La France connaît une crise immobilière qui s’est accrue avec la hausse des taux d’intérêt. Le nombre de propriétaires de résidences principales est stable depuis de nombreuses années (58 %) en raison des difficultés rencontrées par les primoaccédants pour acheter un logement. L’augmentation rapide des prix de l’immobilier, ces vingt-cinq dernières années (doublement des prix) est déconnectée de celle des revenus. Les ménages, dans les grandes agglomérations, en bord de mer, peinent également à louer à des tarifs acceptables en raison du développement des locations saisonnières. Sur 38 millions de logements en France, 750 000 seraient loués en saisonnier dont plus de 400 000 placés sur la seule plateforme d’Airbnb. À Paris plus de 80 000 logements seraient concernés. En Corse, sur un total de 250 000 logements, plus de 30 000 donneraient lieu à de la location saisonnière empêchant de nombreux résidents de se loger à proximité de leur lieu de travail.
Une étude de l’Agence parisienne d’urbanisme (Apur) souligne, par ailleurs, que 262 000 logements de la capitale, soit 19 % du parc immobilier, sont vacants ou utilisés occasionnellement. Cette évaluation réalisée en 2020 peut sans nul doute être révisée à la hausse avec le développement du télétravail qui a conduit des Parisiens à s’installer en régions ou en périphérie de la région parisienne. Le nombre de logement pas ou faiblement occupés est en croissance depuis de nombreuses années. En 2011, 191 000 logements parisiens étaient alors inoccupés (14 % du parc immobilier). Neuf ans plus tard, 128 000 seraient vacants et 134 000 seraient des résidences secondaires. La proportion de ces dernières a été multipliée par plus de deux depuis 1990 et par plus de quatre depuis 1968. Ces résidences secondaires sont fréquemment louées à titre saisonniers. Cette utilisation des logements réduit le parc locatif privé renchérissant le montant des loyers. Paris est la deuxième ville française où se trouve la plus importante part de logements inoccupés, selon l’Apur après Nice (28 %) et devant Grenoble (17 %) et Nancy (16 %).
Par le Cercle de l’épargne