jeu. Nov 21st, 2024

Retour sur l’origine des BRICS 

Les dirigeants des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) se sont rencontrés pour la première fois à Saint-Pétersbourg, en Russie, en marge du Sommet de sensibilisation du G8 en juillet 2006. Peu après, en septembre 2006, le groupe a été formalisé sous le nom de BRIC lors de la première réunion des ministres des Affaires étrangères du BRIC, qui s’est tenue en marge du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Après une série de réunions de haut niveau, le premier sommet du BRIC a eu lieu à Iekaterinbourg, en Russie, le 16 juin 2009.

Le groupe BRIC a été rebaptisé BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) après que l’Afrique du Sud a été acceptée comme membre lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du BRIC à New York en septembre 2010. En conséquence, l’Afrique du Sud a participé au 3e sommet des BRICS à Sanya, en Chine, le 14 avril 2011.

Lors du 15e sommet des BRICS, tenu en août 2023 en Afrique du Sud, il a été décidé d’inviter la République argentine, la République arabe d’Égypte, la République fédérale démocratique d’Éthiopie, la République islamique d’Iran, le Royaume d’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à devenir membres à part entière des BRICS à partir du 1er janvier 2024.

Depuis, elle s’est officiellement élargie à l’Iran, à l’Égypte, à l’Éthiopie, aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite.

Un besoin fort a été ressenti de regrouper toutes les données importantes des pays des BRICS sur une seule plateforme et de les diffuser pour le bénéfice mutuel de ces pays lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, tenue lors de la 64e Assemblée générale des Nations Unies en 2009. La première édition de la Publication statistique conjointe des BRICS (BRICS JSP) a été publiée en 2010.

La diffusion de cette publication est essentielle et fondamentale pour développer un mécanisme de coopération statistique entre les pays des BRICS. Elle est le résultat des efforts conjoints annuels des Offices nationaux de statistiques (NSO) du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.

La BRICS JSP fournit des données statistiques complètes sur les principaux indicateurs socio-économiques des pays des BRICS. À ce jour, 13 éditions de la BRICS JSP ont été publiées par les NSO des pays des BRICS. Pour publier la Publication statistique conjointe des BRICS (BRICS JSP) et le BRICS JSP Snapshot, il est d’usage que les Offices nationaux de statistiques (NSO) des pays présidant les BRICS tiennent les deux réunions suivantes :

  • Réunion technique des Offices nationaux de statistiques des pays des BRICS : une réunion d’experts dédiée à la préparation de la Publication statistique conjointe des BRICS. Cette réunion se tient généralement au cours du premier semestre de l’année.
  • Réunion des Chefs des Offices nationaux de statistiques des pays des BRICS : une réunion de haut niveau visant à partager les meilleures pratiques et les défis entre les pays membres, ainsi qu’à explorer la faisabilité d’améliorer le renforcement des capacités des pays membres par le biais de la coopération. La BRICS JSP est régulièrement publiée lors de cette réunion, qui se tient habituellement au cours du second semestre de l’année.

Les premiers résultats du XVIe sommet des BRICS+

 Durant le sommet qui s’est tenu dans la ville russe de Kazan— a été acté les bases d’un “nouveau système international multipolaire”, dans lequel le groupe multilatéral renforce son influence dans les domaines économiques, commerciaux et politiques, avec un impact global.  Jusqu’à présent, le sommet des BRICS+ a été un succès pour les pays membres, leurs partenaires et leurs invités, car d’après leurs dirigeants, il apparaît plus clairement que jamais qu’il existe un chemin de plus en plus clair pour “se passer du dollar”, monnaie utilisée par les États-Unis pour maintenir leur hégémonie mondiale.

Pour le BRICS, il est important que les pays alliés du groupe envisagent de créer le système transfrontalier indépendant de paiements et dépôts BRICS Clear, afin que Washington cesse d’utiliser le dollar comme un “instrument de pouvoir”. Selon eux, les sanctions occidentales contre la Russie et d’autres pays allant à l’encontre des intérêts américains, nuisent aux populations des nations sanctionnées et affectent même les économies des pays qui les imposent. Ils estiment en effet que depuis les sanctions économiques de l’Occident dues au conflit en Ukraine, la Russie “n’a pas cessé de croître” économiquement et a cherché des moyens alternatifs pour maintenir ses relations commerciales avec des pays du monde entier, y compris avec des “partenaires stratégiques” tels que l’Inde et la Chine, membres fondateurs des BRICS.

Une position politique en faveur des pays du Sud 

les BRICS+ ont également adopté une dimension politique, “sans déroger” au cadre de la Charte des Nations Unies, afin de contribuer au positionnement d’une grande partie des pays du monde dans la résolution des conflits qui se déroulent en Europe, en Asie et au Moyen-Orient.

La présence du président vénézuélien, Nicolás Maduro, lors du sommet “renforce la présence des pays latino-américains”, tout en donnant un élan aux intentions de Cuba, de la Bolivie et du Nicaragua de participer au bloc, et accompagne la “projection mondiale” du Brésil en tant que représentant de la région.

Le sommet se montre comme une reconfiguration économique et politique en abordant des sujets tels que les investissements et le commerce international et demande à une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU sans pour autant créer une organisation internationale distincte ou se retirer des organismes déjà établis. Ils souhaitent davantage définir un agenda au sein de ces mêmes organisations, et c’est là que réside l’intérêt.

Les BRICS+ envoient un “message fort” que la Russie et son président, Vladimir Poutine, ne sont pas isolés, contrairement à ce qui a été affirmé en Occident. Au contraire, la solidité du groupe démontre que Moscou bénéficie du soutien d’une alliance économiquement solide, particulièrement marquée par les bonnes relations entre la Russie et la Chine. L’un des principaux intérêts, dans le cas de la Russie, est de maintenir une diversification de son économie et cela prouve qu’elle n’est pas isolée.

 

Par Navidh Mansoor

 

 

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