Par Banque Richelieu
Selon la télévision d‘État chinoise, la réunion présidée par Xi Jinping a été conclue par cette phrase : « Nous ne sommes pas encore
arrivés à un tournant dans l’évolution de la situation épidémique nationale ».
L’épidémie s’accélère hors de Chine, sans parler de ses voisins proches (Japon et Corée du Sud), l’Europe s’inquiète. En Italie, le pays le plus touché en Europe, on relève deux symptômes de cette accélération :
L’interruption du Carnaval de Venise hier et la mise sous quarantaine de plusieurs municipalités dans le Nord du pays. Pourquoi
l’Italie ? C’est la question qui inquiète le plus.
La chaîne de contamination reste mal expliquée et donc exacerbe les craintes.
La situation Italienne reste une surprise.
L’Italie est le pays le plus touché en Europe avec 157 contaminations relevées contre seulement 6 vendredi. À l’heure actuelle, 4 personnes sont décédées et 26 sont en soins intensifs. Le gouvernement place 11 villes en quarantaine pour 2 semaines et 50,000 italiens sont priés de rester chez eux. Les régions les plus concernées se trouvent dans le nord de la Lombardie (région de Milan) avec 112 contaminations, principalement à Codogno (ville de 15,000 habitants) à 60 km de Milan où le trafic ferroviaire a été interrompu. Suivent la Vénétie (22 cas), l’Emilie-Romagne (9 cas), le Piémont (6 cas), le Trentin et le Latium (3 cas).
L’inquiétude se porte désormais sur les centres urbains. À Milan, 2 cas ont été diagnostiqués et 1 à Turin. La contamination du patient 1, un homme de 38 ans, reste un mystère, n’ayant pas été en contact avec des ressortissants chinois. Tous les vols directs avec la Chine sont interdits depuis le 31 janvier. Dimanche soir, l’Autriche suspendait momentanément une de ses liaisons ferroviaires avec l’Italie.
La diffusion du virus hors de Chine, et surtout la vitesse à laquelle il se diffuse dans plusieurs pays éloignés rappellent que la
maladie est loin d’être enrayée, ce qui appelle encore à la prudence. Les statistiques économiques européennes n’intègrent pour l’instant que très partiellement les blocages économiques (comme les indices PMI européens publiés vendredi dernier), et nous ne pouvons pas, à l’heure actuelle, évaluer l’impact sur l’activité économique.
Une diffusion du virus qui nécessite des mesures d’urgence.
D’un côté, les autorités chinoises laissent à penser que les mesures de confinement prises depuis plusieurs semaines portent des fruits. Les craintes restent fortes, mais elles sont désormais principalement entretenues par la diffusion du virus hors de Chine, avec une multiplication des cas en Corée du Sud, Iran, Italie. Les autorités de ces pays réagissent avec vigueur et la situation ne semble pas hors de contrôle pour l’instant.
Il est probablement temps d’appeler cela une pandémie.
Les cas montent en flèche en Corée du Sud, en Italie et au Japon, ainsi que des cas supplémentaires en Iran, à Singapour et dans 28 pays au total. Il est assez clair que nous sommes ou serons au cours des prochains jours en cas de pandémie. Les pandémies ne sont que des épidémies qui se produisent dans plusieurs régions.
Comparaison entre les différentes épidémies :
Lorsque nous examinons les nations susceptibles de voir une prochaine épidémie, nous nous concentrons sur :
→ La Corée du Sud qui est passée d’une douzaine de cas il y a une semaine à plus de 600 aujourd’hui. La propagation rapide sera difficile à contenir malgré l’élévation du niveau d’alerte au rouge.
→ L’Italie a maintenant le troisième plus grand nombre de cas. Le carnaval de Venise est annulé et nous prévoyons une nouvelle propagation en Italie et dans l’UE.
→ Le Japon compte plus d’une centaine de cas et nous pensons que ce nombre est plus élevé car de nombreux cas sont probablement sous-déclarés. La façon dont le Japon gère le navire de croisière nous amène à nous interroger sur leur capacité à empêcher la propagation.
→ L’Iran dont les nouveaux cas abondent bien que le nombre exact reste trouble.
→ Singapour qui a, jusqu’à présent, accompli un travail de santé publique important pour empêcher la transmission de devenir incontrôlable.
Les Etats-Unis sont pour nous un des points centraux au niveau de la propagation.
L’impact économique du virus est encore à venir, les marchés surveilleront le PMI de Caixin en Chine. Cependant, l’élément clé à surveiller pour nous maintenant est la confiance des consommateurs dans les pays industriels. Une baisse importante impliquerait que la résistance des consommateurs s’estompe et que la croissance du PIB mondial soit de plus en plus dégradée.
A court terme, au niveau des allocations d’actifs, nous réitérons notre prudence.
Encore une fois, nous ne voulons pas réagir de manière excessive, mais nous pensons que les investisseurs doivent continuer d’envisager d’augmenter leur poche de cash et être un peu plus défensifs à court terme.
Un potentiel ralentissement économique important existe en raison des précautions prises par les gouvernements pour endiguer l’épidémie.
Les actions à venir des banques centrales devraient éviter une crise de liquidité.
Même si cela peut n’être que transitoire, les entreprises les plus fragiles seront touchées.
Nous arbitrons notre opinion positive sur les segments crédit High Yield vers des entreprises plus solides (Investment grade).
L’or et les obligations américaines (ou de premier ordre) restent les actifs de couverture de référence dans cet épisode de stress.
Notre surpondération du marché américain par rapport aux autres zones géographiques est confirmée par les dernières informations concernant l’Europe. La Banque centrale américaine ayant plus de levier d’actions en terme de taux d’intérêt.