Les Français devraient légèrement accroître leurs dépenses de Noël, avec une hausse d’environ 6 % en valeur et de 1 % en volume, l’inflation sur ces dépenses étant inférieure à la moyenne de l’inflation totale. Ce dynamisme de la consommation à Noël est cependant une mauvaise nouvelle pour le commerce extérieur, les produtis consommés à cette occasion étant très majoritairement importés.
Des dépenses facilitées par la moindre inflation sur les articles de noël
Les ménages français devraient dépenser environ 560 € pour Noël, en hausse de 6 % par rapport à 2021. Connaître précisément les dépenses des Français pour Noël est un exercice délicat, les chiffres reposant sur des sondages et sur le périmètre des dépenses de Noël considérées. À partir d’une enquête CSA1, les ménages Français dépenseraient en moyenne 568 € à Noël, en hausse de 6 % par rapport à 2021.
Dans un contexte de forte inflation et de quasi-stabilité du pouvoir d’achat en 20222(l’inflation est plus élevée que la hausse des salaires, mais les mesures d’aide et la hausse du nombre d’emplois soutiennent le pouvoir d’achat), les Français semblent donc décidés à « se faire plaisir » pour Noël, quitte à comprimer d’autres postes de dépense. L’exemple de la crise de 2008 montre que, en cas de difficultés économiques, les Français rognent en premier leurs dépenses de services de loisir3(hôtel, restaurant, culture) tout au long de l’année.
Du fait d’une inflation plus faible sur les dépenses de Noël que la moyenne de l’inflation, les dépenses des Français devraient augmenter en volume. Alors que l’inflation moyenne est de 6,2 %, l’inflation sur les dépenses de Noël est limitée à 4,9 % (chiffres octobre), notamment du fait de la faiblesse de l’inflation sur les jouets (3,3 %)4. La hausse des achats de Noël en valeur 2022 (6 %) est ainsi supérieure à l’inflation pour ce type de dépenses, indiquant une hausse de dépenses en volume d’environ 1 %.
Des consommations de noël massivement importées
La hausse des dépenses de consommations de Noël est une mauvaise nouvelle pour la balance commerciale française et les effets d’entraînement sur l’emploi. Les dépenses de Noël étant massivement importées, elles accroissent les importations et génèrent peu d’effets d’entraînement sur l’économie française. En moyenne, 19 % des biens et services consommés par les Français sont importés (et 64 % des seuls biens consommés sont importés)5. Dans le cas des consommations de Noël, 79 % sont importées, notamment du fait de la consommation de jouets, qui représente 64 % des dépenses de noël et qui sont importés à 91 %6.
1 CSA Research pour Cofidis, chiffres cités par Le Figaro, « Noël : le budget moyen des achats en hausse cette année, à 568 euros », 22 novembre 2022
2Insee, « Un automne lourd de menaces pour l’Europe », Note de conjoncture, 6 octobre 2022
3 Faure, Soual et Kerdrain, « La consommation des ménages dans la crise », Insee, juin 2012
4Inflation sur les dépenses de noël en glissement annuel pour octobre 2022 à partir de données Insee. Pour les décorations poste « Articles de ménage en textiles ». Pour l’alimentation, moyenne des postes « viandes, poissons, fruits de mer, chocolats, confiseries et vins ».
5Insee, « Le « made in France » : 81 % de la consommation totale des ménages, mais 36 % seulement de celle des biens manufacturés », 5 juin 2019
6 Estimations des parts d’importations par produits réalisées par Asterès à partir de données Esane et Douanes.