mar. Mar 18th, 2025

Avis d’expert de Sandy Campart, enseignant-chercheur à l’université de Caen Normandie et directeur de la collection « Banque-Finance » aux éditions EMS, qui analyse la récente remise en cause de « l’exception américaine » sur les marchés actions. Son point de vue met en lumière la performance habituellement dominante du S&P 500 et explique pourquoi, depuis le début de l’année, il accuse un retard par rapport aux autres marchés mondiaux.

 

Dans cette analyse, Sandy Campart revient notamment sur :

  • Le poids considérable de la technologie et la rentabilité élevée du marché américain.
  • Les facteurs macroéconomiques et géopolitiques actuels qui fragilisent la « prime américaine ».
  • Les secteurs les plus touchés depuis janvier, révélant une inquiétude croissante autour de l’inflation et du pouvoir d’achat des ménages américains.

 

L’avis d’expert est libre de droits, vous pouvez donc le publier, vous n’avez qu’à mentionner le nom de l’auteur ses fonctions et son établissement : Sandy Campart, enseignant chercheur à l’université de Caen Normandie.

 

Je reste à votre disposition si vous souhaitez interviewer Sandy Campart pour qu’il puisse revenir plus en détail sur l’impact de la conjoncture économique internationale et de la politique monétaire américaine sur les performances des marchés actions.

 

N’hésitez pas à revenir vers moi pour fixer un rendez-vous ou pour toute autre demande.

Marché des actions : l’exception américaine remise en cause depuis le début de l’année

Par Sandy Campart, enseignant chercheur à l’université de Caen Normandie, directeur de la collection « Banque Finance » des éditions EMS.

 

Les actions américaines donnent généralement le ton sur les marchés mondiaux et surclassent leurs homologues internationales. Pourtant, depuis quelques semaines, le S&P 500 accuse un retard sur ses pairs (-4,1% depuis le 1er janvier contre +7% pour le reste du monde). Les incertitudes macroéconomiques du moment remettent en cause l’exception américaine.

 

Les marchés US dominent par leur poids et leur performance.

 

Les États-Unis ont toujours été à l’avant-garde de l’évolution des structures industrielles du monde. Leur domination quasi absolue du marché des actions se poursuit depuis plus d’un siècle. Il représente aujourd’hui 71% de l’indice MSCI World alors que le reste du monde représente 68% du PIB mondial. L’écart des deux chiffres illustre le boom du secteur technologique. Le MSCI World hors USA offre une répartition sectorielle plus diversifiée, les « Tech » ne représentant que 9% contre 30% pour le S&P 500.

 

Parier contre le marché américain s’est révélé historiquement inconséquent. Le S&P 500 a généré une rentabilité annualisée de 13,8% au cours de la dernière décennie, contre 4,9% pour les actions mondiales. Le surcroit de rentabilité d’un placement actions par rapport au taux des bons du Trésor a été de 6,5% aux États-Unis contre 3,5% en France. Les actions américaines ont surclassé leurs homologues internationales au cours de 24 des 35 dernières années. Le multiple de prix des valeurs de la tech US s’élève à 30 fois les bénéfices anticipés contre 21 fois pour le S&P 500 et 14 fois pour le Stoxx Europe 600.

 

Mais ils restent dominés par les tendances macroéconomiques.

 

Les actifs risqués sont actuellement malmenés par l’incertitude économique et géopolitique : les bons du Trésor américain surperforment les actions depuis l’élection de Donald Trump. Le cours de l’or a franchi pour la première fois la barre symbolique des 3000 $ l’once. L’appétit pour le risque semble s’être évaporé. Si certains des éléments du programme de Donald Trump apparaissent favorables aux marchés des actions, il ne faut pas oublier que l’histoire attribue à la Réserve fédérale un rôle majeur dans l’orientation du marché des actions. La quasi-totalité des baisses de plus de 10% depuis 1965 ont été déclenchées par des durcissements agressifs ou prolongés de la politique monétaire.

 

Les annonces de baisses d’impôts, d’expulsions d’immigrés, de dérégulation, ajoutées à celles des tarifs douaniers ne plaident pas pour une maîtrise des salaires et des prix. L’impact sur le PIB US des barrières douanières est estimé par la Deutsche Bank entre 0,4 et 0,7 point ; 0,3 à 0,7 point sur l’inflation. Il faut donc relativiser le consensus qui anticipe un choc asymétrique favorable aux USA et défavorable au reste du monde ! Le secteur le plus malmené n’est d’ailleurs pas la technologie (-9,5% depuis le 1er janvier) mais la consommation discrétionnaire ou « non essentielle » (-13,8%), signe que l’inquiétude liée à l’inflation et au pouvoir d’achat des ménages américains est plus forte que l’arrivée de la solution d’intelligence artificielle DeepSeek qui fait trembler les capitalisations des 7 magnifiques.

 

 

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