sam. Avr 27th, 2024

Par William Gerlach, Directeur régional France et Royaume-Uni chez iBanFirst.

Au cours du premier trimestre, la faiblesse du dollar américain fut l’un des principaux marqueurs du marché des changes. Celle-ci a toutes les chances de continuer après la réunion du FOMC de ce soir. Comme prévu, le taux directeur principal a été porté dans la borne comprise entre 5,00-5,25 % (c’était prévu par 85 % des opérateurs). La décision avait déjà été intégrée dans les prix offerts par le marché. En ligne avec le consensus, le FOMC a adopté également un ton plus « dovish » en retirant du communiqué la référence à la nécessité d’augmenter de nouveau les taux directeurs. Par le passé, cela correspondait à une pause de politique monétaire. En revanche, le FOMC s’est bien évidemment abstenu d’évoquer la possibilité d’une baisse des taux (véritable pivot de politique monétaire). Le marché monétaire estime que le cycle de baisse pourrait démarrer en novembre prochain. C’est un horizon trop lointain en politique monétaire dans un contexte macroéconomique troublé avec l’accumulation des risques bancaires et la perspective d’une récession. Autrement dit, il convient de ne pas prêter trop attention à ces prévisions.

Les perspectives sont négatives pour le dollar. De notre point de vue, la crise bancaire, avec près d’une douzaine de banques régionales américaines qui font face à une pression incroyable des marchés et l’incertitude concernant le relèvement du plafond de la dette vont peser négativement sur la monnaie américaine à court terme. D’autres banques vont avoir besoin d’un soutien public. Si on se base sur les CDS et l’évolution des actions, le marché considère que la PacWest Bancorp pourrait être la prochaine banque régionale qu’il faudra sauver. 

S’ajoutent à cela les négociations très difficiles entre la Maison Blanche, le Trésor et le Congrès sur le relèvement du plafond de la dette. Si cela n’est pas effectué le 1er juin prochain, les Etats-Unis seront techniquement en défaut de paiement. Bien évidemment, il est peu probable que cela arrive. Depuis les années 1960, le plafond de la dette a été relevé 78 fois et près de 20 fois depuis 2001. Il est probable qu’un accord soit atteint à la dernière minute. Entre-temps, le psychodrame politique et financier autour du sujet devrait être un facteur défavorable au dollar américain. Le deuxième trimestre devrait donc beaucoup ressembler au premier sur le marché des changes, avec le maintien de la faiblesse du dollar américain. C’est positif pour l’EUR/USD. Les positions nettes acheteuses des investisseurs institutionnels et des traders sont à un point haut annuel. Le différentiel de taux entre les deux bords de l’Atlantique (avec la BCE qui devrait continuer d’augmenter ses taux alors que la Fed va être en mode pause) est l’un des principaux facteurs poussant la paire à la hausse. D’autres éléments jouent également : un excédent structurel de la balance commerciale en zone euro, des flux de capitaux qui quittent les Etats-Unis pour venir se recycler en zone euro, l’absence de fragmentation monétaire entre le Nord et le Sud de la zone, un risque de crédit très faible (le Portugal et la Grèce bénéficient de conditions de financement beaucoup plus accommodantes que les autres pays notés BBB/BB-, par exemple). Ce qui est surprenant, c’est que la monnaie unique est perçue par les investisseurs comme un hedge possible contre le risque de récession aux Etats-Unis. C’est assez inhabituel. Mais cela confirme notre scénario de hausse à moyen terme de l’EUR/USD avec un pic annuel qui pourrait être atteint autour de 1,15. 

À propos d’iBanFirst

 

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