mer. Juin 11th, 2025

Les dernières données d’activité de la Chine illustrent selon moi un cas classique de croissance à deux vitesses. En avril, la production industrielle a augmenté de 6,1 % sur un an, dépassant les attentes et confirmant la résilience du secteur manufacturier. La croissance des exportations a été encore plus impressionnante, avec une hausse de 8,1 %, portée par des secteurs de haute technologie comme les véhicules électriques (VE) et les cellules solaires.

En net contraste, les ventes au détail n’ont augmenté que de 5,1 %, bien en deçà des attentes et des chiffres précédents. Cela reflète une confiance des consommateurs toujours faible, la crise persistante du secteur immobilier continuant de peser lourdement sur la consommation et l’investissement privé.

À mon avis, ce modèle de croissance à deux vitesses n’est pas près de disparaître. Tant que les tensions tarifaires entre les États-Unis et la Chine s’atténuent et que la demande extérieure reste solide, les exportations devraient continuer à soutenir la croissance chinoise. Mais le redressement de la demande intérieure — en particulier dans l’immobilier — prendra probablement plus de temps et nécessitera un soutien politique ciblé et structurel.

Avec le plan de relance récemment lancé encore à ses débuts et les perspectives du commerce sino-américain au-delà des 90 prochains jours encore très incertaines, les autorités devraient adopter une position attentiste à court terme. Cette approche permet d’évaluer si les mesures en place suffisent à stabiliser la croissance.

Si les allégements tarifaires et les mesures de relance suffisent à maintenir une croissance du PIB annualisée proche de l’objectif des 5 %, on ne devrait pas assister à un virage politique majeur à court terme. En particulier, une attitude coopérative des États-Unis envers la Chine dans les secteurs stratégiques pourrait redynamiser les chaînes d’approvisionnement mondiales et offrir un nouvel élan aux exportations chinoises, notamment dans l’industrie manufacturière avancée.

En revanche, si les données du deuxième trimestre ne montrent aucune amélioration significative, la réunion du Politburo en juillet pourrait devenir un moment clé pour un réajustement de la politique économique — avec une attention particulière portée sur les secteurs de la technologie et de la consommation.

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