mar. Déc 3rd, 2024

Pour la majorité des Français, la crise actuelle devrait encourager une accélération de la transition écologique

  • Ils sont 71 % à penser que l’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses répercussions devraient encourager une accélération de la transition écologique.
  • Malgré la crise de l’énergie et la vague inflationniste, près de la moitié des Français interrogés (47 %) considèrent le changement climatique comme le principal défi auquel le pays est confronté (8 points de plus que l’année dernière) ; la progression est plus prononcée chez les 65 ans et plus (15 points de plus).
  • Pour 89 % des personnes interrogées, si nous ne réduisons pas considérablement notre consommation d’énergie et de biens dans les années à venir, nous nous dirigerons vers une catastrophe mondiale.
  • 68 % pensent que les activités polluantes, comme le transport aérien et l’utilisation de tout-terrains de loisir (« les SUV »), devraient être taxées plus lourdement pour tenir compte de leur impact environnemental. 
  • 63 % des personnes interrogées souhaitent que les prix de l’énergie soient corrélés au niveau de consommation, les plus gros consommateurs devant payer plus.

Ce sont là quelques-uns des résultats de la dernière édition de l’enquête annuelle sur le climat réalisée en août 2022 et publiée ce jour par la Banque européenne d’investissement (BEI). Bras financier de l’Union européenne, la BEI est aussi l’un des premiers bailleurs de fonds multilatéraux au monde pour l’action en faveur du climat et de l’environnement.

Après une année difficile où l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une crise énergétique persistante et exacerbé l’inflation dans toute l’Europe et au-delà, et un été aux conditions météorologiques extrêmes marqué par des vagues de chaleur et des sécheresses sans précédent, les Français perçoivent avec encore plus d’acuité l’impact du changement climatique et l’urgence d’agir.

Prise de conscience et urgence à lutter contre le changement climatique

Alors que la pandémie de COVID-19 était considérée par les Français interrogés comme le principal défi auquel leur pays devait faire face l’année dernière, c’est l’inflation qui est désormais au premier plan de leurs préoccupations. Ils sont 52 % à la citer comme leur principale préoccupation, contre 36 % dans le reste de l’UE.

Les préoccupations concernant le changement climatique viennent juste derrière l’inflation et progressent rapidement (47 % des Français considèrent le changement climatique comme le principal défi, contre 39 % en 2021 ; soit une progression de 8 points), en particulier chez les Français de 65 ans et plus (58 % ; 15 points de plus qu’en 2021). De plus, 80 % des Français interrogés déclarent  que les effets du changement climatique se font désormais sentir sur leur vie quotidienne (9 points de plus qu’en 2021).

Pour 89 % des personnes interrogées, si nous ne réduisons pas considérablement notre consommation d’énergie et de biens dans les années à venir afin de venir à bout de la crise de l’énergie et du dérèglement climatique, nous nous dirigerons vers une catastrophe mondiale. Dans le même temps, 87 % jugent l’action des pouvoirs publics trop lente, et seulement 39 % pensent que la France parviendra à réduire sensiblement ses émissions de carbone d’ici à 2030.

Guerre en Ukraine et transition écologique

La plupart des Français interrogés (71 %) estiment que la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les cours du pétrole et du gaz devraient encourager une accélération de la transition verte (contre 66 % en moyenne en Europe).

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Interrogés sur les mesures à prendre en priorité, davantage de Français (41 % des personnes interrogées) attendent des pouvoirs publics qu’ils portent d’abord leurs efforts sur le développement des énergies renouvelables plutôt que sur la diversification de l’approvisionnement énergétique (35 %).

Les économies d’énergie occupent également un rang de priorité élevé.  Parmi les personnes interrogées, 24 % estiment que les citoyens et les entreprises doivent faire plus pour réduire leur propre consommation – un pourcentage plus élevé qu’ailleurs en Europe (19 %). C’est particulièrement le cas des jeunes générations (31 % des personnes âgées de 15 à 29 ans).

Lutte contre le changement climatique et les prix élevés de l’énergie

Pour réduire la consommation d’énergie, les Français (68 % des personnes interrogées) souhaitent que les activités polluantes, comme le transport aérien et l’utilisation de tout-terrains de loisir (« les SUV »), soient taxées plus lourdement pour tenir compte de leur coût environnemental. Une majorité d’entre eux (63 %) soutiennent également l’indexation des prix de l’énergie sur le niveau de consommation de chaque ménage.

Si les Français devaient abaisser la température de leur logement cet hiver, près de la moitié d’entre eux (47 % des personnes interrogées) accepteraient de la limiter à 19 °C, conformément à la recommandation officielle (20 points de plus qu’en l’Allemagne). Dans le même temps, 20 % des Français interrogés déclarent déjà ne plus avoir les moyens de se chauffer correctement.

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Enfin, face aux prix élevés de l’énergie, une grande partie des Français (43 % des personnes interrogées) estiment qu’à court terme, les pouvoirs publics devraient réduire les taxes liées à l’énergie. D’autres mesures semblent moins populaires : seuls 26 % d’entre eux estiment qu’un plafonnement ou la réglementation des prix du gaz, du pétrole et du charbon serait une bonne idée, tandis que 11 % pensent que les pouvoirs publics devraient distribuer des chèques énergie.

Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI : « Les résultats de l’édition 2022 de l’enquête de la BEI sur le climat montrent que, pour les citoyens, la crise est aussi une occasion d’accélérer la transition de nos économies vers un avenir à faible intensité de carbone et à l’épreuve du changement climatique. À la BEI, nous appuyons, depuis de nombreuses années, des investissements innovants dans les énergies propres. Dans le cadre de notre transformation en tant que banque européenne du climat, nous sommes prêts à déployer tous notre panoplie de services de conseil et d’instruments financiers pour accompagner l’accélération de la transition écologique et la mise en œuvre du plan REPowerEU en France et ailleurs, tout en veillant à ne laisser personne ni aucune région de côté. »

 

Informations générales

À propos de l’enquête de la BEI sur le climat

La Banque européenne d’investissement a lancé la cinquième édition de son enquête sur le climat. Cette évaluation approfondie du sentiment des citoyens à l’égard des changements climatiques a été menée en partenariat avec la société d’études de marché BVA. La cinquième édition de l’enquête de la BEI sur le climat vise à nourrir le débat général sur les comportements et les attentes en matière d’action en faveur du climat. Plus de 28 000 personnes y ont participé en août 2022, avec un panel représentatif de personnes âgées de 15 ans et plus pour chacun des 30 pays examinés.

À propos de la Banque européenne d’investissement (BEI)

La BEI, qui a pour actionnaires les 27 États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle finance des investissements de qualité qui contribuent à la réalisation des objectifs de l’Union européenne. Depuis 2019, elle a accéléré sa mue en banque du climat et s’est engagée à consacrer, à partir de 2025, au moins 50 % de ses financements à des investissements qui contribuent à la lutte contre les changements climatiques et à l’atténuation de leurs effets. En 2021, elle a déjà largement atteint cet objectif en France puisque ses financements – 9,2 milliards d’EUR – sont allés pour les deux tiers du montant à des projets ayant trait aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique des bâtiments et au développement de la mobilité durable.

À propos de BVA

BVA est une société d’études et de conseil considérée comme l’une des plus innovantes de son secteur. Spécialisée dans le marketing comportemental, BVA allie sciences des données et sciences humaines pour rendre les données vivantes et inspirantes. BVA est membre du WIN (Worlwide Independent Network of Market Research), un réseau mondial qui regroupe des acteurs parmi les plus importants du secteur des études de marché et des sondages et qui compte plus de 40 membres.

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