mar. Juin 17th, 2025

Selon l’enquête de conjoncture de la Banque de France du mois de juin, l’activité économique a reculé en mai dans tous les grands secteurs — industrie, commerce et construction — en raison notamment du positionnement des jours fériés. L’économie française souffre toujours d’un déficit de volume de travail.

 

En mai, l’activité industrielle a fortement baissé après quatre mois consécutifs de hausse. Ce recul est principalement imputable aux congés et fermetures liés aux jours fériés du mois (1er, 8 et 29 mai). Néanmoins, l’activité a progressé dans l’agroalimentaire, les équipements électriques, la pharmacie et les produits informatiques.

 

Le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) dans l’ensemble de l’industrie est en baisse, à 75 % en mai contre 75,6 % en avril, s’éloignant de sa moyenne de long terme (77,2 %). Le repli est plus marqué dans la chimie (-4 points), les autres produits industriels et la métallurgie (-2 points).

 

Dans les services marchands, l’activité a diminué, conformément aux anticipations des chefs d’entreprise. Elle a reculé dans le conseil en gestion, les activités de loisirs et les services à la personne. La baisse se poursuit également dans la location automobile et l’intérim, en lien avec la faiblesse de la demande dans les secteurs du bâtiment et de l’automobile. En revanche, l’hébergement-restauration a bénéficié des ponts liés aux jours fériés et l’activité a progressé dans le nettoyage et la réparation automobile.

 

Dans le bâtiment, l’activité dans le second œuvre a diminué plus nettement qu’anticipé en mai. Les chefs d’entreprise signalent des retards cumulés dans plusieurs corps de métiers, dus aux jours fériés et à une météo parfois défavorable. L’activité a augmenté dans le gros œuvre à un rythme plus modéré qu’en avril mais supérieur aux prévisions, notamment dans les constructions liées aux secteurs aéronautique et militaire.

 

En juin, selon les anticipations des industriels, l’activité repartirait à la hausse après le fort recul de mai. Tous les secteurs progresseraient, à l’exception de l’habillementtextile-chaussure. La reprise serait particulièrement marquée dans l’aéronautique, les machines, les équipements et la métallurgie. Dans les services marchands, l’activité serait en légère hausse, notamment dans l’édition et les services aux entreprises (ingénierie, activités juridiques et comptables, conseil en gestion, hébergementrestauration). En revanche, la baisse se poursuivrait dans la location automobile et l’intérim.

 

Dans le bâtiment, l’activité repartirait modérément à la hausse, tirée par le second œuvre, tandis que le gros œuvre évoluerait peu.

 

Fin mai, les carnets de commandes dans l’industrie restent jugés faibles par les chefs d’entreprise et inférieurs à leur moyenne de long terme dans la plupart des secteurs, à l’exception de l’aéronautique où ils demeurent élevés. Ils sont particulièrement bas dans le caoutchouc-plastique, la chimie, l’automobile et l’habillement. La guerre commerciale engendrerait un attentisme, se traduisant par un report des commandes, notamment dans le secteur du luxe. Dans le bâtiment, le jugement sur les carnets de commandes continue de se redresser dans le gros œuvre. Les chefs d’entreprise soulignent que la baisse des taux d’intérêt n’a pas encore produit tous ses effets sur la demande de logements, qu’il s’agisse des appartements ou des maisons individuelles.

 

Plusieurs secteurs restent pénalisés par des difficultés d’approvisionnement. Dans l’automobile et l’aéronautique, respectivement 20 % et 30 % des entreprises font état de tensions persistantes sur divers composants.

 

Pour le deuxième trimestre 2025, la Banque de France prévoit une croissance de 0,1 %, identique à celle du premier trimestre. L’activité serait principalement soutenue par une hausse modérée de la valeur ajoutée dans les services marchands et non marchands. En revanche, la valeur ajoutée reculerait dans l’industrie manufacturière, comme le suggèrent le repli de l’indice de production industrielle en avril et la détérioration des soldes d’opinion en mai. L’activité diminuerait également dans la construction et l’énergie.

 

Pour l’ensemble de l’année 2025, la Banque de France table sur une croissance limitée à 0,6 %, contre 1,1 % en 2024. Pour 2026 et 2027, elle prévoit respectivement 1,0 % et 1,2 % de croissance. Le pouvoir d’achat des ménages augmenterait de 0,5 % en 2025, puis de 0,2 % en 2026.

 

Un nombre toujours élevé de défaillances d’entreprises

 

À fin avril, le nombre de défaillances d’entreprises s’élève, en France, selon la Banque de France, à 66 937 en cumul sur les douze derniers mois, un niveau en légère hausse par rapport au mois de mars. En rythme annuel, la progression des défaillances (en cumul douze mois) poursuit son mouvement de décélération progressive (+10,6 % en avril contre +12,2 % en mars).

 

Le nombre de défaillances d’ETI et de grandes entreprises est constant depuis plusieurs mois, mais à un niveau plus élevé que sa moyenne pré-pandémique.

 

Sur la même période, la population d’entreprises s’accroît. Selon l’INSEE, un peu plus de 1,11 million d’entreprises ont été créées à fin avril 2025 sur 12 mois glissant, en hausse de 1,7 % par rapport au cumul 12 mois arrêté à fin avril 2024.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *