Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis courtage
Ces ajustements techniques ne devraient pas créer une véritable impulsion
Pour élargir la production de crédit immobilier, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a annoncé une série de mesures d’ordre technique. Elles concernent essentiellement les acquéreurs de biens locatifs. Pour distribuer des prêts, les banques doivent respecter deux normes : un emprunteur ne peut consacrer plus de 35 % de ses revenus au remboursement de ses mensualités (assurance comprise) et la durée du prêt ne peut dépasser 25 ans (27 ans dans le neuf). Cependant, elles peuvent déroger de façon discrétionnaire à la règle de l’endettement pour 20% des dossiers. Parmi eux, la part des prêts affectés aux produits immobiliers hors résidence principale (biens locatifs ou secondaires, parts de sociétés civiles de placement immobilier …) va passer de 20 à 30 %, soit un maximum de 6 % de la production totale de crédits distribués. De plus, l’usage de cette enveloppe dérogatoire se fera désormais sur neuf mois glissants, contre un trimestre auparavant.
Ces mesures s’ajoutent à celles annoncées la semaine dernière par le gouvernement et destinées à lutter contre la crise du logement. Parmi elles figurent notamment le prolongement jusqu’à la fin de l’année de la mensualisation du taux d’usure ou encore la prolongation jusqu’en 2027 du prêt à taux zéro qui est recentré sur le l’habitat neuf collectif. Si elles sont bienvenues pour les investisseurs locatifs, ces annonces ne devraient pas modifier en profondeur les règles du jeu et risquent donc d’être un nouveau coup d’épée dans l’eau. Seules des décisions plus radicales, comme la révision du calcul du taux d’usure ou la prise en compte chiffrée du reste à vivre, pourraient permettre de véritablement fluidifier la distribution de prêts.
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