Le groupe aéronaval (GAN) est un élément central de la puissance navale française. Afin de rester à la pointe des avancées technologiques, la Direction générale de l’armement (DGA) s’engage dans le renouvellement des navires qui composent ce groupe, au bénéfice de la Marine nationale. Ce renouvellement concerne principalement le porte-avions Charles de Gaulle, le pilier du GAN, et d’autres navires stratégiques. D’ici 2038, de nombreux changements sont à prévoir.
La particularité du groupe aéronaval actuel
Actuellement, le Charles de Gaulle, équipé d’une propulsion nucléaire et du système de catapultes et brins d’arrêt CATOBAR, navigue en compagnie d’autres bâtiments qui renforcent ses capacités. Ce GAN se compose de frégates spécialisées dans la lutte anti-aérienne et anti-sous-marine, d’un pétrolier ravitailleur assurant le soutien logistique, et d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), qui améliore la capacité de détection et de surveillance. Un groupe aérien embarqué, comprenant jusqu’à 30 aéronefs (Rafale Marine, E-2C Hawkeye, hélicoptères Dauphin et Caïman Marine), complète le dispositif.
Un porte-avions de nouvelle génération
Pour remplacer le Charles de Gaulle en 2038, la France envisage un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire intégrant l’intelligence artificielle (IA) au cœur de son fonctionnement. Bertrand Rondepierre, directeur de l’agence ministérielle pour l’IA de défense, souligne que le défi consiste à concevoir une architecture flexible, adaptable aux futures avancées technologiques, afin d’assurer la pertinence opérationnelle du GAN à long terme.
Les sous-marins d’attaque de la classe Suffren
Le futur GAN bénéficiera également d’une nouvelle génération de sous-marins nucléaires d’attaque, la classe Suffren, issus du programme Barracuda. Ces SNA, dont plusieurs ont déjà été livrés, se distinguent par leur capacité d’action discrète, leur endurance accrue, et leur puissance de frappe en profondeur grâce à des missiles de croisière. Les nouveaux SNA offrent aussi des capacités avancées pour les opérations de forces spéciales, renforçant le potentiel stratégique du GAN.
Les frégates de défense et d’intervention (FDI)
La Marine nationale dispose actuellement de frégates multi-missions (FREMM) et de frégates de défense aérienne (FDA). Elle est sur le point de recevoir sa première frégate de défense et d’intervention (FDI) pour remplacer les frégates La Fayette. Ces nouveaux navires, conçus pour la cybersécurité et capables de recevoir des hélicoptères, drones, et forces spéciales, renforceront la flotte d’ici 2032. Yonec Fihey, directeur marketing chez Naval Group, décrit la FDI comme un concentré de technologie et une avancée significative pour la flotte française.
Les bâtiments ravitailleurs de forces
La composante logistique du GAN s’améliore également avec les nouveaux bâtiments ravitailleurs de forces (BRF). Le Jacques Chevallier, premier de cette série, a été livré à la Marine nationale en juillet 2023, et trois autres suivront d’ici 2035. Ces BRF, avec leur grande capacité d’emport de carburant et de fret, assurent un soutien tactique essentiel, transportant munitions, vivres et pièces de rechange pour maintenir la force opérationnelle du GAN.
Les matériels de combat de haute intensité
Les navires et équipements composant le GAN incluent des dispositifs de pointe. Parmi eux, le porte-avions de nouvelle génération (PA-NG), des avions Rafale Marine pour des missions variées, et des sous-marins Barracuda pour une discrétion acoustique et une détection sous-marine renforcées. D’autres systèmes, comme les torpilles F21 et des programmes d’intelligence artificielle, permettent au GAN de rester performant face aux défis contemporains.