse lente de l’emploi salarié privé n’est pas surprenante dans un contexte conjoncturel plutôt morose. L’emploi  dans la construction souffre de la hausse des taux. La baisse de l’emploi intérimaire est plutôt un mauvais signe pour les prochains trimestres.  

🢩 Après avoir progressé de près de 100 000 emplois au cours des derniers trimestres, l’emploi salarié privé a continué  à progresser à un rythme ralenti avec 20 000 créations nettes d’emplois au deuxième trimestre 2023. Cette hausse de  0,1 % de l’emploi est inférieure à la croissance économique qui avait surpris à la hausse (+0,5 %) dans un contexte  conjoncturel plutôt morose (inflation toujours élevée, consommation en berne, indicateurs PMI en retrait). Sur le deuxième trimestre, l’industrie tire son épingle du jeu avec une hausse de plus de 6 000 emplois. À l’inverse, la  construction perd près de 5 000 emplois, pénalisée par la hausse des taux d’intérêt. 

🢩 La baisse de l’emploi intérimaire au deuxième trimestre (- 6 500 emplois) est plutôt un signal négatif. En effet,  l’intérim sert généralement de « variable d’ajustement » de l’emploi dans les entreprises. Une baisse de l’emploi  intérimaire indique donc que les besoins en main d’œuvre diminuent, ce qui pourrait déboucher sur des pertes d’emplois (ou un ralentissement du rythme des créations) dans les trimestres à venir. 

 

Le fort rebond de l’emploi au sortir de la crise sanitaire, plus rapide que la hausse du PIB, a entraîné une baisse de la  productivité du travail. Au deuxième trimestre 2023 la productivité du travail a rebondi, ce qui pourrait indiquer un  changement de tendance. 

🢩 À long terme, le pouvoir d’achat de la population évolue de façon parallèle à l’évolution de la productivité dans la  mesure où le partage de la valeur ajoutée reste inchangé (ce qui est globalement le cas en France). Le fait que l’emploi  ait progressé plus rapidement que le PIB ces dernières années implique une baisse de la productivité de chaque emploi,  qui a décliné d’environ de plus de 3 % en 4 ans. Cette tendance, si elle s’avérait durable, serait un frein puissant à la  progression du pouvoir d’achat des salariés. 

🢩 La productivité par salarié a progressé de 0,4 % au deuxième trimestre. Ce rebond pourrait n’être que momentané,  la croissance au T2 ayant été tiré par les exportations qui risquent d’être pénalisées par la conjoncture morose en  Europe. Cependant, les perturbations liées à la crise sanitaire (hausse des démissions qui conduisent à une baisse de  l’expérience moyenne des salariés et perturbation des chaînes de valeur dans l’industrie) semblent se résorber, ce qui  peut laisser anticiper un rebond plus durable de la productivité.

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