jeu. Nov 21st, 2024

Malgré un récent rebond du dollar, nous sommes toujours convaincus que la paire EUR/USD atteindra un pic de 1,15 cette année. Deux principales raisons à cela : les politiques légèrement différenciées des banques centrales concernant les taux d’intérêt et une dynamique économique plus favorable en Europe qu’aux États-Unis. Plus de détails avec William Gerlach, Directeur régional France et Royaume-Uni chez iBanFirst. 

Deux fondamentaux plaident pour un dollar structurellement en repli

  1. Selon nous, l’écart des taux d’intérêt continuera à favoriser l’euro 

 

Aux États-Unis, la Fed a relevé ses taux de 25 points de base le 3 mai, portant le taux directeur principal à 5,25%. Il s’agit probablement de la dernière hausse de ce cycle. Et contrairement à de nombreux acteurs du marché, nous ne pensons pas qu’une baisse des taux soit à l’ordre du jour cette année. Elle pourrait éventuellement être envisagée l’année prochaine en fonction de la conjoncture économique. 

 

Au sein de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté ses taux de 25 points de base le 4 mai. Nous pouvons nous attendre à une hausse similaire en juin et en juillet. Cela porterait le taux final à 4%. Nous allons plus loin que le consensus du marché, la prévision médiane indique un taux de 3,75%. Côté BCE, nous ne nous attendons pas non plus cette année à une baisse des taux. Elle devrait intervenir après la baisse de la Fed. 

 

Nous observons que l’écart de rendement sur deux ans évolue en faveur de l’euro – voir graphique ci-dessous. Cela veut dire : un dollar plus faible à moyen terme. Il s’agit d’un mouvement structurel.

 

 

  1. La dynamique économique s’est récemment montrée plus favorable dans la zone euro. Deux constats : 
    1. Les chiffres du commerce ont connu une nette amélioration alors que le choc énergétique semble être derrière nous.
    2. Les risques liés au conflit en Ukraine sont également digérés par le marché 

 

Aux États-Unis, la situation économique est plus déroutante. Nous observons des caractéristiques uniques dans de nombreux secteurs. Par exemple, le secteur manufacturier est encore en mauvais état. La semaine dernière, l’indice manufacturier Empire State de la Fed a enregistré sa plus forte baisse depuis avril 2020, atteignant son plus bas niveau depuis le début de l’année. Les indices à l’import et à l’export – qui sont un moyen d’évaluer la demande – ont chuté de plus de 40 points. 

Bien qu’elle ne soit pas certaine, nous pensons toujours que les États-Unis ne pourront pas éviter une courte et légère récession cette année ou au plus tard l’année prochaine. 

 

Possibilité d’un rebond du dollar à court terme ?

Même si nous nous attendons à ce que l’EUR/USD atteigne un pic à 1,15 sur le long terme, nous n’occultons pas les possibilités d’un rebond conjoncturel du billet vert.

L’analyse technique suggère en effet ces prochains jours une poursuite du rebond du dollar à court terme. Le 18 mai dernier, la paire est passée en dessous du niveau du 3 avril à 1,0788. Nous pouvons nous attendre à une autre baisse avec un prix indicatif autour de 1,0650. Sauf en cas de scénario qui verrait la paire passer en dessous de sa moyenne mobile sur 200 jours à 1,0460, nous restons sur notre conviction initiale favorisant l’euro. 

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