Sur le meurtre de Lola :
« La douleur des parents peut être renforcée par le fait de se dire que si cet ordre d’expulsion avait été exécuté, ce crime n’aurait pas eu lieu »
Sur le port de tenues religieuses à l’école :
« On ne l’autorise pas, mais on ne dramatise pas. Il ne faut pas laisser penser que tout le système scolaire est contaminé »
Sur la NUPES :
« On est dans une grave crise démocratique, dans une grave crise écologique, dans une très grave crise sociale et donc il faut des solutions radicales »
Sur la Commission européenne et sa présidente Ursula van der Leyen :
« Madame von der Leyen est porte-parole de l’OTAN aujourd’hui. Les discours doivent être rédigés par les Américains. Il n’y a même pas d’écart entre ce que dit le Pentagone et la CIA et ce qu’elle dit, ils doivent être rédigés et contrôlés par les États-Unis »
Tel Aviv, le 24 octobre 2022
Ségolène Royal était l’invitée du Grand Oral des Grandes Gueules Moyen-Orient sur i24NEWS, la chaîne d’information internationale du groupe Altice.
L’ancienne finaliste à l’élection présidentielle de 2007 a répondu aux questions de Benjamin Petrover et des Grandes Gueules Moyen-Orient posées depuis les studios de Tel-Aviv et de Paris.
Le Grand Oral était l’occasion pour Ségolène Royal de réagir à l’actualité nationale française et d’apporter son analyse sur des questions internationales telles que le conflit entre la Russie et l’Ukraine et le renouveau du Moyen-Orient depuis la signature des Accords d’Abraham.
Invitée à réagir sur le meurtre de Lola, Ségolène Royal a expliqué : « C’est un drame terrible qui a laissé les Français en état de sidération et de douleur ». Quant aux critiques formulées à l’encontre des autorités françaises qui n’ont pas expulsé la principale suspecte pourtant sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français, elle a affirmé : « La douleur des parents peut être renforcée par le fait de se dire que si cet ordre d’expulsion avait été exécuté, ce crime n’aurait pas eu lieu ». Avant de rappeler que « ces faits ne doivent pas être exploités politiquement comme c’est le cas par certains qui remettent en cause le gouvernement ».
Sur l’évolution du paysage politique français, et plus particulièrement concernant l’union du Parti socialiste et de la France insoumise dans le cadre de la NUPES, elle a estimé qu’« on est dans une grave crise démocratique, dans une grave crise écologique, dans une très grave crise sociale et donc il faut des solutions radicales ».
Ségolène Royal a par la suite été interrogée sur la hausse des signalements de ports de signes et tenues religieuses à l’école publique et sur les 150 lycéens qui ont manifesté à Clermont-Ferrand, réclamant la liberté vestimentaire et le droit de porter des vêtements religieux. Elle a tenu à préciser : « Il y a 11 millions d’élèves dans l’enseignement scolaire. Ces problèmes-là doivent être réglés et ne pas être montés en épingle. Il ne faut pas laisser penser que tout le système scolaire est contaminé […]. On ne l’[ndlr : le voile] autorise pas mais on ne le dramatise pas. On n’en fait pas un phénomène de société ou un phénomène d’intégrisme religieux qui contaminerait l’ensemble du système scolaire ». L’ancienne ministre déléguée à l’Enseignement scolaire s’est appuyée sur l’exemple des “crop tops” : « L’année dernière, il y avait le débat sur les crop tops et on avait l’impression que toutes les filles venaient le nombril à l’air. La revendication vestimentaire peut avoir plusieurs significations. Soit c’est une provocation religieuse mais chez les adolescents c’est une provocation plus de génération ».
Sur les problématiques internationales et celles qui touchent le Moyen-Orient, l’ancienne ministre de l’Écologie a apporté son analyse : « Quand il y a le chaos et la souffrance au Moyen-Orient, c’est la planète tout entière qui souffre. Les forces de paix, les forces de négociation doivent avoir toutes leurs marges de manœuvre et des possibilités d’actions. […] Ce qui manque toujours cruellement dans la résolution des conflits, c’est un lieu de médiation respecté par les uns et par les autres ».
Ségolène Royal est également revenue sur les propos controversés qu’elle avait tenus au sujet de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, remettant notamment en cause le discours officiel ukrainien. Elle a déclaré : « J’avais raison. La preuve, c’est que tout le monde dit aujourd’hui, ce que je disais à l’époque. Et beaucoup le pensaient d’ailleurs sans oser le dire. Dès que vous émettez une nuance par rapport au discours officiel et à l’action de nos amis américains, vous êtes considérés comme anti-américains ». Et de dénoncer : « Les États-Unis sont les premiers bénéficiaires de cette guerre, c’est évident ».
Pour conclure, Ségolène Royal a critiqué la Commission européenne et les initiatives prises par sa présidente, Ursula von der Leyen dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie : « Les volontés des peuples ont souvent été écrasées par leurs gouvernants. Il y a un vrai problème de fonctionnement démocratique au niveau européen. Cela me choque beaucoup que les parlements n’aient pas été associés aux décisions qui ont été prises. Madame von der Leyen est porte-parole de l’OTAN aujourd’hui. Les discours doivent être rédigés par les Américains. Il n’y a même pas d’écart entre ce que disent le Pentagone et la CIA et ce qu’elle dit ».