2022 a été marqué par une poussée d’inflation liée notamment à la guerre en Ukraine qui a conduit à une flambée des coûts des entreprises, à une baisse du pouvoir d’achat et à un ralentissement de la croissance. Tout n’a pas été négatif pour autant au cours de l’année écoulée, comme l’indique la bonne dynamique de l’emploi et de l’investissement. L’an prochain, les pressions inflationnistes devraient s’appaiser, comme le laissent espérer des évolutions récentes concernant les prix des matières premières et du fret.
Emploi et investissement : les bonnes nouvelles de 2022
Il était attendu que l’économie française continue de créer des emplois en 2022, mais la vigueur du marché du travail a été une des bonnes surprises de l’année.
En décembre 2021, l’Insee anticipait 35 000 créations nettes d’emplois au premier trimestre 2022 et 45 000 au deuxième trimestre 1, une prévision qui s’est révélée pessimiste puisque 88 000 créations nettes d’emplois ont été enregistrées au premier semestre et 93 000 au deuxième trimestre 2. Cette bonne dynamique s’est poursuivie au troisième trimestre avec 89 000 créations nettes, un chiffre supérieur aux prévisions d’Asterès qui anticipait un net ralentissement du fait d’une baisse de l’emploi intérimaire au début de l’année3.
Ces bons chiffres de l’emploi s’expliquent par la résistance de la croissance qui devrait atteindre 2,5 % cette année4, un chiffre certes inférieur aux attentes (3,7 % anticipé par la Banque de France à l’automne 20215) mais qui reste supérieur à la croissance de long terme. Les bons chiffres de l’emploi ont également été portés par le fort développement de l’alternance qui explique environ un-tiers des créations nettes d’emplois en 20226.
L’investissement des entreprises a surpris par sa vigueur, notamment au troisième trimestre 2022.
Les montants investis ont progressé de 0,4 % puis de 0,8 % sur les deux premiers semestres de l’année7, alors que l’Insee anticipait fin 2021 une hausse limitée à 0,3 % et 0,5 %8. Au troisième trimestre, l’écart entre les prévisions et le chiffre réel a été encore plus large, avec un bond de 2,3 % de l’investissement alors que, en juin 2022, l’Insee tablait sur une hausse de 0,5 %9. Le dynamisme de l’investissement est de bon augure, puisqu’il traduit des anticipations plutôt positives des entreprises et qu’il peut aider à les concrétiser en accroissant le capacités productives de l’économie.
Inflation : Un reflux attendu en 2023
L’inflation est le principal problème économique actuel, qui devrait commencer à se résorber en 2023 d’après Asterès.
De nombreuses matières premières, matériaux ou services dont le prix avait flambé reviennent à des niveaux plus habituels. C’est le cas du fret maritime ou du pétrole qui, après avoir atteint 120 dollars au printemps 2021, se situe à 80 dollars à la fin décembre. Le gaz, dont le prix avait atteint 300 € le Mwh, soit environ dix fois son prix habituel, a reflué vers 100 € le Mwh. D’une manière générale, le prix des matières premières importées, qui avait atteint un point haut en avril 2022, a depuis baissé de 20 %.
En conséquence, l’inflation devrait refluer à partir de 2023 d’après Asterès. Après un pic aux alentours de 7 % en début d’année 2023 lié au relèvement du bouclier tarifaire, l’inflation baisserait régulièrement sur l’ensemble de l’année, jusqu’à repasser sous la barre des 4 % en décembre 2023. Cette baisse n’empêchera pas une contraction du pouvoir d’achat l’an prochain, qu’Asterès estime à environ – 1%, puisque l’inflation devrait rester supérieure au rythme de progression des salaires.
1 Note de conjoncture Insee, « Reprise sous contrainte », 14 décembre 2021
2 Insee et Dares
3 Interview BFM Business, « Sylvain Bersinger (Asterès) : L’emploi salarié ralentit en France – 06/05 » 4 Note de conjoncture Insee, « Refroidissement », 15 décembre 2022
5 Projections macroéconomiques Banque de France, septembre 2021
6 Note de conjoncture Insee, « Refroidissement », 15 décembre 2022
7 Insee
8 Note de conjoncture Insee, « Reprise sous contrainte », 14 décembre 2021
9 Note de conjoncture Insee, « Guerre et prix », 24 juin 2022
1 alentours de 7 % en début d’année 2023 lié au relèvement du bouclier tarifaire, l’inflation baisserait régulièrement sur l’ensemble de l’année, jusqu’à repasser sous la barre des 4 % en décembre 2023. Cette baisse n’empêchera pas une contraction du pouvoir d’achat l’an prochain, qu’Asterès estime à environ – 1%, puisque l’inflation devrait rester supérieure au rythme de progression des salaires.