mer. Déc 18th, 2024

L’économie chinoise se redresse, l’inflation est faible et les valorisations du ratio cours/bénéfice des marchés boursiers sont près de la moitié des moyennes américaines. Pourtant, les marchés boursiers chinois n’ont pas enregistré de bonnes performances cette année. Les principales raisons sont les suivantes : un rebond de l’économie intérieure et de la consommation, avec une demande d’exportation faible et un marché immobilier clé à la traîne ; des attentes élevées après le grand rebond des actions au quatrième trimestre ; et un appétit réduit pour les actions technologiques chinoises alors que celles des États-Unis se portent bien. Toutefois, cela sous-estime la reprise furtive des actions observée dans de nombreux proxys de la Chine offshore axés sur la consommation, mais pas tous (voir le graphique), du luxe aux semi-conducteurs en passant par les jeux. La reprise économique de la Chine s’étend et constitue une opportunité de marché importante, anticyclique et non corrélée pour les investisseurs.

Le luxe a été à l’origine de la hausse des actions européennes cette année, et les semi-conducteurs ont été à l’origine de la hausse des actions américaines : Leur point commun est la Chine. Ce pays représente environ un quart des ventes des grandes valeurs du luxe, de LVMH (MC.PA) à Richemont (CFR.ZU.), en passant par Estee Lauder (EL), qui ont fortement baissé hier. Les semi-conducteurs, de NVIDIA (NVDA) à Intel (INTC), représentent près de 30 % de leur chiffre d’affaires. D’autres valeurs de consommation, telles que les jeux, dont Sands China (01928 HK), et les restaurants, comme Yum China (YUMC), se sont également bien comportées. Les retardataires ont été les indices des matières premières, comme BHP (BHP) et Rio Tinto (RIO), car la demande de métaux de la Chine, leader mondial, a été plus lente à se redresser.

Six mois après le début de sa réouverture économique post-covid, la Chine s’est mieux comportée que ce que l’on craignait au départ et la croissance ne cesse de rebondir. La croissance du PIB au premier trimestre a surpris à la hausse (4,5 %), loin devant les États-Unis et l’Union européenne. Les consommateurs ont joué un rôle moteur, la demande refoulée ayant entraîné une croissance de 10 % des ventes au détail et une hausse de 58 des indices PMI dans le secteur des services. En revanche, l’industrie manufacturière a connu des difficultés, avec des indices PMI à 50 et des exportations en baisse vers les États-Unis et l’Europe. Le secteur de l’immobilier, qui pèse lourd, se stabilise lentement, avec des ventes en hausse. La Chine devrait être la seule grande économie à croître davantage cette année que l’année dernière et à contribuer pour un tiers à la croissance totale du PIB mondial.

Par Ben Laidler, Global Market Strategist chez eToro

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