mer. Déc 18th, 2024

●     Transferts d’argent transfrontaliers, passer à un coût de 3% d’ici 2030.      Un objectif fixé par les Nations Unis mais que les pays du G20 n’atteindront pas selon les estimations de Wise

●   Les frais de transferts d’argent se situent encore à 6,4% en France.          Le taux le plus élevé de tous les pays européens ! Concrètement, pour 16,1 milliard d’euros envoyés en 2022, les Français paieront 1,1 milliard d’euros de frais pour transférer de l’argent à l’étranger cette année

●    Les pays du G20 ont envoyé 211 milliards d’euros à travers le monde, pour 11 milliards d’euros de frais

●    Si les 3% fixés par les Nations Unis étaient déjà en place, ils auraient pu sauver 5,2 milliards d’euros, qui auraient pu directement aller sur les comptes des bénéficiaires de ces transferts

●   Wise appelle le Gouvernement à profiter de la DSP2 pour instaurer plus de transparence et installer un marché concurrentiel, plus juste et moins coûteux

 

Paris, le 24 novembre 2022 – Chaque année de nombreuses personnes envoient de l’argent à l’étranger mais ils font face à un problème persistant : les frais de transferts se situent encore à 6,4% en France. Un coût excessif qui engendre un véritable manque à gagner pour les bénéficiaires de ces transferts. De l’argent qui devrait directement arriver dans leur poche et non dans celle des banques. En effet, dans la seconde édition de son rapport annuel, basé sur l’analyse des chiffres de la Banque Mondiale, Wise estime qu’en France près de 1,1 milliard d’euros seront perdus lors de ces transferts d’argent en 2022.

 

“Ce constat est effarant et d’autant plus dans le contexte d’inflation et de guerre actuel. L’argent doit arriver dans la poche des destinataires qui en ont besoin et non dans celle des banques, qui proposent trop souvent des taux sans aucune transparence, où ils peuvent cacher de nombreux frais et des majorations de taux de change. La transparence s’impose pour empêcher ce type de dérives et assurer un service juste aux clients ! ” explique Julie Arnoux Responsable Wise France.

Les envois de fonds sont très sensibles aux coûts et si les frais de transfert ont diminué en moyenne depuis 2010, ils n’ont pas baissé assez vite et ils n’ont pas baissé partout. Du Moyen-Orient à l’Amérique latine, les frais de transfert de fonds ont même augmenté ces dernières années : ils ont presque triplé en Jordanie, plus que doublé au Brésil et presque doublé au Nigeria depuis 2019. Dans d’autres pays comme la France et l’Allemagne, les frais de transfert sont restés obstinément élevés.” signale Sandra Sequeira, Professeur associé en économie du développement à la London School of Economics

 

Passer de 6,4% à 3% : un changement de cap s’impose pour atteindre l’Objectif de Développement Durable fixé par les Nations Unies.

 

Les envois de fonds constituent une véritable bouée de sauvetage pour des centaines de millions de personnes dans le monde et sont essentiels pour financer l’éducation et la santé notamment. Malheureusement, l’envoi d’argent reste encore coûteux. 

 

Alors que l’un des objectifs de développement durable de l’ONU est de faire baisser les frais de transfert à moins de 3 % en moyenne d’ici 2030 dans le monde, en 2022, le coût moyen dans les 12 pays du G20 qui transferts des fonds est toujours supérieur à 6 %, soit plus du double de l’objectif. Depuis l’introduction de cet objectif en 2015, les pays du G20 n’ont baissé leurs frais moyens que d’un point.

 

En 2022, ces pays ont envoyé 211 milliards d’euros à travers le monde, pour 11 milliards d’euros de frais. Mais si les 3% fixés par les Nations Unis étaient déjà en place, ils auraient pu sauver 5,2 milliards d’euros, qui seraient allés directement auprès des bénéficiaires de ces transferts. Si certains pays tels que l’Australie, le Japon ou encore la Corée du Sud sont sur la bonne voie, les 9 autres n’atteindront jamais les 3% en 2030 sans une collaboration étroite entre les Gouvernements et les institutions de transferts de fonds locales.

 

Mais qu’en est-il précisément pour la France ?

 

En France, le prix actuel des transferts d’argent s’élève à 6,4%, soit le double de l’ODD de l’ONU. Le taux est le plus élevé de tous les pays européens. Étant donné le constat dressé par Wise concernant la France, le pays ne parviendra pas à atteindre l’objectif de 3 % fixé par les Nations unies d’ici à 2030.

 

Les chiffres clés en France

Flux d’envois de fonds en 2021

14,9 milliard d’euros

Estimation des flux d’envois en 2022

16,1  milliard d’euros

Coût moyen des transferts de fonds au T2 2022

6,41%

Frais de transfert de fonds payés en 2021

911 millions d’euros

Estimation des frais de transfert de fonds payés en 2022

1,1 milliard d’euros

Frais de transfert de fonds payés entre 2011 et 2021

11,3 milliard d’euros

La France parviendra-t-elle à atteindre l’objectif de 3 % fixé par les Nations unies d’ici à 2030 en poursuivant ainsi ?

Non

 

A l’heure de la Guerre en Ukraine, de l’inflation, des pénuries et diverses problématiques d’approvisionnement, l’argent envoyé est plus que jamais attendu pour soutenir les dépenses du quotidien (alimentation, chauffage, santé etc.). Il est donc impensable que les banques ou les spécialistes du transfert d’argent puissent proposer des taux qui englobent les frais initiaux d’un transfert (le taux de change du marché et les frais du service) et les marges liées à une majoration du taux de change, sans l’indiquer clairement aux clients !

 

C’est pourquoi Wise appelle le Gouvernement à profiter de la révision de la DSP2 pour instaurer plus de transparence et installer un marché concurrentiel plus juste et moins coûteux.  

 

Selon Sandra Sequeira, Professeur associé en économie du développement à la London School of Economics : “Assurer la transparence des frais et sensibiliser les consommateurs aux instruments de paiement alternatifs disponibles dans les pays d’envoi et de réception est également en bonne place dans l’agenda politique.”

Les consommateurs restent encore dans le flou concernant les frais qui leurs sont appliqués pour envoyer de l’argent à l’international. En effet, certains prestataires disent appliqués « zéros frais » « 0% de commission » ou bien de « meilleurs tarifs » par rapport au reste du marché. Or, la réalité est souvent différente et ce manque de transparence participe à la confusion du consommateur.

 

*Australie, Brésil, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Corée du Sud, Royaume-Uni et Etats-Unis. La Russie a été exclue de ce rapport suite aux sanctions et à son exclusion du système financier mondial depuis la guerre en Ukraine.

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