sam. Déc 21st, 2024

Le gouvernement a dévoilé hier son projet de loi de finances pour 2025. Comme prévu des hausses d’impôts significatives vont s’appliquer. Un des secteurs les plus impactés va être le transport aérien. En effet, pour renflouer les caisses de l’Etat, Bercy souhaite doubler la taxe de solidarité sur les billets d’avion(TSBA). Nommée “taxe Chirac” qui l’a créée en 2006, elle a rapporté 460 millions à l’État l’an dernier. C’est l’une des dix taxes et redevances pesant que le transport aérien en France, et dont le montant total représente jusqu’à 40% du prix d’un billet.

La proposition d’augmenter la TSBA aurait deux objectifs. Le premier serait de rétablir un équilibre entre les différents types de vols, en taxant les jets d’affaires (non taxés l’heure actuelle). Leur contribution passerait de 63 à 200€ par vol. La classe “éco” serait toutefois aussi impactée, la taxe passa t de 7,50€ à 42€ pour un vol de moins de 5.000 km.
Le deuxième objectif est indirectement de réduire le trafic aérien, de sorte à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Pour les avions privés, le niveau d’émission de gaz à effet de serre ramené au nombre de passagers est beaucoup plus élevé que sur un long ou moyen courrier. 

Cela étant, il faut avoir en tête que les compagnies aériennes vont répercuter la hausse des prix du billet sur le passager au centième près. Par conséquent, il subsiste un risque que sur un vol-long courrier, les voyageurs prennent un vol à l’étranger plutôt qu’en France, ce qui sera éventuellement pire en termes d’émissions de CO2.

Air France s’estime donc défavorisée par rapport à ses concurrents européens et asiatiques. La compagnie française, qui contribue à hauteur de 140 millions d’euros par an, estime que la facture va sérieusement augmenter pour ses clients. La compagnie aérienne a d’ailleurs souligné que la France compte parmi les pays européens où le transport aérien a été le plus taxé  en 202, les impôts et taxes payés par Air France-KLM ayant atteint 3 milliards d’euros.

Le titre Air France – KLM a mal réagi à ces annonces, pourtant attendues, se repliant de -3% qui porte à -39% sa performance annuelle.

Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés chez eTo

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