Par David El Nouchi et David Peronnin, cofondateurs de ClubFunding
Jeudi 20 février 2020, l’association sectorielle Financement Participatif France et le cabinet Mazars ont dévoilé le baromètre du crowdfunding pour 2019, une année record en termes de montants collectés et de projets financés.
Deux tendances de fond se confirment : la force de frappe du produit obligataire mais aussi l’attractivité du secteur immobilier.
Avec 56 % de croissance des fonds collectés en 2019, le financement participatif réalise à nouveau une année record, d’après les chiffres du dernier baromètre du crowdfunding réalisé par l’association Financement Participatif France et le cabinet Mazars. En cinq ans, les montants collectés ont quasiment quadruplé, passant de 167 millions d’euros en 2015 à 629 millions d’euros en 2019, sur un total de 19.954 projets de financement participatifs recensés. Une croissance qui s’explique à la fois par la démocratisation du crowdfunding du côté des porteurs de projet comme des prêteurs, mais aussi par la hausse de plafond du financement, passé de 1 à 2,5 millions d’euros, puis finalement à 8 millions d’euros en octobre dernier. Loin d’être un effet de mode sans lendemain, le crowdfunding fait donc aujourd’hui partie des solutions de financement incontournables auquel peut avoir recours un porteur de projet.
L’obligataire, produit phare du financement participatif
Cette dynamique est en particulier portée par la force de frappe du produit obligataire. Les montants collectés en obligataire concentrent en effet pas moins de 75 % de la collecte globale, soit 453 millions d’euros. A titre de comparaison, le prêt rémunéré concerne seulement 31,9 millions d’euros de la collecte globale. Cette prédominance de l’obligataire s’explique en particulier par la simplicité de mise en place de ce dispositif pour les porteurs de projet. Du côté des épargnants, ce produit offre un cadre rassurant par le versement d’intérêts annuels fixes, qu’ils soient versés mensuellement, chaque année ou à la date d’échéance de l’emprunt selon le modèle prévu par la plateforme.
L’immobilier, la locomotive du crowdfunding
D’autre part, avec plus de 325 millions d’euros collectés, c’est l’immobilier qui a le plus bénéficié de la dynamique du secteur, suivi par les énergies renouvelables (EnR). L’engouement des Français pour ce secteur ne se dément pas. En recherche de diversification de leur épargne mais aussi attirés par des rendements en moyenne de 9,2% brut par an, les prêteurs ne cessent en effet de plébisciter les projets immobiliers proposés par les plateformes. Cette hausse de la collecte témoigne aussi de l’intérêt prononcé des promoteurs immobiliers. Le vrai défi des plateformes se situe aujourd’hui dans la sensibilisation de plus en plus d’opérateurs mais surtout dans la proposition de projets toujours plus nombreux sans pour autant faire de concessions sur le niveau de sélectivité.