jeu. Nov 21st, 2024

Etude Colliers International

Le marché EMEA du coworking connaîtra une croissance de 50 % d’ici 2022.

Le développement rapide et phénoménal des espaces de coworking devrait se poursuivre à un rythme soutenu dans les années à venir. Selon la dernière étude de Colliers International,750 000 employés de bureaux dans la région EMEA travailleront dans un espace de coworking d’ici 2022, soit une croissance de plus de 50%.

Le nombre d’exploitants d’espaces de coworking en Europe a augmenté de 135 % au cours des quatre dernières années et le nombre d’espaces de coworking a augmenté de 205 % au cours de la même période ; les demandes dans les grandes villes européennes pourraient doubler au cours des trois prochaines années. Sur les 22 grandes villes européennes analysées par Colliers International, huit d’entre elles verront les centres de coworking doubler au cours des trois prochaines années. Berlin, Bucarest, Munich et Prague figurent parmi les villes qui devraient connaître la plus forte croissance.

 

« Cela pourrait avoir un impact majeur sur tous les marchés de la zone EMEA, où le coworking représente actuellement en moyenne 1,5 % du marché global des espaces de travail » a déclaré Tom Sleigh, Responsable EMEA Workplace chez Colliers International. « Nous prévoyons que l’offre de coworking à Londres, par exemple, continuera à se développer considérablement au cours des prochaines années, pour atteindre 10 % de part de marché en 2022 – ce qui signifie que, d’ici trois ans, quelques 300 000 employés pourraient travailler dans de nouveaux espaces de coworking dynamiques dans la ville. »

 

L’étude fait ressortir la façon dont les propriétaires traditionnels réagissent à l’évolution du marché, en particulier à Londres, où certains lancent leurs propres centres de coworking, tels que L&G avec Capsule, LandSec qui a récemment lancé Myo et British Land avec son offre Storey Club. Entre-temps, un nombre croissant de propriétaires cherche à partager les risques et les avantages par le biais de coentreprises avec les exploitants d’espaces de coworking parmi les mieux établis et les plus prospères. En particulier ceux qui peuvent améliorer l’expérience des locataires en offrant des infrastructures et des services communautaires supplémentaires aux biens.

 

Tom Sleigh explique : « Malgré le faible taux de vacance des bureaux à Londres, les utilisateurs réclament davantage d’infrastructures et de flexibilité pour leurs espaces de travail, ce qui a entraîné un changement de stratégie de la part des propriétaires, qui ont soit lancé leurs propres marques d’espaces de coworking, soit conclu des coentreprises avec des exploitants établis. Une offre plus large et une plus grande variété dans les espaces de coworking permettent d’offrir un plus grand choix aux utilisateurs et devraient stimuler les niveaux d’utilisation, en particulier pour les grandes entreprises qui profitent activement des avantages offerts par ce type d’espaces.   

L’évolution de la perception de « l’espace en tant que service » et pas seulement comme une marchandise, sera à l’avenir probablement le principal moteur de l’augmentation de la demande pour des espaces de coworking. Au cœur de cette démarche se trouve une approche axée sur le client et il est probable que les espaces de coworking continuent à perturber le statu quo pendant encore un certain temps. »

 

A l’image des capitales européennes, Paris connait également une forte croissance : 80% des espaces de coworking ont moins de 5 ans, selon Laurence Bouard, directrice Etudes & Recherche Colliers France. Bien qu’ils ne représentent que 1% du marché de bureaux actuel, l’ouverture des coworkings se multiplient, dont le géant WeWork, encore non présent à Paris il y a deux ans. Aux côtés de WeWork se trouvent d’autres acteurs, des pure players exerçant uniquement dans ce secteur (Morning Coworking, Kwerk, Start Way, The Bureau, Deskeo) ou des filiales de foncières (Wojo, Wellio, Secondesk, Smartdesk), qui investissent également massivement dans le secteur du coworking.

 

« La demande grandissante en environnements de travail alternatifs appelle des modifications profondes de marché, le coworking devenant un nouvel outil juridique au service de la gestion d’actifs, au même titre que le bail commercial. Nous imaginons d’ailleurs une forme « d’interconnexion » des modèles avec une offre de coworking qui s’institutionnalise (espaces privatifs, aménagements spécifiques pour certains utilisateurs, etc.) et une offre traditionnelle en bail commercial avec plus de services intégrés portée par des reformes continuelles du droit des baux commerciaux favorisant la transparence et l’agilité. Cela débouchera sur un rééquilibrage de l’offre de bureau classique et de l’offre de coworking et nous pouvons anticiper une convergence des modèles et des prix » déclare Cyrille Berthet, Directeur Tenant Rep Colliers International France.

 

Damian Harrington, Responsable EMEA R&D Colliers International, conclut : « Il est évident que le marché du coworking s’est rapidement développé depuis 2001, à la fois en termes de nombre de sites, de superficie et de nombre d’exploitants établis à travers l’Europe. Toutefois, même en haut de l’échelle, ce phénomène reste marginal par rapport à l’ensemble du marché de bureaux, ce qui laisse à penser que le secteur n’a pas connu une expansion excessive et qu’il y a encore de la place pour la croissance ».

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