Les marchés financiers ont connu une forte progression en fin d’année dernière, mais depuis le début de l’année, ils semblent marquer le pas. Les investisseurs sont tentés de prendre une partie de leurs bénéfices et de réduire leur exposition au risque, face aux doutes sur le rythme de l’assouplissement monétaire. Après neuf semaines de hausse consécutives, un record depuis 1989, le S&P 500 a cédé 1,5 % tandis que le Nasdaq a lui perdu 3,1 %.
L’économie américaine démontre encore une forte solidité comme l’ont montré les données sur l’emploi aux Etats-Unis, publiées vendredi. En effet, les employeurs américains ont embauché plus de travailleurs que prévu en décembre, 216.000 contre 175.000 attendus, tout en augmentant les salaires à un rythme soutenu, jetant un doute sur les attentes des marchés financiers selon lesquelles la Réserve fédérale commencerait à réduire les taux d’intérêt en mars.
Par ailleurs, la situation géopolitique se dégrade au Moyen-Orient, et les attaques contre le trafic maritime en mer Rouge obligent les navires de fret à contourner le cap de Bonne-Espérance, en Afrique, ce qui pourrait entraîner une augmentation des coûts de transport et freiner la désinflation mondiale. Ces événements n’ont pas entraîné de nouvelles hausses sur le pétrole, il perd même 1 % après que l’Arabie saoudite ait réduit ses prix pour l’Asie à leur plus bas niveau depuis 27 mois.
En Europe, les marchés ont aussi déchanté. A Paris, le Cac 40 a connu trois séances de repli sur quatre pour cette première semaine de janvier, perdant ainsi -1,62 %, et touchant son niveau le plus bas depuis début décembre. Le secteur du luxe a sous-performé avec notamment LVMH qui a perdu 6 %.
Cette semaine l’inflation sera au cœur de l’actualité avec les données des États-Unis et de la Chine, ainsi que celles du Japon. Les marchés boursiers seront également sous pression à l’approche de la saison des résultats du quatrième trimestre, qui nécessiteront des performances solides pour justifier les valorisations actuelles. Les premières à publier leurs comptes seront les grandes banques, comme JPMorgan Chase et Citigroup, vendredi. Les analystes s’attendent à une croissance de 3 % des bénéfices du S&P 500 par rapport à l’année dernière.