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CRÉDIT Sur les marchés de crédit, les spreads se sont nettement resserrés pour les titres investment grade et high yield, aussi bien sur les marchés américains qu’européens. Ce mouvement a ouvert la voie à des performances excédentaires significatives sur ces marchés en juillet, avant une consolidation au mois d’août. Alors que les fondamentaux résistent en Europe, ils se détériorent aux États-Unis, où les entreprises sont plus endettées et disposent de moins de liquidités au sein de leur bilan. Les taux de défaut réalisés sont inférieurs à 1 % en Europe et aux États-Unis, tandis que les agences de notation prévoient pour 2023 une hausse limitée due au ralentissement économique et des taux de défaut légèrement supérieurs aux moyennes de long terme (3,7 % aux Etats-Unis et 3% en Europe sur une base pondérée par les émetteurs). Cette évolution n’est pas encore pleinement prise en compte, les relèvements de notes demeurant plus nombreux que les dégradations à ce stade. Le secteur immobilier chinois, où 40 % des émetteurs sont sous surveillance négative, fait toutefois figure d’exception. En termes de flux, malgré une dynamique positive cet été, les investisseurs sont sortis des fonds ouverts, dont les performances depuis le début de l’année restent négatives dans un environnement de hausse des rendements. Cela étant dit, les stratégies d’achat et de conservation (buy and hold) attirent de plus en plus d’investisseurs. Conçus pour cristalliser un rendement au lancement de la stratégie, ces investissements offrent plus de visibilité que les fonds ouverts. En Europe, l’élargissement continu des spreads de swap offre un portage supplémentaire aux investisseurs, ainsi qu’un coussin potentiel contre la hausse des rendements. Sur le segment high yield, les valorisations semblent moins attrayantes et risquent de souffrir de la politique agressive de la BCE, du choc énergétique – qui pèse sur les marges des entreprises européennes – et du ralentissement macroéconomique général. Les ratios B/BB et BB/BBB, désormais inférieurs à leur moyenne sur 5 ans, indiquent des marchés chèrement valorisés. Alors que les marchés primaires sont difficiles, les besoins de refinancement à court terme sont faibles. Les entreprises devront faire face à des coûts d’emprunt plus élevés sur les nouvelles dettes, mais cela sera atténué par une proportion plus importante de dettes à taux fixe jusqu’en 2023. Les segments B- et inférieurs seront les plus vulnérables. Le renforcement du dollar a entraîné une contraction de l’encours de dette en devises étrangères des entreprises américaines, tandis que certaines entreprises européennes bénéficient de leur exposition aux revenus en dollar. Sur les marchés émergents, le renforcement du dollar a dégradé les performances en devise locale. La déroute de l’immobilier chinois a également pesé sur le sentiment des investisseurs mondiaux et l’absence de solutions immédiates a empêché toute prise de risque dans la région (graphique 5).
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