ven. Juin 20th, 2025
–          En France, les fraudes liées aux deepfakes et aux documents d’identité synthétiques ont augmenté respectivement de 700 % et de 281 % depuis 2024.

–          Les secteurs du commerce électronique et des cryptoactifs sont une cible de choix pour les fraudeurs.

–          L’Europe reste particulièrement exposée à la fraude documentaire, malgré un recul de cette technique est en recul à l’échelle mondiale.

Sumsub, leader mondial de la vérification d’identité, dévoile les résultats d’une analyse internationale sur la fraude à l’identité, basée sur ses données internes. Cette étude compare les chiffres des premiers trimestres de 2023, 2024 et 2025 dans six grandes régions du monde, et met en évidence un changement majeur dans les types de fraude, marqué par une hausse spectaculaire des deepfakes et des documents synthétiques.
 
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS
●             Les typologies de fraude varient d’une zone géographique à l’autre, soulignant la nécessité d’adopter des approches locales différenciées en matière de vérification de l’identité.

●        En Europe, les tentatives de fraude numérique montent en flèche dans l’e-commerce, l’edtech, la crypto et la fintech, confirmant la pression croissante sur les entreprises face à des cybermenaces toujours plus sophistiquées.

●        Sumsub souligne l’importance des systèmes de vérification qui intègrent la détection biométrique anti-deepfake et des outils avancés pour détecter les documents d’identité synthétiques afin de minimiser les risques de fraude.

●        Les deepfakes continuent d’exploser dans le monde entier, avec des augmentations allant jusqu’à + 700 % aux États-Unis entre le 1er trimestre 2024 et le 1er trimestre 2025, ce qui en fait l’une des méthodes de fraude à l’identité les plus inquiétantes.

●        La fraude aux documents synthétiques est en passe de devenir la principale menace. Depuis 2024, elle a augmenté de près de 378 % en Europe et de 356 % aux États-Unis, dépassant ainsi les méthodes traditionnelles.

●        La falsification de documents est en forte baisse dans la plupart des régions, notamment en Amérique latine (- 64 %), en Afrique (- 82 %) et en Amérique du Nord (- 44 %), sauf en Europe, où elle reste stable, voire en augmentation (+ 33 %), ce qui est préoccupant.

 
Des changements rapides et globaux dans les pratiques frauduleuses
En l’espace d’un an, au cours du même trimestre, les tentatives d’usurpation d’identité à l’aide de deepfakes ont explosé. Au niveau mondial, cette augmentation atteint 700 % si l’on compare le premier trimestre 2025 à la même période en 2024.

La région Asie-Pacifique connaît une augmentation globale de 1 100 %, avec des pics alarmants à Hong Kong (1 900 %) et à Singapour (1 500 %).

L’Amérique du Nord, pourtant traditionnellement mieux équipée pour faire face à ces menaces, n’a pas été épargnée non plus, avec une augmentation de 1 100 %. Le Canada est particulièrement ciblé, avec une croissance de 3 400 %, soit une multiplication par 35 en seulement deux ans.

En Europe, l’augmentation atteint 900 %, avec des chiffres en nette hausse dans tous les pays : 700 % en France, 900 % au Royaume-Uni et 1 100 % en Allemagne.

 

Mais ce « phénomène deepfake » semble se limiter aux pays industrialisés. Il reste très limité au Moyen-Orient (+ 3 %), en Afrique (+ 1 %) et en Amérique du Sud (+ 2 %). Cela s’explique notamment par les infrastructures technologiques locales qui n’offrent pas encore la puissance de calcul nécessaire pour réaliser de telles falsifications.

Dans le même temps, la fraude aux documents synthétiques, c’est-à-dire la création de documents d’identité à l’aide de l’intelligence artificielle générative, apparaît comme la menace dominante, encouragée par l’accès de plus en plus répandu à ces outils et la performance de leurs résultats. Par exemple, en Europe, l’Allemagne affiche une augmentation de 566 % entre 2024 et 2025. En France, même si le chiffre est plus modéré, il atteint tout de même 281 %.

 
La falsification de documents devient de plus en plus sophistiquée
Si les cas de fraude documentaire traditionnelle sont en recul dans de nombreuses régions du monde, la menace ne disparaît pas, elle se déplace simplement. Grâce à des outils d’IA de plus en plus puissants tels que le ChatGPT et les générateurs d’images, les fraudeurs peuvent désormais générer des documents d’identité très réalistes, souvent indétectables par les systèmes de contrôle traditionnels. Ces technologies permettent, par exemple, de produire automatiquement des preuves crédibles d’identité ou de résidence, des photos de profil hyperréalistes et même des deepfakes vocaux et visuels.

 

Cette évolution vers des fraudes plus sophistiquées, reposant sur des documents synthétiques et des contenus générés par l’IA, marque une nouvelle ère pour les acteurs de la cybersécurité et de la vérification d’identité. À mesure que ces outils deviennent plus accessibles et plus puissants, les tentatives de fraude se multiplient, rendant les mécanismes de détection traditionnels rapidement obsolètes s’ils ne s’adaptent pas.

 

Cette évolution souligne l’urgence pour les entreprises et les institutions de renforcer leurs systèmes de vérification avec des solutions capables d’analyser les traces numériques, de détecter les incohérences subtiles et d’identifier les signes de génération artificielle. L’avenir de la prévention de la fraude repose sur l’IA, mais du bon côté de la barrière.

 
Les disparités régionales…
L’analyse des données par région géographique révèle d’importantes disparités dans la nature des fraudes. En Asie-Pacifique, la progression des deepfakes et des documents synthétiques est particulièrement marquée. Des pays comme Singapour et Hong Kong, par exemple, sont confrontés à des attaques massives, probablement en raison du niveau élevé de numérisation de ces sociétés, combiné à la sophistication accrue des acteurs malveillants.

 

Sur le continent africain, la dynamique est différente. Les deepfakes ne sont pas encore très répandus, mais les documents d’identité synthétiques représentent une menace majeure. Le Nigeria, par exemple, affiche un taux alarmant de + 192,31 %. En Amérique latine, la situation est contrastée : la falsification de documents est en net recul, mais les documents synthétiques restent préoccupants, en particulier au Mexique (+ 1 200 %).

 

Enfin, dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (ME/NA), les trois types de fraude sont présents, mais dans des proportions plus modérées. On observe une augmentation lente mais continue des deepfakes, tandis que la fraude aux documents synthétiques s’est stabilisée à des niveaux relativement élevés, en particulier dans les Émirats arabes unis et en Israël.

 
…et par secteur d’activité
Au-delà des différences géographiques, des disparités dans les secteurs ciblés par les tentatives de fraude apparaissent. En Europe, la situation est particulièrement préoccupante dans le secteur du e-commerce, qui enregistre une augmentation spectaculaire de 176 % des tentatives de fraude entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Le secteur EdTech, bien que moins exposé en termes de volume, connaît également une forte augmentation (+ 129 % depuis 2023). Le secteur des crypto-actifs, quant à lui, connaît une hausse de 84 %, loin devant celui de la FinTech qui se limite à + 26 % en un an. Ces tendances confirment que l’Europe n’est pas épargnée, loin de là, par la montée des cybermenaces.
 
« Les menaces en ligne étant de plus en plus sophistiquées, il est important que les organisations publiques et privées revoient leurs protocoles de vérification de l’identité. Nombre d’entre eux ont été conçus pour des risques désormais obsolètes et sont inefficaces face aux menaces d’aujourd’hui. Notre priorité est de renforcer les capacités de détection biométrique grâce à l’intelligence artificielle pour valider l’authenticité du visage et détecter les deepfakes, qui sont de plus en plus utilisés par les fraudeurs. Nous recommandons également d’adopter des systèmes capables d’identifier les documents d’identité synthétiques, qui échappent souvent aux bases de données officielles. Enfin, il est essentiel d’adapter les stratégies de prévention de la fraude aux spécificités régionales, car le type, le volume et la sophistication de la fraude varient considérablement d’une région à l’autre. »

Pavel Goldman-Kalaydin,

Responsable IA et Machine Learning chez Sumsub

 
MÉTHODOLOGIE : Sauf indication contraire, tous les chiffres référencés sont basés sur les statistiques propriétaires de Sumsub, tirées de millions de contrôles de vérification d’identité effectués dans le monde entier entre le 1er trimestre 2024 et le 1er trimestre 2025. Ces informations reflètent les tendances réelles dans de multiples secteurs d’activité et zones géographiques, offrant un aperçu représentatif des tendances en matière de vérification numérique au cours de cette période.
 
 
À propos de Sumsub

Sumsub est une plateforme de vérification à cycle complet qui sécurise l’ensemble du parcours de l’utilisateur. Avec les solutions personnalisables KYC, KYB, Transaction Monitoring et Fraud Prevention de Sumsub, vous pouvez orchestrer votre processus de vérification, accueillir plus de clients dans le monde entier, répondre aux exigences de conformité, réduire les coûts et protéger votre entreprise.

Sumsub compte plus de 4 000 clients dans les secteurs de la fintech, de la crypto, du transport, du trading, du commerce électronique, de l’éducation et du jeu, notamment Bitpanda, Wirex, Avis, Bybit, Vodafone, Duolingo, Kaizen Gaming et TransferGo. Sumsub est cité dans des recherches publiées par des institutions mondiales telles que les Nations unies et Statista, ainsi que dans des consultations et des engagements en cours avec INTERPOL. Pour plus d’informations : sumsub.com

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