EUROPE
Le rallye de soulagement estival a été de courte durée. Le marché commence à intégrer des perspectives plus prudentes pour l’économie, compte tenu de la lutte contre l’inflation menée par les banques centrales et de la situation géopolitique en Ukraine – les tensions sur le marché de l’énergie restent élevées, et les risques de pénurie de production électrique sont désormais dans tous les esprits. Dans ce contexte, la divergence entre la prudence qu’impose le tableau macroéconomique et les annonces des entreprises a de quoi surprendre. À ce stade, hormis certains secteurs (consommation/industries à forte intensité énergétique), les entreprises européennes n’identifient pas de détérioration significative de leurs perspectives.
MARCHÉS ÉMERGENTS
Entravés dans l’immédiat par la hausse des taux américains, les tensions géopolitiques et le ralentissement économique de la Chine, les marchés boursiers asiatiques sont restés sous pression. Sur ces marchés, la saison des résultats du deuxième trimestre s’est achevée sans surprise. Prudents, les investisseurs conservent un positionnement modeste sur les actions asiatiques. En Chine, les nouvelles restrictions liées à la COVID-19 et les difficultés du marché immobilier pèsent sur la croissance. Les bénéfices des entreprises pourraient commencer à se redresser, alors que l’impact des récentes mesures favorables à la croissance – notamment les politiques ciblées visant à soutenir les promoteurs immobiliers et à restaurer la confiance sur le marché du logement – commence à se faire sentir. Le 20e Congrès du Parti communiste chinois, qui s’ouvrira le 16 octobre 2022, pourrait constituer le catalyseur permettant aux dirigeants chinois de prendre des mesures audacieuses en faveur de la croissance, via une coordination et une mise en œuvre plus efficaces des politiques. Dans ce domaine, le risque de déception s’avère toutefois important.
Inspiré par une approche bottom-up, notre positionnement actuel est une stratégie tactique axée sur la Chine et l’Inde/l’ASEAN, neutre sur la Corée du Sud et sous-pondérée sur Taïwan.
STYLES D’INVESTISSEMENT
Le retour de la volatilité sur les marchés, les craintes de récession et les pénuries d’énergie potentielles durant l’hiver en Europe sont autant d’arguments en faveur du thème de la qualité. En effet, les entreprises ayant de la visibilité et des marges solides devraient bénéficier de leurs caractéristiques défensives. Nous continuons en outre à privilégier les entreprises versant des dividendes durables et élevés, qui ont tendance à performer dans un environnement stagflationniste.
Nous maintenons notre approche sur les titres Value, avec une vision prudente sur les valeurs cycliques et les petites capitalisations, plus sensibles au contexte macroéconomique et susceptibles d’être impactées par une nouvelle phase de détérioration du cycle économique.
En ce qui concerne le style Croissance, nous pensons toujours qu’il est trop tôt pour revenir largement sur les sociétés de croissance en raison du retournement à la hausse des rendements à long terme, qui a considérablement impacté la valorisation de ces entreprises. Mais nous conservons une exposition à la thématique de l’environnement, car la pénurie de gaz est – et restera – un facteur de soutien essentiel pour les énergies renouvelables.