mer. Déc 18th, 2024

Le Comité Colbert et Bain & Company présentent les résultats de leur étude

L’industrie du luxe accélère son rythme d’adoption des nouvelles  technologies, dont les bénéfices se manifestent en matière de fluidification de la relation client,  d’excellence opérationnelle ou de réduction de l’empreinte carbone. Si les Maisons adossées à un  groupe ont une longueur d’avance sur leurs consœurs indépendantes, toutes sont en train de tester  des technologies supplémentaires ou projettent de le faire dans les trois ans à venir. Et, pour certaines  technologies, le luxe est désormais pionnier. L’accélération de cette adoption passera par trois leviers  essentiels : une révolution culturelle et organisationnelle au sein des Maisons, une mise en commun  des forces et une ouverture aux avancées technologiques d’autres secteurs.  

Ces enseignements sont issus de l’étude menée par Bain & Company pour le Comité Colbert. Cette  étude s’appuie sur les données de 75 Maisons membres du Comité Colbert, des entretiens avec des  dirigeants de Maisons, de consortiums et de partenaires technologiques et diverses recherches  documentaires et expérience de Bain & Company. 

Dans le secteur du luxe, une vague d’accélération s’amorce pour adopter des technologies  nouvelles.  

Le niveau d’adoption est encore faible mais les barrières commencent à tomber En moyenne, les Maisons membres du Comité Colbert interrogées pour cette étude ont adopté  2,3 technologies nouvelles parmi les seize sélectionnées (biotechnologies, recyclage moléculaire,  impression 3D, intelligence artificielle et machine learning pour l’optimisation des processus,  intelligence artificielle et machine learning pour l’engagement client, réalité augmentée et réalité  virtuelle, inspection optique automatisée, scanner, imagerie 3D, holographie, analyse neuronale,  gants et écrans haptiques, identification par fréquence radio, blockchain, métavers, NFT). Aucune  de ces technologies n’a été adoptée par la majorité du secteur et seules la RFID, l’impression et  l’imagerie 3D ont un taux d’adoption de plus de 30%.  

  • La perception d’une pertinence limitée de certaines technologies pour répondre à des besoins spécifiques est la raison mentionnée dans près de la moitié des cas de non-adoption. Vient  ensuite le manque de compétences en interne. 
  • Les freins historiques, comme l’incompatibilité avec l’ADN du luxe ou la qualité insuffisante de  l’expérience technologique sont rarement cités, attestant de la transformation culturelle du secteur  et des progrès qualitatifs des technologies analysées. 

L’adoption s’accélère mais des disparités de rythme et d’ampleur demeurent

En moyenne, les Maisons testent aujourd’hui (ou projettent de déployer dans les trois ans à venir)  3,2 technologies supplémentaires. Ces tests concernent l’ensemble des technologies et  notamment les plus émergentes : NFT, métavers, blockchain, holographie, gants et écrans  haptiques, analyse neuronale, scanner. 

Les Maisons adossées à un groupe ont adopté en moyenne 2 fois plus de technologies que les  Maisons indépendantes. Ce sont les technologies les plus récentes qui concentrent les déséquilibres.  En revanche, sur les technologies les plus mûres, les Maisons indépendantes ont rattrapé leur retard  et affichent des taux d’adoption proches de ceux des Maisons adossées à un groupe. 

Un intérêt croissant pour la technologie au service de 3 objectifs stratégiques majeurs :  l’engagement client, l’excellence opérationnelle et le développement durable 

L’engagement client est le premier objectif visé par l’adoption d’une technologie

L’engagement client constitue, de loin, le premier centre d’intérêt du luxe en matière de nouvelles  technologies. L’essor du marché chinois puis la crise du Covid ont accéléré le déploiement de 

technologies personnalisant et enrichissant les expériences de vente à distance, d’inter-canalité et  d’immersion dans l’univers des marques (notamment imagerie 3D, réalités augmentée et virtuelle,  intelligence artificielle).  

  • De suiveur, le secteur du luxe devient “meneur”. Malgré une prise de position tardive et grâce à  ses efforts de rattrapage, l’adoption technologique du luxe au service de l’engagement client est à  l’aube d’une troisième phase : celle qui érige le luxe en pionnier. Par exemple, Yves Saint Laurent  Beauté, très en avance dans le domaine des neurosciences, a développé une technologie  d’analyse des réactions neuronales en présence de différentes odeurs qui permet l’hyper personnalisation des recommandations à partir de l’inconscient comme ultime expression de  l’intime. 
  • Les NFT et le métavers sont les technologies qui suscitent le plus d’intérêt pour le futur ; les NFT  venant proposer un nouveau modèle de CRM et le métavers un nouvel univers immersif. Adoptés  par seulement 5% de pionniers à ce jour, les NFT pourraient se déployer massivement dans les  années à venir : 51% de l’industrie du luxe est déjà en phase de test ou planifie des lancements  avant 2025. C’est le plus fort niveau de projection, toutes technologies confondues (jusqu’à 72%  pour les Maisons adossées à un groupe).  

Un intérêt croissant se dessine pour les technologies au service de l’excellence opérationnelle Au sein de ce groupe, la technologie d’identification par radio fréquence (RFID) fait figure de  favorite. La blockchain, qui permet une traçabilité de bout en bout des produits, concentre les  expérimentations (39% des Maisons en phase de test). Suit l’intelligence artificielle (29% en  phase de test), visant à optimiser l’allocation des stocks, la fluidité de la chaîne  d’approvisionnement et les structures de collection. 

Le développement durable comme 3ème objectif 

  • Les nouvelles technologies ne sont pas encore pleinement perçues comme catalyseurs de  réduction de l’empreinte carbone, les maisons se concentrant également sur d’autres leviers  d’action. 
  • Toutefois, les expérimentations se multiplient à diverses étapes de la chaîne de valeur (ex :  utilisation des biotechnologies pour créer de nouveaux matériaux et procédés de fabrication  écoresponsables en alternative aux matières animales…).  
  • La généralisation des technologies pour l’excellence opérationnelle contribue également à  accélérer l’écoresponsabilité du luxe. Les technologies d’anticipation qui permettent de prévoir la  demande et de mieux gérer les stocks (intelligence artificielle intégrée dans les prévisions de  vente pour produire au plus juste, jumeaux virtuels des opérations, etc.) induisent de fait un effet  sur l’empreinte environnementale en évitant surproduction, surstock, surconsommation, déchets,  pertes…  

« L’adoption des nouvelles technologies dans le luxe n’en est qu’à ses débuts. Celles-ci peuvent jouer  un rôle central dans la transformation en profondeur du secteur : au service des clients, de  l’excellence opérationnelle et du développement durable. Les champs d’application à explorer sont  encore nombreux et prometteurs. La mise en commun des forces à l’échelle du secteur sera un  puissant accélérateur » déclare Mathilde Haemmerlé, Associée en charge du pôle Luxe chez Bain &  Company Paris. 

« La créativité et l’intérêt pour la nouveauté sont des caractéristiques essentielles du modèle  économique du luxe depuis toujours. Sa capacité à intégrer des technologies nouvelles en phase  avec ses propres exigences témoigne de la grande vitalité et de l’agilité de notre secteur. Cette  accélération contribuera à faire du luxe un pionnier dans l’innovation technologique, comme il l’est  déjà dans l’innovation non technologique. C’est cette dynamique que le Comité Colbert, comme centre  d’expertise, a voulu mieux comprendre, au bénéfice de ses membres, dans le cadre de cette étude  menée avec Bain & Company » conclut Bénédicte Épinay, Déléguée générale du Comité Colbert.

A propos de Bain & Company 

Bain & Company est le cabinet de conseil international qui accompagne les dirigeants ambitieux pour  transformer leurs entreprises en pionnières du monde de demain.  

À travers 65 bureaux dans 40 pays, nous faisons équipe avec nos clients autour d’une  ambition commune : atteindre des résultats exceptionnels qui leur permettent de dépasser la  concurrence et de redéfinir leur secteur. En appui de nos expertises intégrées et personnalisées, nous  proposons aux entreprises l’accès à un écosystème dynamique qui rassemble les acteurs du digital et  de la technologie les plus innovants. Grâce à cette approche, les résultats obtenus par nos clients  sont supérieurs, plus rapides et plus durables  

A travers notre engagement d’investir plus d’un milliard de dollars sur 10 ans dans des activités  bénévoles, nous mobilisons nos talents, ressources et expertises auprès d’associations et organismes  à but non lucratif pour répondre aux défis urgents qui s’imposent en matière d’éducation, d’équité  raciale et sociale et de développement économique et environnemental.   

Depuis la fondation de Bain & Company en 1973, nous mesurons notre succès à l’aune de celui des  entreprises qui nous font confiance : nous sommes fiers de bénéficier du taux de recommandation le  plus élevé de notre secteur du conseil.  

Bain & Company est le leader du conseil en stratégie auprès des acteurs du luxe. Nous nous  appuyons sur une expérience inégalée de ce secteur dans le monde, ayant dirigé plus de 800  missions de conseil pour une centaine de groupes et marques de luxe de tout premier rang. Depuis  20 ans, nous publions des études et analyses qui font référence auprès de l’ensemble du secteur du  luxe : groupes, marques, distributeurs, actionnaires et investisseurs.  

A propos du Comité Colbert 

Créé en 1954 à l’initiative de Jean-Jacques Guerlain, le Comité Colbert est un collectif unique. Il  rassemble en son sein 92 Maisons de luxe françaises, 17 Institutions culturelles et 6 Maisons de luxe  européennes. Il représente 14 métiers : Cristal, Cuir & Maroquinerie, Design & Décoration, Edition,  Faïence & Porcelaine, Gastronomie, Haute couture & Mode, Joaillerie & Horlogerie, Musique,  Orfèvrerie, Palaces, Parfums & Cosmétique, Patrimoine & Musées, Vins & Spiritueux. 

Promouvoir passionnément, développer durablement, transmettre patiemment les savoir-faire et la  création française pour insuffler du rêve : telle est la raison d’être du Comité Colbert qui inspire et guide  chacune de ses actions. 

Celles-ci ont pour vocation de contribuer collectivement au rayonnement international du luxe et de l’art  de vivre français, à la préservation des savoir-faire et de la création et à leur transmission aux nouvelles  générations. 

Dans le respect des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, les maisons du Comité  Colbert entendent également, par leurs initiatives communes, contribuer durablement à éclairer  l’avenir. 

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