jeu. Déc 26th, 2024

Par Alexandre Perricard, directeur général et responsable de la gestion de taux dUzès Gestion

Comme anticipé, le Conseil des gouverneurs a décidé de laisser inchangés les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE à :

●      4.25% pour les opérations principales de refinancement,

●      4.50% pour la facilité de prêt marginal,

●      3.75% pour la facilité de dépôt.

Prise à l’unanimité des Gouverneurs, cette décision reflète la confirmation du diagnostic porté sur l’inflation et ses perspectives d’évolution à moyen terme.

En effet, si des progrès substantiels ont été réalisés sur les neuf derniers mois, ils ne doivent pas pour autant occulter les tensions persistantes sur les prix des services et les salaires.

Par conséquent, la BCE considère que l’inflation globale devrait rester supérieure à son objectif de 2% pendant une grande partie de 2025.

Pour l’heure, les taux directeurs sont maintenus à un niveau jugé suffisamment restrictif pour tendre vers l’objectif de stabilité (i.e. 2%).

Comme précédemment, le Conseil des gouverneurs rappelle qu’il fondera ses futures décisions sur l’évolution des « données économiques et financières, de la dynamique de l’inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire ».

En l’espèce, Christine Lagarde a indiqué qu’après avoir ralenti au T2 2024, la croissance européenne devrait rebondir en fin d’année grâce à la consommation et à la hausse des revenus réels.

Elle a souligné par ailleurs qu’une application rapide et efficiente du programme européen de relance (NextGeneration EU), conjuguée à une union des marchés de capitaux plus poussée devrait favoriser la croissance et la productivité européenne.

Au passage, Christine Lagarde a rappelé la nécessité impérieuse pour les Etats membres de s’attacher à la discipline budgétaire et fiscale…A bon entendeur, salut !

L’inflation devrait continuer de fluctuer autour de son niveau actuel jusqu’à la fin de l’année avant de s’affaiblir davantage en 2025.

Du côté du bilan de la BCE, la réduction des programmes d’achats d’actifs se poursuit graduellement. Le portefeuille du programme d’urgence (Pandemic Emergency Purchase Programme, PEPP), se réduit notamment de 7,5 milliards d’euros par mois en moyenne et les réinvestissements s’achèveront fin 2024.

Enfin, le communiqué du Conseil des gouverneurs s’achève une nouvelle fois par un rappel à l’existence de l’instrument de protection de la transmission (IPT), qui donne à la BCE la capacité d’intervenir, dans le cadre de son mandat, pour « lutter contre une dynamique de marché injustifiée, désordonnée qui représente une menace grave pour la transmission de la politique monétaire à l’ensemble des pays de la zone euro ».

Les futures décisions de politiques monétaires dépendront de l’évolution des 3 éléments clés systématiquement analysés par le Conseil des gouverneurs : les perspectives d’inflation, les données d’inflation sous-jacente et l’efficience de la transmission de la politique monétaire.

Si la BCE se retranche assez naturellement derrière l’incertitude quant à l’évolution des données économiques impactant ses 3 facteurs d’analyse, elle n’exclut aucune option pour sa réunion de septembre.

Post conférence, il semble que le marché favorise plutôt une nouvelle baisse d’un quart de point le 12 septembre prochain comme en atteste la détente sur l’ensemble des rendements souverains des Etats de la Zone Euro.

Une orientation pleinement favorable aux investisseurs obligataires.

A propos dUzès Gestion :

Uzès Gestion est la société de gestion de la Financière dUzès. Créée en 1989, par Gilbert-André Goirand, la Financière dUzès est aujourdhui un groupe intégré et autonome de 60 collaborateurs installés dans 6 bureaux, à Paris et 

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