Après l’épisode déflationniste de 2020, l’inflation aura marqué l’année 2022. Cet épisode devait être temporaire d’après les déclarations de Bruno Le Maire en fin d’année 2021. Selon le ministre de l’économie et des finances, la poussée inflationniste était corrélée à la reprise de la croissance et, déjà, aux prix de l’énergie. C’était sans compter sur la dégradation du contexte géopolitique avec l’invasion de l’Ukraine et ses conséquences sur les prix de l’énergie quelques semaines seulement après sa prise de parole. Depuis, le niveau d’inflation bat des records aux USA et en Europe. La France qui figure parmi les pays européens les moins touchés, connait une hausse des prix à la consommation de 5,8 % en août contre 9,1 % dans la zone euro. Les banques centrales tentent d’enrailler la spirale inflationniste en réalisant des hausses successives des taux directeurs. Cette situation économique inconnue depuis les années 80 pousse les épargnants à l’attentisme avec la crainte de ne pas réussir à valoriser leur épargne.
Une plus grande frilosité des épargnants en début d’année
L’inquiétude des épargnants au premier trimestre s’est matérialisée par une exposition accrue sur les fonds euros. Le déclenchement de la guerre en Ukraine a poussé les épargnants à revoir leur allocation en favorisant l’aspect sécuritaire du fonds euros au détriment des unités de compte plus volatiles. Même constat du côté des comptes titres. Sur le premier trimestre, la poche du compte espèces s’est renforcée. Pourtant, dès le second trimestre l’attentisme de mise a évolué, du fait de l’enlisement de la guerre, et par crainte d’une inflation non maitrisée. Les fonds euros ne dégagent pas un rendement suffisant pour gommer l’inflation. Les épargnants sont, de ce fait, prêts à prendre un peu plus de risque en se positionnant sur les marchés financiers. En conséquence, des opportunités ont été identifiées, à l’instar des fonds obligataires à échéance. Ils présentent l’avantage de donner de la visibilité avec une prévision du rendement potentiel à l’échéance. Ce besoin de visibilité se traduit aussi dans les fonds immobiliers, dont la performance est en partie corrélée à l’inflation. Les loyers progressent en général dans le même ordre de grandeur que l’inflation. Dès lors, il est impératif de choisir les fonds immobiliers avec des locataires en capacité d’absorber la hausse des loyers, mais aussi des supports avec des thématiques porteuses et répondant aux nouveaux usages comme la logistique où les actifs sont rares et la demande en hausse, ou encore les actifs en lien avec la santé qui bénéficie de l’évolution démographique.
Des opportunités sur les marchés actions
Dans le contexte incertain actuel, les marchés actions connaissent une volatilité accrue. Les épargnants doivent faire preuve d’une bonne résistance au stress pour profiter des performances de cette classe d’actifs. Les marchés actions américains ont connu des corrections importantes ces derniers mois, impactant les marchés européens et asiatiques. Néanmoins, il est utile de rappeler que les marchés ne réagissent qu’aux évènements non anticipés et non intégrés dans les cours. Grâce à des pré-annonces sur les intentions futures des banques centrales, les marchés font des ajustements en amont des décisions permettant d’éviter des réactions disproportionnées. Il est impératif de choisir avec soin les valeurs. Certaines entreprises sont plus ou moins sensibles à la hausse des taux. Les sociétés qualifiées de valeurs « croissance » qui ont davantage recours à la dette ont pu être davantage impactées. A l’inverse, les sociétés « value » ont connu un regain d’intérêt comme les valeurs bancaires, lesquelles bénéficient de la hausse des taux directeurs. Face à la volatilité, la réponse à apporter réside dans le principe de la diversification : une diversification sectorielle et une diversification géographique. Les « fonds actions monde » ont une carte à jouer auprès des épargnants, au détriment des « fonds monothématiques » plus sensibles aux évolutions économiques. Enfin, il est intéressant de se positionner sur les fonds de gestion alternative (« long short ») qui utilisent à la fois les achats et les ventes d’actions pour se prémunir de la volatilité. Les « fonds infrastructures » ont eux aussi réussi à tirer leur épingle du jeu ces derniers mois. Dans cette période de forte incertitude, il est nécessaire de travailler en architecture ouverte en se positionnant sur des fonds résilients et souples. Les épargnants ne disposent pas toujours de l’information et des connaissances qui leur permettent de faire les meilleurs choix d’investissement. Les professionnels du patrimoine, par leur connaissance précise des gérants de fonds et leurs expertises techniques, sont les plus à même d’accompagner leurs clients en proposant les stratégies d’investissement qui génèreront les meilleures performances selon leur profil de risque.