mer. Déc 18th, 2024

Les marchés émergents (ME) dominent l’économie mondiale, la croissance du PIB et la population. Pourtant, ils ont toujours sous-performé les marchés boursiers, leur capitalisation boursière de 6 000 milliards de dollars ne représentant que 11 % du total mondial. Ils sont l’exemple même que les marchés boursiers ne sont pas des économies. Le marché chinois domine, avec 30 % des actions des pays émergents. Son économie a été multipliée par 13 en 25 ans, mais son marché boursier (MCHI) n’a progressé que de 70 % (voir graphique). 2023 a été une nouvelle année de sous-performance pour les marchés émergents, mais 2024 devrait être meilleure, avec la stabilisation de l’économie chinoise, la baisse des taux d’intérêt mondiaux et l’assouplissement du dollar américain. Les actions des pays émergents étant si peu appréciées et si peu chères, un peu moins de mauvaises nouvelles pourrait faire du bien. Les récentes entrées du Moyen-Orient dans la zone euro ont donné lieu à d’importantes émissions d’IPO, la classe d’actifs continuant à s’élargir.

La région représente 75 % de la classe d’actifs des marchés émergents, sous l’impulsion de la Chine. Le pays est un choix contrarien attrayant pour les courageux, avec une économie qui se stabilise et des prévisions de PIB en hausse, alors qu’il lutte contre les trois vents contraires que sont les secteurs de la consommation, de l’immobilier et de l’industrie manufacturière d’exportation en difficulté. Les valorisations ont chuté à moins de 10 fois le ratio cours/bénéfice et le sentiment des investisseurs a été très déprimé après que le marché a été divisé par deux en trois ans. Toutefois, comme on l’a vu avec la volte-face d’Alibaba, elle peut encore décevoir. Ailleurs, la poursuite de la reprise technologique et les élections du 13 janvier stimuleront la Corée et Taïwan, tandis que la croissance du PIB de l’Inde, au premier rang mondial, est contrebalancée par des valorisations tout aussi élevées. 

Au cours de la dernière décennie, les Émirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie saoudite et le Koweït ont tous été ajoutés à l’indice MSCI Emerging Markets, tandis que l’Argentine, le Pakistan et la Russie en ont été retirés. Ces nouveaux venus ont connu des difficultés récemment, avec la baisse des prix du pétrole et la hausse des taux d’intérêt, mais leurs marchés se sont énormément développés, avec 29 introductions en bourse qui ont permis de lever 6 milliards de dollars cette année, après l’explosion de 51 introductions en 2022. L’indice MSCI GCC est dominé par l’Arabie saoudite et les banques, suivies par les Émirats arabes unis et les matériaux. Saudi Aramco est cotée en bourse, mais l’impact du pétrole sur les plus grands exportateurs du monde est indirect, par le biais de l’économie et non du marché boursier, et avec leurs monnaies ancrées aux États-Unis.

Ben Laidler, Global Markets Strategist pour eToro

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