Spécialiste de la valorisation du CO²
Et si le CO², bien souvent perçu comme une menace climatique, devenait une ressource précieuse pour bâtir un avenir énergétique plus vert ?
C’est le pari ambitieux de la PME montpelliéraine éMa, qui révolutionne la transition énergétique avec une technologie brevetée.
Ce procédé peut produire de l’hydrogène et transforme directement le CO² en biométhane, tout en réduisant significativement les coûts et l’impact environnemental.
Alors que les émissions mondiales atteignent des niveaux records, représentant 36,8 milliards de tonnes en 2022 selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), les industries cherchent des solutions pour réduire leur empreinte carbone sans compromettre leur compétitivité. La transformation des émissions industrielles en énergie verte s’impose comme une piste innovante, mais peu d’acteurs parviennent à allier efficacité technologique et viabilité économique.
Grâce à une technologie brevetée basée sur l’électro-catalyse, elle capte le CO₂ directement à la source pour le transformer en biométhane grâce à l’hydrogène qui se forme au sein du réacteur par électrolyse de l’eau.
Captation du CO₂ : une technologie au service de l’environnement et de l’industrie
Établie en 2014, éMa SAS s’est donnée pour mission de réduire les émissions de CO₂ tout en créant de nouvelles ressources énergétiques. Son procédé unique repose sur un électro-catalyseur qui capte directement le CO₂ émis par les industries lourdes ou du biogas issu des installations de méthanisation, le transformant en biométhane grâce à l’hydrogène qui se forme in-situ par l’électrolyse de l’eau. En absence d’injection de CO2 ou de Biogas, le réacteur fournit de l’hydrogène. Deux productions d’énergie verte sont donc possibles.
Ce processus innovant, soutenu par un brevet, offre des bénéfices concrets :
Une valorisation des émissions de CO₂ dans un seul réacteur, limitant les coûts de production énergétique ;
Une réduction du prix de revient du biométhane à 1 300 €/tonne, contre 2000 €/tonne avec les méthodes traditionnelles ;
L’élimination des métaux précieux comme le platine, souvent nécessaires dans les procédés concurrents.
En captant le CO₂ directement à la source, éMa propose une alternative écologique et économiquement viable aux industries sous pression des nouvelles réglementations environnementales.
Une solution compétitive et différenciante
Contrairement aux approches traditionnelles, éMa concentre ses efforts sur un procédé d’électrolyse en température (250°C), basé sur l’utilisation de géopolymères comme électrolytes solides. Ce choix technique permet de travailler dans un domaine de température jusqu’alors inexploré, réduisant significativement les coûts et maximisant l’efficacité énergétique.
En comparaison, les technologies concurrentes, comme celle de Twelve aux États-Unis, nécessitent l’utilisation de métaux précieux et fonctionnent à basse température, augmentant ainsi leur vulnérabilité aux empoisonnements catalytiques.
L’origine de la technologie éMa repose sur les travaux de Béatrice Sala, docteure ès sciences en physico-chimie. Forte d’une carrière de 40 ans dans la recherche industrielle, elle a su transformer des avancées fondamentales en solutions concrètes.
Entre 1994 et 2000, ses travaux sur la corrosion des générateurs de vapeur ont permis de découvrir les propriétés conductrices des dépôts d’argiles formés sous haute température et pression. Ces recherches ont conduit au développement des géopolymères actuels, éléments-clés du procédé d’électrolyse breveté par éMa en 2015.