Pour ses 80 ans, l’icône du verre trempé français engage une nouvelle phase de son histoire : plus collective, plus durable et résolument tournée vers l’avenir. À travers une renaissance en SCOP, une montée en gamme et une série d’initiatives créatives, industrielles et environnementales, Duralex renforce son statut de marque culte et engagée.
Une relance par l’humain, un pari osé
En juillet 2024, l’entreprise est reprise en SCOP (Société coopérative de production) à la suite de son placement en redressement judiciaire. Ce modèle participatif, inédit à cette échelle dans le secteur verrier, a permis de sauver l’ensemble des emplois et de relancer l’activité sur des bases solides. « Nous avons déjà réalisé 18 millions d’euros de chiffre d’affaires en sept mois. Le pari est de terminer les 12 premiers mois à 32 millions d’euros, soit une hausse de 20 % par rapport à l’an dernier sur la même période. » affirme Vincent Vallin, Directeur Stratégie et Développement.
« La situation reste néanmoins délicate, insiste François Marciano, Directeur Général, chaque mois nous terminons avec un solde modeste, veillant à éviter toute situation de découvert. Cependant, nous restons optimistes car nous suivons le plan de redressement. Dans l’ensemble, nous sommes sur la bonne voie et nous respectons nos objectifs. »
La verrerie emploie désormais 242 personnes contre 226 à la reprise, dont 148 sont sociétaires de la SCOP. L’entreprise continue de suivre le plan de redressement validé par le Tribunal de Commerce, avec un objectif d’équilibre dès sa troisième année d’activité avec ce nouveau modèle. Les ambitions sont claires : 32 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, 33 millions en 2026 et 35 millions en 2027.
Un repositionnement stratégique
« Tout en conservant son ADN, Duralex entame un repositionnement de sa marque pour correspondre aux nouveaux usages clients. Des collaborations inspirantes, le lancement de nouveaux produits et le développement d’une image plus libre et contemporaine marqueront cette année. » déclare Vincent Vallin, Directeur Stratégie et Développement.
Parallèlement, un travail progressif de rationalisation de la gamme est en cours. « Certaines références historiques, devenues moins performantes, seront progressivement retirées du catalogue pour faire place à des nouveautés et des teintes inédites. La marque ne doit pas seulement capitaliser sur l’effet nostalgie, elle doit aussi se projeter vers l’avenir. » explique Peggy Sadier, Directrice Marketing, E-Commerce et New Business.
Une usine en pleine transformation écologique
Duralex s’engage dans une transformation énergétique majeure de son site industriel. Avec le soutien de la métropole d’Orléans, qui cofinance plusieurs études, l’objectif est d’améliorer les performances énergétiques de l’usine et de réduire significativement son empreinte carbone. « Duralex ne veut pas seulement être un fleuron industriel. Nous voulons aussi devenir une référence environnementale dans notre secteur, en conjuguant tradition et innovation », souligne François Marciano, Directeur Général.
Plusieurs leviers sont à l’étude :
- L’installation de panneaux photovoltaïques,
- La récupération de la chaleur fatale des fours pour chauffer les bâtiments,
- La réutilisation des eaux pluviales dans le système de refroidissement,
- Un possible passage à l’hydrogène pour le prochain four prévu en 2031–2032.
En plus de son accompagnement sur la transition énergétique, Orléans Métropole soutient activement Duralex via une opération foncière exceptionnelle avec le rachat du terrain de l’usine de La Chapelle-Saint-Mesmin pour 5,6 millions d’euros. Un apport de trésorerie essentiel qui avait pesé dans la validation du plan de reprise par le Tribunal de Commerce à l’été 2024. Un premier versement de 3,3 millions d’euros sera effectué en juin, suivi d’un second début 2026. Un bail précaire de deux ans est signé entre la Métropole et l’entreprise, avec l’option, à terme, d’un rachat progressif du terrain.
Un savoir-faire verrier unique au monde
Depuis 1945, Duralex produit l’intégralité de sa vaisselle en verre trempé, un procédé industriel révolutionnaire mis au point par Saint-Gobain dans les années 1930. Chauffé à plus de 700 °C puis refroidi brutalement, ce verre devient jusqu’à cinq fois plus résistant que du verre ordinaire.
Les modèles Gigogne® et Picardie®, toujours fabriqués à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), sont devenus des icônes du design français, présents dans les musées, au cinéma, sur les tables étoilées et dans des millions de foyers à travers le monde.