sam. Mai 11th, 2024

 

En novembre dernier, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est,  contracté de 0,2 % sur un mois après une hausse de 0,1 % en octobre. Cette baisse est principalement due au repli des prix des services (-0,3 % après +0,3 %), notamment ceux des transports (-5,9 % après +4,1 %). Les prix de l’énergie baissent de nouveau sur un mois (-1,1% après -0,5 %), notamment ceux des produits pétroliers (-2,8 % après -1,7 %). Les prix des produits manufacturés sont stables (0,0 % après +0,2 %). Les prix de l’alimentation augmentent sur un mois (+0,4 % après 0,0%).

 

Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation baissent de 0,1 % en novembre 2023, comme en octobre.

 

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 3,5 % en novembre, après +4,0 % en octobre. Cette baisse de l’inflation résulte du ralentissement sur un an des prix de l’énergie (+3,1 % après +5,2 %), des services (+2,8 % après +3,2 %), des produits manufacturés (+1,9 % après +2,2 %) et, dans une moindre mesure, de l’alimentation (+7,7 % après +7,8 %) et du tabac (+9,8 % après +9,9 %).

 

L’inflation sous-jacente diminue de nouveau sur un an à +3,6 % en novembre, après +4,2 % en octobre.

 

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se replie sur un mois (-0,2 % après +0,2 % en octobre). Sur un an, il augmente de 3,9 % en novembre 2023, après +4,5 % le mois précédent. La France reste au-dessus de la moyenne de la zone euro. Si son taux d’inflation a moins augmenté que celui de ses partenaires en 2022, la décrue de l’inflation y est plus lente. La fin des dispositifs de soutien a amené des ajustements tarifaires en particulier sur l’énergie. Par ailleurs, les entreprises ont répercuté plus tardivement la hausse des coûts subis.

 

Légère amélioration du sentiment de satisfaction en France 

 

L’INSEE réalise chaque années une enquête visant à apprécier le niveau de satisfaction à la vie des personnes âgées de 16 ans ou plus résidant en France métropolitaine. En 2022, cet indice est revenu à son niveau d’avant la crise sanitaire. Il s’élevait à 7,1 sur 10 contre 6,8 en 2021. La moyenne de la note de satisfaction liée aux relations avec la famille et les amis (7,7 sur 10) est plus élevée que celle de satisfaction dans la vie en général. Le niveau de satisfaction relatif à la vie menée actuellement est plus élevé chez les jeunes (7,7 pour les 16-24 ans). Il décroît régulièrement jusqu’à 65 ans (6,9 pour les 50-64 ans). Il remonte légèrement pour les 65-74 ans aux premiers âges de la retraite, quand les personnes ont davantage de temps libre. Il diminue à nouveau à partir de 75 ans en lien avec la multiplication des problèmes de santé (6,7 en moyenne pour les 75 ans).

 

En 2022, le niveau de confiance moyen envers les inconnus s’établit à 4,1 sur dix en France. En 2020, il était évalué à 4,4 sur dix et à 4,5 sur dix en 2021. Entre 2021 et 2022, ce niveau de confiance diminue fortement parmi les plus jeunes, les moins de 25 ans, passant de 4,2 à 3,7 sur dix. La baisse est plus mesurée pour les autres tranches d’âges (-0,3 point). Cette crainte nourrit le réflexe identitaire et témoigne d’une augmentation des peurs et à un problème majeur d’altérité. 

 

Des délais au retards de paiement 

 

Avec le ralentissement de la croissance économique, les retards de paiement tendent à augmenter. En Europe, ils ont atteint 13 jours, en moyenne, en 2022. Parmi les pays les plus vertueux en la matière figure l’Allemagne et les Pays-Bas, la France se situant dans la moyenne. 

 

Les retards de paiement aux Pays-Bas et en Allemagne en 2022 se sont maintenus en-dessous des 7 jours, à respectivement 4,1 jours et 6,2 jours. Plus des trois quarts (76,7 %) des entreprises néerlandaises et près des deux tiers (62,4 %) des entreprises allemandes règlent leurs fournisseurs sans retard. Les retards de paiement en Belgique s’élevaient à 11,4 jours. Le pourcentage d’entreprises réglant leurs factures à l’heure était de 46,7 %. La part des grands retardataires était de 6,4 %. En France, les retards de paiement se sont élevés à 12 jours avec une augmentation sensible des retards importants. Les retards supérieurs à 30 jours sont ainsi plus fréquents (7,6 % en 2022 contre 5,7 % il y a un an). La proportion de bons payeurs reste à un niveau élevé pour la France à 49,3 %, un ratio comparable à celui de l’Union européenne (49,9 %).

 

La situation se tend fortement chez les PME mais aussi les TPE.

 

En 2022, les PME françaises renouaient avec leurs comportements d’avant crise Covid, passant sous les 12 jours. Au cours du 1er semestre 2023, les sociétés de 10 à 49 salariés se maintiennent sous 11,5 jours. Mais les entreprises de 50 à 200 salariés voient leurs retards s’allonger de plus d’une journée sur un an (12,4 jours au 2e trimestre 2023 contre 11,2 sur le même trimestre 2022). Constat diamétralement inverse chez les TPE. Les plus grosses structures – plus de 3 salariés – se maintiennent aux environs de 11,5 jours tandis que les plus petites, de moins de 3 salariés, repassent à 12,2 jours au 2e trimestre 2023. Les ETI et grandes entreprises de plus de 1 000 salariés ne confirment pas, en 2023, l’amélioration engagée l’année précédente. Réduits à 16,5 jours durant l’été 2022, les retards moyens avoisinent désormais 18 jours (17,7 au 2e trimestre).

 

Vers une réduction des délais de paiement

 

En matière de délais de paiement, la Commission européenne a adopté une proposition de règlement réduisant à 30 jours le délai légal de paiement pour les États membres. Cette réduction entraînerait des conséquences importantes pour la France, pays pour lequel les délais sont aujourd’hui de 60 jours ou 45 jours fin de mois. Cette réduction nécessitera une période de transition et des exceptions temporaires afin d’atténuer les effets financiers. Depuis 2008, la France n’a pas réalisé de réel aménagement de sa législation en matière de délais de paiement ce qui aujourd’hui la contraint à ajuster ces derniers assez rapidement. De longs délais de paiement fragilisent les PME. Leur diminution pénalise en revanche la distribution. En France, les délais de paiement sont considérés comme un élément de la négociation commerciale et du rapport de force entre clients et fournisseurs. Ils permettraient à l’acheteur d’avoir des moyens de pression en cas de problèmes sur les livraisons (délais, qualités des produits, erreurs, etc.). Certaines fédérations professionnelles estiment que les délais ne doivent pas être raccourcis et que la législation devrait être simplement durcie pour les retards de paiement.

A contrario, les nouvelles technologies et les nouvelles pratiques commerciales autorisent une réduction des délais de paiement. La gestion optimisée des stocks, l’étiquetage électronique et la qualité croissante des services logistiques ont réduit fortement les litiges liés aux commandes. Les ventes en flux tendu se sont par ailleurs développées, rendant moins utile une durée aussi longue que 60 jours. Dans le passé, le crédit interentreprise est un canal de financement important de l’économie. Avec la sophistication du système financier, ce mode de crédit a perdu de son importance. Il demeure avant tout une tradition. Le vendeur n’en demeure pas moins exposé à une éventuelle de faillance de son l’acheteur, avec de possibles effets en cascade. La pratique des délais de paiement alourdit le coût d’acquisition des clients, puisqu’au-delà de l’effort commercial, les entreprises doivent financer deux mois d’exploitation avant d’être payé.

 

Les prix moyens du panier de noël devraient être globalement stables en 2023.

Du fait de  la baisse du prix des jouets, l’inflation moyenne sur le panier de noël serait proche de 0 %  d’après les estimations d’Asterès, soit un niveau nettement inférieur à l’inflation totale (3,5 %).  L’an prochain, l’inflation sur le panier de noël devrait également être faible, notamment du fait  d’une baisse attendue de l’inflation alimentaire. 

1) Inflation sur le panier noël : Pratiquement à  0 % en 2023 

L’inflation moyenne sur le panier de noël a chuté, passant de 4,9 % en 2022 à 0,4 % en  2023 d’après les estimations d’Asterès. La composition des dépenses de noël des Français a  été obtenue à partir de l’enquête Cofidis1: 64 % concernent les cadeaux, 23 % l’alimentation,  4 % les transports, 4 % les vêtements et 4 % les décorations. À partir des données Insee, Asterès  a utilisé ces pondérations pour estimer l’inflation moyenne sur le panier de noël2. Après avoir  pratiquement doublé entre 2021 et 2022, l’inflation moyenne du panier de noël a plongé en  2023. L’inflation sur le panier de noël est nettement plus faible que l’inflation totale (0,4 %  contre 3,5 %) du fait de la baisse du prix des jouets. 

1 https://www.cofidis.fr/fr/question-de-budget/projets-des-francais/budget-francais-noel-2023.html 2Inflation en glissement annuel, moyenne novembre-décembre pour 2021 et 2022, uniquement novembre  (dernier mois disponible) pour 2023 

2) Décomposition du panier : Nette baisse du prix des jouets 

L’inflation moyenne du panier de noël est tirée vers le bas par la baisse du prix des jouets. Sur les autres composantes du panier de noël, l’inflation est élevée sur l’alimentation mais  nettement plus faible sur le transport, l’habillement et les décorations. 

– Les prix des jouets et jeux sont en baisse de -2,8 %. Le poste « jouets et jeux » a été utilisé  pour estimer l’inflation moyenne sur les cadeaux offerts par les Français à noël. L’inflation  est devenue nettement négative sur ce poste en 2023. Cela peut s’expliquer par le fait que les  jouets sont massivement importés de Chine, où les prix de production (sortie d’usine) sont en  baisse régulière depuis plus d’un an. 

– Les prix de l’alimentation sont en hausse de 7,7 %. Asterès a retenu l’inflation moyenne.  En ne considérant que les produits les plus consommés à noël (volaille, poissons et fruits de  mer et vin) l’inflation aurait été plus basse. Par exemple, l’inflation sur la volaille, qui avait  dépassé 15 % pendant pratiquement toute l’année 2022, est retombée à 0 %. 

– Les prix des transports, de l’habillement et des décorations sont en hausse  respectivement de 2,3 %, 1,9 % et 3,5 %. L’inflation reste élevée sur le transport aérien intérieur (4,0 %) mais a baissé sur les carburants automobiles du fait du repli du prix du  pétrole. Sur l’habillement et les décorations3, l’inflation reste contenue, comme elle l’est en  moyenne pour l’ensemble des produits manufacturés.

  

Par le Cercle de l’éparne et Asterès

 

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