sam. Nov 16th, 2024

Benoit Grunemwald – Expert en Cyber sécurité – ESET France

 

Selon une récente déclaration du Centre de plaintes pour les crimes sur Internet (IC3) du FBI, les fraudeurs afficheraient de plus en plus souvent des offres d’emploi sur des sites d’emploi légitimes et, afin de renforcer leur aura d’authenticité, dirigeraient les usager vers de faux domaines dont les noms ressemblent énormément à ceux de vraies entreprises réputées. L’objectif est de tromper les demandeurs d’emploi pour utiliser leurs informations personnelles à des fins illicites, par exemple pour ouvrir des comptes bancaires au nom des victimes ou même pour obtenir de faux documents.

Beaucoup d’entre nous, trop enthousiastes à la perspective d’être embauchés, postulent sur les faux sites web ou répondent aux fausses annonces. « Selon les victimes, les cybercriminels se font passer pour du personnel de différents services, notamment des recruteurs, des responsables de l’acquisition de talents, des ressources humaines et des chefs de service », souligne le FBI.

 

Une fois que la victime est interviewée et « embauchée », elle reçoit un faux contrat de travail à signer physiquement, accompagnée d’une demande de fournir une copie de ses documents personnels. Parmi les informations qui peuvent être exigées, on peut penser à une copie du permis de conduire, au numéro de sécurité sociale, aux informations sur le dépôt direct ou à celles sur la carte de crédit. Les arnaqueurs peuvent même pousser l’audace en demandant à la victime de payer d’avance pour diverses étapes, comme une vérification des antécédents ou de l’équipement. Une fois que l’argent est transféré et leur escroquerie terminée, les cybercriminels cessent de répondre.

 

Comment s’en prémunir ?

 

Il est compréhensible que dans la recherche d’un emploi, nous soyons si enthousiastes à l’idée d’être embauchés que nous ayons tendance à négliger les signes avant-coureurs de quelque chose qui ne va pas. C’est encore plus vrai quand le marché du travail est volatile et surpeuplé. Cette situation offre donc aux escrocs de nombreuses occasions de tromper les demandeurs d’emploi.

 

Vous devez toujours respecter la règle d’or : « Faites confiance, mais vérifiez toujours». Effectuez une recherche sur le site web de l’entreprise que vous souhaitez rejoindre pour voir si un élément suspect apparaît, par exemple plusieurs sites web. Les entreprises procèdent généralement à des entretiens sur place – des conférences téléphoniques ont lieu si l’une des parties ne peut pas se présenter en personne. Lorsque de tels appels ont lieu, ils sont menés par les voies officielles.

 

Il faut également garder à l’esprit qu’un employeur ne demandera jamais les informations relatives à votre carte de crédit. Quant aux informations personnelles que vous devez fournir à des fins salariales, celles-ci ne vous seront demandées qu’après votre embauche officielle ; vous pourrez les fournir en personne au service comptable de l’entreprise.

 

Bien entendu, les escroqueries d’embauche existent depuis des années. Selon son rapport sur la criminalité sur Internet en 2018, les victimes ont été escroquées de 45 millions de dollars par des escroqueries à l’embauche, soit une augmentation de 6 millions de dollars par rapport à l’année précédente. Le FBI indique que la perte moyenne par victime est d’environ 3 000 $ et qu’il s’agit d’une atteinte à leur réputation auprès de leurs banques.

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