sam. Déc 21st, 2024

Par PHILIPPE CREVEL

 

Diminution des taux directeurs de la BCE

 

Après un premier assouplissement le 6 juin dernier et une pause en juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, le 12 septembre, de réduire son taux de dépôt de 25 points de base (25 pb), le portant à 3,5 %. Le taux de la facilité de refinancement et celui de la facilité de prêt marginal ont été abaissés de 60 pb, s’établissant respectivement à 3,65 % et 3,90 %. Cette décision était attendue et anticipée par les investisseurs. La baisse de l’inflation ces derniers mois rendait possible un nouveau relâchement de la politique monétaire. A 2,2 %, le taux d’inflation sur 12 mois dans la zone euro se rapproche de la cible des 2 % fixée par la BCE. La hausse des salaires, qui constituait au début de l’année une des principales préoccupations de la BCE, a ralenti. La rémunération par employé a augmenté de 4,3 % au deuxième trimestre, contre 4,8 % au cours des trois premiers mois de l’année. Quelques inquiétudes persistent, notamment dans le secteur des services, où l’inflation a atteint 4,2 % le mois dernier. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix très volatils de l’énergie et de l’alimentation, demeure à 2,8 %.

 

La stagnation de l’économie européenne a également plaidé en faveur d’un assouplissement monétaire. Le produit intérieur brut de la zone euro pour le deuxième trimestre a été révisé à la baisse, à 0,2 % contre 0,3 % initialement prévu. La consommation reste stable malgré une augmentation du revenu disponible des ménages, ces derniers préférant épargner, signe de la persistance des inquiétudes quant à l’évolution future de l’économie de la zone euro.

 

Lors de la conférence de presse du 12 septembre dernier, la présidente de la BCE a rappelé que, même si la banque centrale s’est engagée sur la voie d’un assouplissement de sa politique monétaire, le calendrier des baisses de taux et leur ampleur ne sont pas prédéterminés. Elle n’a pas souhaité ainsi donner d’indications sur une éventuelle baisse en octobre.

 

Une baisse attendue des taux de la FED

 

La semaine prochaine, la Réserve fédérale américaine devrait entamer son processus de baisse des taux. Une réduction de 50 points de base est attendue pour cette première étape.

 

Poursuite de la chute du cours du pétrole

 

Le baril de Brent est passé sous la barre des 70 dollars le mardi 10 septembre, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 2021. En un an, il a perdu plus de 20 % de sa valeur. Cette baisse s’explique par la faible croissance en Chine et dans la zone euro. La tendance a été renforcée par l’annonce, mercredi 11 septembre, d’une hausse des stocks commerciaux américains. Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie, ces réserves ont augmenté de 800 000 barils la semaine dernière, soit un volume inférieur aux prévisions, mais qui témoigne néanmoins du ralentissement de la demande. Par ailleurs, l’activité des raffineries a également diminué, avec un taux d’occupation tombé sous les 93 %. Le repli de la demande de carburant aux États-Unis, attendu avec la fin des vacances d’été, s’est avéré plus marqué que prévu.

 

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a révisé à la baisse, jeudi 12 septembre, ses prévisions de consommation de pétrole. Selon elle, la demande de pétrole ne devrait augmenter que de 900 000 barils par jour en 2024, soit 70 000 barils de moins que ses prévisions précédentes. Pour 2025, elle maintient sa prévision d’une croissance de 950 000 barils quotidiens.

 

Le léger rebond du pétrole en fin de semaine est imputable aux perturbations climatiques dans le golfe du Mexique, dues au passage de l’ouragan Francine. Le baril a ainsi repassé la barre des 70 dollars, mais cette remontée pourrait être temporaire, certains analystes prévoyant un baril à 60 dollars dans les prochaines semaines. La baisse actuelle du cours du pétrole accentue la désinflation et réduit le montant des importations ainsi que les coûts de production pour les pays de la zone euro.

 

Des actions en hausse

 

Avec l’annonce de la baisse des taux de la BCE cette semaine et celle attendue la semaine prochaine aux États-Unis, les actions ont connu une hausse ces derniers jours. Le CAC 40 a progressé de près de 1,5 % et le DAX allemand de plus de 2,2 %. Les indices américains ont également fortement augmenté en anticipation de la baisse des taux directeurs. Le Nasdaq a gagné plus de 6 % et le S&P 500 près de 4 % en une semaine.

 

L’or : de record en record

 

Cette semaine, l’once d’or a atteint un nouveau record, dépassant les 2 570 dollars. Le métal précieux continue d’être soutenu par les achats des banques centrales et des épargnants chinois, ces derniers se détournant de l’immobilier en raison de la crise dans ce secteur, et multipliant les achats d’or. La baisse des taux d’intérêt par les banques centrales incite également à des arbitrages en faveur de l’or.

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