L’économie mondiale devrait poursuivre sur sa lancée en 2026, portée par une forte productivité, une consommation soutenue – en particulier dans les émergents – et une croissance des revenus des entreprises solides. Il y aura bien-sûr une respiration boursière, comme tous les ans. Ce sera peut-être lié aux habituelles arlésiennes : risque de récession américaine, géopolitique ou « bulle » de l’IA.
Et pourquoi pas à cause du pétrole ?Le consensus est baissier avec des cibles comprises entre 30 et 50 dollars le baril l’an prochain. Du côté de l’offre, il n’y a pas de débat. Les pays exportateurs ne sont pas en mesure d’accroître la production, même s’ils le souhaitent. Nous nous attendons à ce que la production pétrolière américaine soit stable, voire négative en évolution mensuelle, en 2026. La croissance du secteur du pétrole de schiste américain a chuté d’environ 90% ces deux dernières années. Un forage constant est nécessaire pour maintenir la production. Malheureusement, aux prix actuels, les nouveaux forages ne sont pas rentables. Par contre, nous pourrions avoir une surprise du côté de la demande. Selon l’agence internationale à l’énergie (AIE), qui fait référence, celle-ci va demeurer faible. Problème, l’AIE a tendance à systématiquement sous-estimer la demande. C’est le cas depuis 18 ans. Il est donc probable qu’elle soit une nouvelle fois contrainte de revoir ses prévisions à la hausse. À rebours des attentes, nous pourrions donc avoir des prix du pétrole en progression l’an prochain. Est-ce que cela pourrait poser un problème aux banques centrales en termes de gestion de l’inflation ? Peu probable toutefois. Il faudrait que le baril dépasse les 80-90 dollars pour que cela remette en cause le cycle de baisse des taux en cours. En revanche, ça pourrait être une bonne excuse pour une correction boursière. À surveiller La Fed ne pourra pas compter sur les derniers indicateurs américains portant sur le marché du travail et l’inflation pour prendre sa décision sur les taux en raison d’un retard lié au shutdown. Peu importe. Il semble acquis qu’elle abaisse son taux directeur de 25 points de base ce mercredi, entre 3,50% et 3,75%. L’enjeu, c’est surtout de savoir quel rythme d’assouplissement sera mis en œuvre l’an prochain. Il faudra être patient et probablement attendre la nomination du successeur de J. Powell qui pourrait intervenir dans les semaines à venir pour en savoir plus. Pour l’instant, nous tablons toujours sur un taux terminal à 3% l’an prochain. A noter Budget, hausse de la fiscalité, inégalités sociales…sont les sujets au cœur du débat public français. Pendant ce temps-là, les naissances s’effondrent. 660 800 bébés sont nés l’an dernier – pire chiffre depuis 1945. Et ça va s’empirer ! Il y en aura encore moins en 2025. En effet, de janvier à octobre, le nombre de naissances est déjà en baisse de 2,3% par rapport à 2024. C’est le problème structurel qui devrait tenir nos dirigeants politiques éveillés la nuit. Pourtant, presque personne n’en parle.
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| Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM |