mer. Déc 18th, 2024

Cette deuxième édition du Baromètre de l’immobilier de luxe en France réalisé par Coldwell Banker, a scanné les prix, le volume d’annonces, les taux de négociation et les surfaces des biens de plus d’un million d’euros. Quels sont les cinq enseignements à tirer de ce baromètre 2024 ?  

Les acheteurs sont plus sélectifs 

Les volumes des transactions des biens de plus d’un million sur les 20 principaux marchés « luxe »  français ont été presque divisés par deux (-45%) en deux ans. C’est beaucoup plus que le reste du  marché, qui lui n’a reculé que de 37%. Mais les prix des biens de luxe n’ont baissé, en 2024, que de 0,8  % sur les vingt marchés où Coldwell Banker est présent. C’est moins que le reste du marché, qui a  reculé de 1,4 %. Mais cela représente malgré tout un retournement, après la hausse de 3 % observée  dans le Baromètre Coldwell Banker 2023. 

Les deux principales explications de ces baisses (activité et prix) sont : 

– Des acheteurs plus sélectifs dans ce segment très particulier des biens de plus d’un million sur les 20  grands marchés où Coldwell Banker est présent et qui représente environ une vente sur 8 (plus  précisément 12,37% des transactions). « Davantage poussés par lenvie que par la nécessité, les  acheteurs ont été en situation darbitrage. Et ont pu exiger des baisses de prix, quitte à renoncer à  lachat si le prix leur semblait exagéré », commente Laurent Demeure, Président de Coldwell  Banker Europa Realty. 

– Le resserrement des conditions de crédit (les volumes de prêts ont été divisés par plus de deux en  deux ans). L’évolution des derniers mois montre aussi que le marché ferme définitivement la page  Covid, qui était plus favorable aux vendeurs, pour entamer une phase de reprise, où les acheteurs ont  davantage la main. Cela a plus particulièrement impacté certains marchés qui avaient connu une  hausse particulièrement forte de leurs prix ces dernières années. Comme par exemple, sur la Côte  Atlantique, à Arcachon (-7,9%) et au Cap Ferret (-4,5%).

L’exemple avec Jean-Luc Tonneau, en charge des agences de Bordeaux, Hossegor et du bassin  d’Arcachon : ” Cette année, nous allons faire une excellente année à Bordeaux. En revanche, au Cap  Ferret, le marché des biens de luxe a été plus difficile et l’activité a baissé de 50%, même si Arcachon et  Pyla sur Mer ont en partie compensé cette baisse. Nous avons justement vendu une petite maison à  rénover sur un terrain de 1200 m2 au Moulleau, entre Pyla sur Mer et Arcachon. Une famille  allemande cherchait depuis deux ans dans ce quartier très demandé et a acheté ce bien proposé à  2,625 millions d’euros (21 000 euros au m2) pour y faire construire une grande maison de 300m2 par  un architecte local très connu. » 

Les destinations « famille » plébiscitées 

Dans cet environnement, quatre destinations « familles » voient leurs prix augmenter, avec des  hausses, pour leurs marchés des biens de luxe, qui sont entre 3 et 5 points supérieures à celle du  marché « classique » : Saint-Germain-en-Laye (+10,1% contre seulement 6,6% pour le marché  classique), Megève (3,5% contre 2,75%), Biarritz (+2% contre -1,45%) et Lyon (+1,6% contre -3,89%).  

Lexemple avec Gilles Baudrier, Dirigeant de lagence Coldwell Banker du Vésinet : « Un entraineur  sportif dune très grande équipe souhaitait trouver une propriété avec de la verdure mais proche de  Paris. Il cherchait depuis trois mois et a tout de suite été séduit par une belle maison, dans un  environnement très vert, à 3,5 millions deuros. Ce père de famille a aussi apprécié la proximité de la  British School à Croissy, et du Lycée international de Saint-Germain-en-Laye. » 

La Méditerranée résiste 

Les destinations du bassin méditerranéen ont globalement fait mieux que la moyenne. L’activité est  restée soutenue sur les neuf marchés où est présent Coldwell Banker, avec une baisse du nombre  d’annonces des biens de luxe limitée à 33% sur 2 ans, contre -44% sur l’ensemble de la France. La  baisse a moins touché les grandes villes comme Nice (-24%) et Cannes (-36%) que les marchés plus  « résidences secondaires » comme Mougins (-62%) et Grimaud (-56%). Mais les prix sur ces neuf  marchés de Coldwell Banker sont restés, cette année encore, orientés à la hausse, avec une  progression de 1,2%, à comparer à une hausse limitée à +0,8% pour l’ensemble du marché. Mais les  écarts sont importants entre des villes où les prix baissent (après des années de hausse) comme à  Antibes (-8,3%), Marseille (-4,1%) et Grimaud (-2,9%) et celles où ils continuent d’augmenter, comme  à Cannes (+1,1%) et à Nice (+0,1%). 

L’exemple avec Alexis Regnault, Directeur des agences Coldwell Banker de Nice et Antibes : « nous  avons vendu une villa, sur le mont Boron, à Nice, présentée à plus de 2 millions d’euros. Elle jouissait 

d’une vue mer panoramique et offrait un beau jardin, un jacuzzi et 200 m² habitables, mais qui était en  copropriété avec un appartement 70 m², habité. Les acheteurs, étrangers, ont été rassurés par l’ajout  d’un pacte de préférence qui les rend prioritaires lors de la vente de ce lot. Le marché, aujourd’hui, est  difficile, mais avec plus d’expertise, il est possible de se démarquer. » 

Les vendeurs sont plus conciliants 

La forte baisse du nombre des acheteurs finançables a poussé les vendeurs à négocier davantage,  montre notre baromètre 2024. Les marges de négociation ont fortement augmenté, notamment sur  les marchés qui avaient le plus profité, ces dernières années, des changements de modes de vie liés  au Covid, comme le télétravail et la vogue des résidences « semi-secondaires ».  

Ces marges de négociation sont passées de 5,5% à 6,9% sur l’ensemble de la France mais elles ont  connu une hausse plus forte dans certains territoires comme par exemple, l’Île-de-France et la Côte  Atlantique, qui avait connu une grande effervescence ces six dernières années. À Boulogne Billancourt, la marge de négociation est passée de 4 % en 2022 à près de 9 % en 2024. À Arcachon, par  exemple, la marge de négociation est passée de 6 % à environ 8 % en deux ans.  

Mais, les très grandes villes et les villes et stations de montagne comme Megève, Chamonix et  Courchevel ont beaucoup moins ressenti cet effet, avec des marges de négociation resserrées et  quasiment inchangés depuis des années (autour de 5%). Dans ces stations, les prix, élevés, restent  soutenus par l’afflux d’acheteurs, la proximité de la Suisse et une offre qui reste clairsemée. Sur les  cinq villes d’Annemasse, Chamonix, Courchevel, Megève et Sallanches, il n’y a eu que 615 biens  « luxe » mis en vente cette année, contre plus de 1000 les années précédentes. A 15 000 €/m², un 67  mètres carrés à Megève coute un million d’euros… 

Lexemple avec Flora Zermatten, Dirigeante de l’agence Coldwell Banker de Chamonix : « Il y a  quelques semaines nous avons vendu pour 2,2 millions deuros, un chalet en construction de 160 m²,  dans un quartier proche du centre de la station, avec des vues imprenables sur la chaine du Mont  Blanc et les Aiguilles de Chamonix. Cest une cheffe dentreprise parisienne qui la acheté, dès la  première visite, sans négocier. Elle connait bien Chamonix et sait que les permis de construire seront  de plus en plus rares dans cette station où lespace est compté. » 

Paris continue d’attirer 

A Paris, les transactions de biens de plus d’un million d’euros ont diminué de moitié. Sur la Rive  Gauche, le nombre de ces transactions « luxe » est passé de 3775 à 1935 (-54%) et sur la Rive Droite,  de 8862 à 3913 (-55%) en deux ans. Mais cette baisse reflète aussi une offre, qui a baissé de plus de  moitié : cette année, il n’y a que 5 600 offres de biens au-dessus d’un million sur toute la capitale,  contre 12 600 en 2023 et en 2022 !  

Cette rareté a permis de soutenir les prix, qui ont peu reculé des deux côtés de la Seine. Pour ces  biens « luxe », ils n’ont baissé que de 1,7% coté Rive gauche (contre -1,9% pour l’ensemble des biens  vendus), et de 0,1% coté Rive droite (contre -2,5% pour l’ensemble des biens vendus).  

Les acheteurs ont marqué un intérêt particulier pour les propriétés de type pied-à-terre. Comme à  Londres, la demande de petites propriétés a été soutenue par le travail hybride, avec des cadres ayant  leur résidence principale en dehors de Paris et venant travailler quelques jours par semaine dans la  capitale.  

A noter, aussi, que depuis quelques mois, les taux de négociations ont augmenté de deux points, pour  atteindre 6,9% du prix affiché sur la Rive gauche, et 8,2% sur la Rive droite. 

L’exemple avec Vanda Demeure, Vice-Présidente de Coldwell Banker Europa Realty et Directrice des  agences parisiennes: “ Les Jeux Olympiques ont été une merveilleuse fenêtre pour Paris. Les acheteurs,  notamment les investisseurs étrangers, sont de retour dans la capitale, avec surtout des demandes  jusqu’à 5 millions d’euros ou au-delà de 10. Nous avons récemment vendu un appartement de 3/4  pièces, près des Champs-Élysées, mis en vente à 1,55 million d’euros. Il a séduit un homme d’affaires 

libanais, qui voulait un pied-à-terre à proximité des magasins de luxe. Nous avons aussi vendu un  deux-pièces de 30 m², refait à neuf, dans le 7ème arrondissement, présenté à 575 000 euros (19 000 €/ m²), à une blogueuse culinaire américaine. Elle voulait profiter pleinement de ses séjours  gastronomiques et pouvoir se déplacer le long des quais, à vélo, « comme une vraie parisienne ». 

L’Ultra-luxe ne connait pas la crise 

Paris Rive gauche, Cap Ferret, Megève, Cannes, Antibes : dans ces cinq destinations, les prix de l’ultra luxe (les 10% des transactions les plus chères) dépassent 20 000 €/m². A comparer avec des prix de  l’immobilier classique compris entre 6400 et 12 400 €/m² sur ces mêmes marchés. Dans ces cinq  villes, les très beaux logements sont en moyenne deux fois plus chers que leurs équivalents à Lyon,  Bordeaux ou Marseille.  

Paris reste, sur ce plan, hors-normes. La capitale a profité en 2024 de l’engouement suscité par les  Jeux Olympiques, tout en continuant à capitaliser sur l’effet « Emily in Paris » (la série diffusée sur  Netflix, qui reviendra l’an prochain pour une saison 5). Les Américains sont très présents : les prix  parisiens leur paraissent très abordables. Il faut dire qu’en dix ans, leur niveau de vie a quasiment  doublé, alors que celui des Français n’a que peu évolué.  

Sur la Rive gauche, les acheteurs sont prêts à mettre jusqu’à 23 000 €/m² pour s’offrir un appartement  de luxe, à comparer à un prix médian de 14 833 €/m² pour un bien « luxe » dans le secteur. Les  acheteurs étrangers apprécient l’héritage architectural de la capitale et les vues qu’elle peut offrir. Un  bien est valorisé 25% de plus s’il offre une « vue Seine », par rapport à un appartement semblable  mais qui n’en bénéficie pas… 

Lexemple parisien avec Vanda Demeure, Vice-Présidente de Coldwell Banker Europa Realty et  Directrice des agences parisiennes : « Jai récemment vendu un appartement dans le XVIème  arrondissement au PDG dune grande entreprise française. Le bien mis en vente 4,9 millions deuros,  répondait à toutes ses exigences : 200 m², 80 m² de terrasses, un étage élevé avec une vue  panoramique sur toute la capitale, depuis les tours de la Défense jusquau Sacré-Cœur, et une  décoration refaite à neuf par un décorateur de renom. » 

L’exemple dans le Sud, avec Thomas Jager, Co-Dirigeant des agences Coldwell Banker de Grimaud et  Ste Maxime : « Depuis le mois d’août, nous constatons un vrai redémarrage. Les offres acceptées se  multiplient, malgré des négociations parfois intenses, comme cette propriété à Ramatuelle, proposé à  7,9 millions d’euros, qui s’est finalement vendue à 7,7 millions. Elle offre une vue remarquable sur les  Alpes, la mer et les pins au sein du Domaine de la Tourraque. Nous l’avons présentée à un acquéreur  belge qui cherchait depuis plusieurs mois un bien rare de ce genre … ». 

Lanalyse de Laurent Demeure, président de Coldwell Banker Europa Equity  « 2025 sera l‘année du redémarrage du marché » 

Quels enseignements tirer de lannée 2024 sur le marché de limmobilier de luxe ? « En 2023, dans un volume de transactions qui était en baisse sensible, on constatait que le marché  des biens de plus dun million deuros, se bloquait dans la capitale, alors que dans les villes de régions,  il continuait de bénéficier de « leffet Covid » et du télétravail. Cette année, cest le contraire qui se  produit : lactivité sur le marché parisien redémarre mais certains marchés en régions se crispent. Cela  sexplique : la pierre parisienne a bénéficié de leffet JO, qui a permis un retour des acheteurs  étrangers. Alors quen régions, le marché des résidences secondaires, lui, a souffert de lessoufflement  de leffet télétravail et dune certaine baisse de confiance causée par la situation politique et  économique française. » 

Comment voyez-vous 2025 ? 

« Je suis plus optimiste pour 2025 que je ne l’étais, il y a un an, pour 2024 ! Il y a plusieurs raisons à  cela. Il y a un an, on navait pas beaucoup de choix, loffre était rare, les prix élevés et les acheteurs  préféraient attendre, notamment à cause des taux de crédit et de lattitude des banques. Or, depuis  quelques mois, les taux de crédit ont entamé un mouvement de baisse, les banques ont ouvert à 

nouveau le robinet du crédit, et nous constatons que nos agences sont davantage sollicitées. Les  vendeurs, de leur côté, sont prêts, après des mois de statu quo, à concéder des ajustements : nous le  constatons sur certains marchés où les marges de négociation augmentent. Cest sans doute un bon  moment pour se positionner à lachat et je suis convaincu que 2025 sera lannée du redémarrage du  marché avec un cycle qui se poursuivra sur plusieurs années. » 

L’étude réalisée pour Coldwell Banker Europa Realty est fondée sur l’ensemble des données  trimestrielles collectées par Price Hubble à partir les données fournies par Coldwell Banker et les  transactions répertoriées sur le marché français, sur le segment du luxe, c’est à dire au-dessus de  1M€, et le marché des biens en-dessous de ce prix. La période analysée va de 2019 jusqu’au 30 juin  2024 (pour les chiffres sur les ventes) et novembre 2024 (pour les chiffres sur les offres du réseau  Coldwell Banker). Cette méthodologie permet davantage de pertinence des résultats dans une  période de réorientation, voire de bouleversement du marché.  

A propos de Coldwell Banker Europa Realty 

Fondé aux Etats-Unis en 1906 par Colbert Coldwell et Arthur Benjamin Banker, le réseau Coldwell  Banker® est aujourd’hui l’un des grands leaders mondiaux de l’immobilier de prestige. Implanté dans  40 pays, avec plus de 3000 bureaux et 100.000 consultants. En 2023 Coldwell Banker a réalisé un  volume de ventes de 234 milliards de dollars et sa division d’immobilier de luxe ‘Global Luxury’ a  participé à plus de 39.000 transactions. Coldwell Banker Europa Realty s’est implanté à Paris en 2011  et compte aujourd’hui plus de 50 agences et 450 consultants en France, à Monaco et au  Luxembourg. Après avoir ouvert ses derniers mois des agences à Saint-Paul-de-Vence, Rayol-Canadel sur-Mer et Saint Barth, Coldwell Banker arrive sur le marché Suisse avec une ouverture d’agence  à Genève début février 2025. 

www.coldwellbanker.fr 

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