mer. Déc 18th, 2024

La classe d’actifs des cryptos, qui pèse 1 200 milliards de dollars, est de loin la plus petite, mais aussi la plus performante cette année. Sa corrélation avec les valeurs technologiques a plongé et sa volatilité est désormais inférieure à celle de l’or concurrent. Les investissements à court terme se concentrent sur l’approbation des premiers ETF Bitcoin, sur la clarté de la réglementation et sur la réduction de moitié du bitcoin en avril prochain. L’adoption institutionnelle est un moteur plus lent mais important, car la classe d’actifs a été lancée et est déjà bien détenue par les investisseurs particuliers. Nous voyons trois grands catalyseurs d’adoption institutionnelle se profiler.

  1. De nouvelles règles comptables pour rendre plus attrayante la détention de crypto-actifs par les entreprises.
  2. De nouvelles règles bancaires mondiales autorisent la détention de 200 milliards de dollars de crypto-actifs.
  3. Une première banque centrale annonçant la détention de crypto-actifs parmi les réserves de change.

1) Le Conseil américain des normes comptables (FASB) s’apprête à faciliter la détention de crypto-actifs par les entreprises. Le passage d’un coût historique à un nouveau traitement de la juste valeur permettrait de faire passer les ajustements de prix réguliers dans le compte de résultat. Cela permettrait de mieux refléter leur valeur, même si cela introduit une plus grande volatilité des bénéfices. Sur les quelque 50 000 sociétés cotées en bourse dans le monde, seules 55 possèdent aujourd’hui des bitcoins, ce qui représente 1 % de l’offre totale, avec en tête MicroStrategy, Marathon Digital et Tesla. En revanche, les entreprises, par le biais de rachats d’actions, sont devenues le plus gros acheteur d’actions américaines, achetant 920 milliards de dollars rien que l’année dernière.

2) Les régulateurs bancaires mondiaux fixent des limites d’exposition aux crypto-actifs, qui seront mises en œuvre d’ici à la mi-2025. Les banques sont limitées à détenir des actifs cryptos plus risqués équivalant à 1 % de leur capital total de catégorie 1, jusqu’à un maximum de 2 % en incluant les stablecoins. Le capital de première catégorie mondial étant d’environ 10 000 milliards de dollars, cela représente une limite supérieure d’environ 200 milliards de dollars de propriété.

3) Les banques centrales pourraient diversifier davantage leurs énormes réserves de change pour y inclure le bitcoin et l’or. L’or représente aujourd’hui 17 % du total des réserves de change mondiales. Cela représente 2 000 milliards de dollars, soit trois fois la capitalisation boursière du bitcoin. Aucune annonce n’a encore été faite, mais une première pourrait avoir lieu.

Ben Laidler, Global Market Strategist chez eToro

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