Les indices PMI pour le mois d’octobre pointent un ralentissement de l’activité. Le ralentissement est fort dans les services et plus modéré dans l’industrie. Au cours des trimestres à venir, la conjoncture française devrait rester fragile, avec une croissance proche de 0 %.
■ À 50,0, l’indice PMI composite (industrie et services) indique une stabilité de l’activité en octobre. L’industrie reste en difficulté, l’activité dans les services demeure en expansion mais le rythme de progression ralentit.
🢩 L’indice PMI composite (industrie et services) a atteint un plus bas de 19 mois en octobre, à 50,0. Il se situe donc exactement au niveau du seuil de 50 qui marque la limite entre une expansion et une contraction de l’activité. Cette baisse est particulièrement notable sur un mois puisque en septembre l’indice se situait à 51,2.
🢩 L’industrie manufacturière est particulièrement en difficulté, probablement du fait de la hausse constante des coûts de production : en octobre, l’indice PMI manufacturier indique une contraction de l’activité (47,4, soit sous le seuil de 50) et en légère baisse par rapport à septembre (47,7). Les services sont toujours en expansion en octobre (51,3) mais leur progression ralentit par rapport à septembre (52,9).
■ La conjoncture française devrait rester morose au cours des prochains trimestres, avec une croissance au mieux poussive. Les évolutions positives devraient globalement être contrebalancées par les mauvaises nouvelles.
🢩 Certaines nouvelles plutôt encourageantes sont apparues concernant l’inflation. La France conserve le taux d’inflation le plus faible de la zone euro, à 5,6 % en septembre. Le prix du gaz, qui avait atteint des sommets à la fin de l’été, a vu son prix divisé par près de trois. Le prix du pétrole est resté stable malgré les baisses de production annoncées par l’OPEP. Le prix du pétrole, des matières premières (industrielles et alimentaires) ont poursuivi leur décrue en octobre1. Les tensions sur les chaines de valeur continuent de s’améliorer sensiblement, comme le montre l’indice de la Fed de New York2.
🢩 Des évolutions récentes invitent cependant à la prudence. Malgré une détente récente, les prix de l’énergie restent très élevés et étranglent nombre d’industries. Des éventuelles coupures de courants ou rationnement de gaz cet hiver pourraient paralyser les industries européennes les plus énergo-intensives. L’inflation, toujours très forte sur les produits alimentaires, ampute le pouvoir d’achat arbitrable des ménages et pèse sur la consommation. Au vu de ces ventes contraires, le FMI a révisé ses prévisions de croissance 2023 pour la France de 1 % à 0,7 %.
1Insee
2 https://www.newyorkfed.org/research/policy/gscpi#/interactive