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26.11.2024 | En 2025, les craintes sur la croissance devraient prendre une place centrale pour les investisseurs, longtemps préoccupés par l’inflation. De fait, celle-ci se normalise des deux côtés de l’Atlantique et devrait converger vers les taux cibles des Banques centrales. Les risques sont certes à la hausse aux États-Unis avec les potentielles mesures fiscales, tarifaires et sur l’immigration, mais les effets de ces politiques ne devraient pas encore être ressentis en 2025.

De son côté, la croissance mondiale ralentit. Mais, fait nouveau, les prévisions aux États-Unis et en Europe ont été bouleversées par la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines. Les attentes divergent désormais de part et d’autre de l’Atlantique. Si appliquées, les dépenses proposées pourraient stimuler la croissance américaine à court terme. En revanche, l’impact des droits de douane plus élevés proposés pour les partenaires commerciaux des États-Unis pourrait assombrir les perspectives pour l’Europe. Une Europe dont les moteurs de croissance sont déjà en indicateur de récession, notamment en Allemagne et en France. Les anticipations de croissance immédiate aux États-Unis sont donc revues à la hausse, tandis que celles de la zone euro le sont à la baisse. Le scénario de base d’AllianzGI reste un « atterrissage en douceur » (Soft Landing) pour les économies américaine et mondiale, avec un ralentissement de la croissance sans récession. La croissance américaine devrait se situer autour de 2 % en 2025, soit à peu près le taux de croissance tendanciel. En revanche, la croissance dans la zone euro devrait être plus modeste – inférieure à 1 % – la plus grande économie européenne, l’Allemagne, s’étant contractée pour la deuxième année consécutive en 2024.

Le surendettement de certains États en zone euro est un autre facteur d’inquiétude. Les écarts de rendements des pays périphériques se sont fortement resserrés dans les dernières années tandis que la France a vu ses taux s’écarter, principalement depuis la dissolution.

À ce contexte économique et politique complexe s’ajoutent les risques géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient et en Ukraine, affectant les prix des matières premières et qui devraient engendrer de la volatilité sur les marchés.

Selon AllianzGI, les politiques monétaires devraient rester accommodantes, les Banques centrales continuant leur cycle de baisse des taux. Mais là encore, le rythme pourrait être différent entre les États-Unis et la zone euro. La Fed sera attentive à l’évolution de l’emploi et pourrait ralentir son rythme de baisse des taux en cas de surchauffe.

Taux

AllianzGI s’attend à une volatilité des marchés obligataires, ceux-ci réévaluant les implications de la future politique commerciale des États-Unis. Ils ont déjà recalibré les principales politiques monétaires depuis l’élection de M. Trump. En un mois, le taux Fed anticipé pour juin 2025 est passé de 3,67 % à 4,05 %, tandis que le taux anticipé de la BCE pour la même échéance est resté stable, autour d’1,90 %. Selon AllianzGI, la repentification des courbes de taux devrait offrir l’opportunité de prendre du risque dans les portefeuilles.

Pour Matthieu de Clermont, Directeur des Investissements Assurance & Stratégies Réglementaires : « L’environnement de marché est favorable au marché de taux. Le contexte macroéconomique et politique mondial renforce notre conviction que la courbe des rendements aux États-Unis et en Europe s’infléchit. Cela ouvre des opportunités de valeur relative à moyen et long termes sur des marchés obligataires en étant sélectifs. Il faut trouver les bonnes portes d’entrées ».

Crédit

Le marché du crédit aborde 2025 avec un momentum positif. La demande des investisseurs en recherche de rendement est forte, tandis que l’environnement de risque est modéré. À l’exception du secteur automobile, les fondamentaux de crédit de la majorité des émetteurs ont bien résisté, comme en témoignent les résultats du 3ème trimestre 2024. Le taux de défaut attendu est inférieur à la moyenne historique et AllianzGI n’attend pas de fortes dégradations d’entreprises. En zone euro, les spreads sont revenus à des niveaux historiquement bas. Le cycle de baisse des taux attendu en Europe devrait avoir un impact sur la rotation des actifs investis ces dernières années dans les fonds monétaires, ce qui devrait être un support pour les actifs offrant du rendement.

« En 2025, le marché du crédit sera un marché d’acheteurs : le couple rendement/risque de la classe d’actifs du crédit est attractif. Nous sommes positifs sur le secteur bancaire et les secteurs non-cycliques, mais attentifs vis-à-vis des secteurs exportateurs, qui pourraient être affectés par les mesures douanières américaines. La capacité à éviter les événements de crédit sera déterminante pour la performance au premier semestre 2025. Il faudra donc rester sélectif en surveillant l’évolution des fondamentaux de chaque entreprise », déclare Vincent Marioni, CIO Credit.

Actions

Les marchés actions européens stagnent depuis mars 2024. Les fondamentaux des entreprises se sont dégradés, comme montrés par les résultats trimestriels (chiffres d’affaires), dans un contexte de croissance atone en Europe et surtout en Chine. Les marges restent historiquement élevées. Les valorisations et les rendements demeurent attrayants. En 2025, la baisse des taux devrait être un soutien. Mais les investisseurs devraient rester prudents et privilégier les secteurs domestiques européens. Selon AllianzGI, les rendements les plus élevés et les plus sécurisés se situent dans les secteurs des banques, de l’assurance, des télécoms et des utilities. Ce dernier secteur profite par ailleurs de la mégatendance de l’électrification.

Catherine Garrigues, Directrice de la stratégie actions Convictions explique : « Les marchés sont devenus politiques depuis quelques mois, ils ne raisonnent plus en termes de microéconomie. Le rebond des profits attendu par le consensus en 2025 repose sur une forte croissance dans les semiconducteurs, les softwares et les cycliques, ce qui est fragile, compte tenu des tendances macroéconomiques. Les grandes valeurs exportatrices ont connu un vrai ‘de-rating’ du fait du ralentissement de la Chine et sont intéressantes sur le long terme ».

 

 

À propos d’Allianz Global Investors

Allianz Global Investors est l’un des principaux gestionnaires d’actifs mondiaux, comptant plus de 600 professionnels de l’investissement dans plus de 20 bureaux à travers le monde et gérant 560 milliards d’euros d’actifs. Nous investissons à long terme et cherchons à générer de la valeur pour nos clients à chaque étape du processus d’investissement. Pour ce faire, nous sommes actifs – dans notre manière de travailler en partenariat avec nos clients, d’anticiper l’évolution de leurs besoins et d’élaborer des solutions sur les marchés publics et privés. L’accent mis sur la protection et l’amélioration des actifs de nos clients nous conduit naturellement à nous engager en faveur du développement durable afin de susciter des changements positifs. Notre objectif est d’améliorer l’expérience d’investissement de nos clients, quels que soient leur localisation et leurs objectifs.

* Données au 30 septembre 2024. Le total des actifs sous gestion correspond aux actifs ou aux portefeuilles de titres, évalués à leur valeur de marché actuelle, pour lesquels les sociétés d’Allianz Global Investors sont chargées, vis-à-vis des clients, de prendre des décisions discrétionnaires en matière de gestion d’investissement et de gestion de portefeuille, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un sous-conseiller (il s’agit notamment des actifs d’Allianz Global Investors qui sont désormais sous-conseillés par Voya IM depuis le 25 juillet 2022). Cela exclut les actifs pour lesquels les sociétés d’Allianz Global Investors ne sont principalement responsables que des services administratifs. Les actifs sous gestion sont gérés pour le compte de tiers ainsi que pour le compte du groupe Allianz.

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