par Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24
Au quatrième trimestre 2024, l’économie française a montré des signes de ralentissement, avec un PIB en légère baisse (0,1 %) après une croissance de 0,4 % au trimestre précédent, en partie due à l’effet coup de fouet des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Les entreprises françaises s’inquiètent de cette dette publique, et redoutent son impact potentiel sur la croissance économique.
Un ralentissement de l’économie française au 4ème trimestre
L’évolution économique de la France au quatrième trimestre 2024 et tout au long de l’année a indiqué un ralentissement constant, avec une production et une activité en décélération par rapport à 2023 et aux tendances à long terme. Le PIB du quatrième trimestre s’est contracté de 0,1 % en glissement annuel, tandis que la croissance cumulée a atteint 1,1 %.
Malgré cela, le chômage est resté stable à 7,3 %, un niveau relativement bas d’un point de vue historique. Toutefois, la hausse du chômage des jeunes (15 à 24 ans) qui a augmenté de 2,4 points pour atteindre 19,0 % sur quatre trimestres constitue une perspective préoccupante, susceptible d’alimenter les troubles sociaux et l’instabilité politique.
L’inflation des prix à la consommation s’est stabilisée tout au long des trois premiers trimestres. En janvier 2025, l’inflation annuelle de l’IPCH (indice des prix à la consommation harmonisé) s’est établie à 1,8 %. Un chiffre semblable à celui de décembre 2024 et légèrement supérieur à novembre 2024 (1,7 %). L’énergie et les services ont continué à augmenter, bien que l’inflation globale soit restée inférieure à l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE).
L’indice composite HCOB PMI (indice PMI de la Banque commerciale de Hambourg (HCOB)) a reflété la faiblesse de l’activité commerciale, s’établissant à 47,6 points en janvier 2025 après une légère reprise en novembre dernier, soit l’un des plus bas de la zone euro.
Les entreprises françaises inquiètes
L’étude souligne les inquiétudes des entreprises françaises concernant la politique économique du gouvernement et la hausse des prix. Des craintes corroborées par les statistiques officielles : la production industrielle a baissé de 1,3 % en glissement annuel en décembre et la croissance des ventes au détail a ralentie, passant d’un niveau record de 4,1 % en août 2024 à 1,2 % en décembre 2024, soit un taux inférieur à celui de la zone euro (2,3 %).
La BCE ayant abaissé le taux de ses opérations principales de refinancement de 4,25 % en septembre à 3,15 % en décembre, puis à 2,90 % en janvier 2025, les coûts d’emprunt ont diminué. Le rendement moyen des obligations d’État françaises (TMB) est passé de 3,52 % à 2,71 % au cours du quatrième trimestre 2024, toujours en dessous du taux de la BCE.
En conséquence, les taux de dépôt ont également diminué. Le taux moyen a chuté à 1,78 % en décembre dernier, conséquence directe à la réduction des taux de dépôt des sociétés non financières de 1,89 % à 1,72 % entre octobre et décembre. Les taux de dépôt des ménages sont eux restés stables à 1,86 %.
L’affaiblissement des perspectives économiques de la zone euro au quatrième trimestre 2024 a entraîné une dépréciation trimestrielle de 7,5 % du taux de change USD/EUR.
Simultanément, l’indicateur des contrats de garantie de taux (CDS) à cinq ans, une mesure du risque économique, a augmenté d’environ un tiers, signe d’inquiétudes croissantes concernant les finances publiques.
Malgré un repli au quatrième trimestre, l’indice CAC 40, calqué sur les principales entreprises françaises, s’est redressé au début de l’année 2025, atteignant les niveaux les plus élevés enregistrés au printemps 2024.
La dette publique de la France et son impact sur la croissance du PIB
Les données de la Banque de France et de l’Agence France Trésor ont indiqué que la dette publique totale de la France dépassait 2 600 milliards d’euros à la fin de 2024, soit une augmentation de 7,1 %, la plus importante en quatre ans depuis la pandémie de COVID-19. La dette à court terme est restée faible, mais sa part est passée de 6,5 % à 7,7 % entre 2022 et 2024.
Cette accumulation s’est produite dans un contexte de doublement du déficit budgétaire, qui est passé d’une moyenne de 3 % du PIB avant COVID-19 à 6 % entre 2020 et 2024.
Le Fonds monétaire international a estimé la dette publique de la France en 2024 à 112 % du PIB, dépassant ainsi la moyenne des pays développés (109 %) et de la zone euro (88 %).
Prévisions de 2026 à 2029
Ainsi, selon la Commission européenne et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le maintien du déficit budgétaire actuel devrait porter la dette publique à 118 % du PIB d’ici à 2026 et à 124 % d’ici à 2029. Par conséquent, les coûts du service de la dette devraient passer de 1,8 % du PIB en 2024 à 3,1 % en 2029, soit 1,5 fois la moyenne de la zone euro.
Son Impact sur le PIB
Les études de la BCE suggèrent que le dépassement d’un seuil d’endettement public de 90 à 100 % du PIB peut avoir un impact négatif sur la croissance économique en raison de l’augmentation des coûts d’emprunt, de la réduction de l’investissement privé et des sorties de capitaux. Si ces effets ne sont pas encore évidents à court terme, ils pourraient se matérialiser à moyen terme, à mesure que la dette continue d’augmenter.
« La croissance moyenne du PIB devrait ralentir entre 2024 et 2026. En cause, l’augmentation de la dette et des obligations liées au service de celle-ci. Alors que la tendance à long terme (2010-2023) est de 1,2 % par an, la croissance estimée pour 2024-2026 est de 1,1 %. » Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24.
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