dim. Sep 8th, 2024

Par Syrtals Cards

Les multiples déclinaisons du paiement digital couplées à ses avantages avérés concourent à des prévisions de croissance qui ne se démentent pas, quelle que soit la provenance des sources et analyses.

Ainsi, si l’on se réfère au World Payment Report 2023, en cumulant les différentes formes de paiement électronique, le marché pourrait peser de l’ordre de 2.300 milliards de transactions en 2027, contre la moitié en 2022.
A cet horizon, la région Asie-Pacifique se taillerait toujours la part du lion (55%), alimentée par une augmentation annuelle moyenne de 20% tandis que l’Europe et l’Amérique du Nord resteraient en 2ème et 3ème position, mais avec une croissance moindre, de 10,7 % et 6,5%.

Le fort développement du e-commerce de ces 20 dernières années et l’envolée du sans contact ont permis aux cartes et à des moyens de paiement alternatifs d’accentuer leur poids dans les usages BtoC.

Les chiffres des ventes en ligne 2023 issus d’une série de géographies illustrent cette dynamique :

• États-Unis : 1.119 milliards us$, + 7,6% (source US department of commerce), soit 15,4% des ventes de détail (vs 14,7% en 2022)
• Chine : 2.200 milliards us$, + 10% (source GPR)
• Inde : 102 milliards us$ en 2023  300 milliards us$ en 2030 (source Ibef)
• France : 160 milliards €, + 10,5% (source Fevad)
• Amérique latine: 509 milliards us$ (+ 27%)  923 milliards us$ en 2026 (source PCMI)
• Afrique : 41 milliards us $ (+ 10%)  60 milliards us$ en 2027 (source TC Insights)

A date, d’après le Global Payment Report/GPR 2024, au plan mondial mais évidemment avec des disparités selon les régions, les cartes demeurent le mode de paiement privilégié dans les points de vente physiques (52% des dépenses) tandis que dans le e-commerce, les wallets et cartes pèsent respectivement 50% et 35% des achats.
Le rapport prévoit que d’ici 2027, le poids relatif des cartes va diminuer au profit des wallets et dans une moindre mesure, du compte-à-compte.

 

Si l’on s’appuie sur l’étude internationale 2024 de Boku et Juni-
per Research dédiée uniquement au e-commerce, elle anticipe
également une baisse des usages cartes au profit des wallets et
de l’account-to-account (A2A).
Cette dernière modalité de paiement qui a déjà fait ses preuves
dans plusieurs pays est promise à un bel avenir dès lors qu’elle
permet de pallier les inconvénients d’autres cinématiques avec des
avantages tangibles (ex : moindre coût, sécurité, instantanéité…).
Il importe de souligner que la somme des transactions cartes et
de celles engendrées par les wallets basés sur des cartes consti-
tuera le premier poste en 2028 avec 41% des dépenses.
De notre point de vue, il n’est pas improbable que cela soit iden-
tique pour les achats de proximité.

 

Sans surprise, l’omniprésence du téléphone mobile en tant que compagnon favori des usagers a d’une part, conforté la suprématie du m-commerce (plus d’un achat en ligne sur deux) et d’autre part, accentué le développement du paiement sans contact (QR Code, NFC, USSD) et la primauté de leurs sous-jacents (cartes, comptes, monnaie électronique) dans les pays matures et émergents.

Les succès des services lancés par les opérateurs télécom en Afrique (M-Pesa, MTN, Orange Money, Airtel), les géants chinois Ant et Tencent ainsi que par les xPay dont le leader incontesté Apple Pay, en sont des illustrations éclatantes.
Cet engouement est confirmé, s’il en était besoin, par les résultats de la dernière étude publiée en février 2024 par ABI Research/NFC Forum couvrant 9 pays (Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne, Italie, Corée du sud, Japon) :
• 82% des sondés ont déjà utilisé leur téléphone ou leur montre pour effectuer un paiement sans contact
• Le paiement sans contact hors carte est devenu dominant pour la 1ère fois
• La fréquence est de bon niveau avec un avantage pour la carte sans contact
• Enfin, signe de maturité, les répondants ont laissé leurs cartes à leur domicile en faveur de leurs smartphones, au moins une fois (95%), plusieurs fois par mois (84%) ou plusieurs fois par semaine (53%)

 

Nous l’avons répété à l’envi, pour maintes raisons, nous estimons
que la carte va rester dans de nombreux pays un moyen de paie-
ment majeur dans les prochaines années grâce à ses diverses
capacités d’utilisation : contact/sans contact, physique ou dé-
matérialisée, reliée à un smartphone ou à un autre objet, mode
one click en e-/m-commerce… et à ses avantages associés (ré-
compenses, fidélité, cashback, assurances, assistances, acceptation universelle…).
Aussi, l’heure de sa déconvenue n’a pas sonné, tant s’en faut, n’en
déplaise à ses détracteurs ou aux partisans d’autres méthodes de paiement.
Selon le Nilson Report, les cartes des principaux réseaux inter-
nationaux dépasseront le cap des 1.000 milliards d’opérations en 2028.

Bien sûr, la concurrence est si vive que nul ne saurait se reposer sur ses lauriers, en témoigne l’énergie déployée par les card schemes nationaux et internationaux pour apporter des bénéfices complémentaires attachés à leurs bouts de plastique.
Comme le révèlent leurs annonces régulières, cela passe par le digital et l’innovation à tout-va (ex : cartes virtuelles, self-care avancé, crypto-cartes, identité numérique, biométrie, facilités de paiement, Card Linked Offer, exploitation des données et marketing ciblé…) et par l’amélioration de la lutte contre la fraude à grand renfort de machine learning et d’IA.
Une preuve supplémentaire émane des multiples initiatives autour de la tokénisation dont les systèmes cartes sont définitivement épris, pour ne pas dire toqués, dans le but d’accroître concomitamment confort et sécurité d’utilisation dans un cadre toujours plus omnicanal.

Ce sont plus de 10 milliards de tokens qui ont été émis à date sur
le réseau Visa au plan mondial tandis que Mastercard déclare que
d’un trimestre à l’autre (T1 2024 vs T1 2023), le nombre de tran-
sactions tokénisées a augmenté de 50% et représente un quart
des volumes totaux.

Conscients des enjeux liés à la montée en puissance des nou-
veaux venus Apple Pay et consorts, désormais devenus aussi
incontournables qu’irritants, les 4 promoteurs de Click to Pay
(Visa, Mastercard, Discover, American Express) ne lésinent pas
pour imposer leur bouton sur les pages des sites marchands, afin
d’accentuer le recours aux cartes à leur marque et se passer de
filtres intermédiaires.

Leur challenge n’est pas pleinement gagné dès lors que leur pos-
ture ferait craindre une perte de contrôle de la relation clients
chez leurs partenaires (ha, donnée quand tu nous tiens !).
Cependant, ils ne manquent pas de moyens et d’arguments pour
y parvenir, tant à l’adresse des émetteurs, acquéreurs, PSP et
commerçants, voire des consommateurs finaux, cf. les commu-
niqués de presse révélant le ralliement de banques (ex : CIMB,
NatWest, ING, Mashreq), CMS (ex : Prestashop) ou e-marchands
(ex : Vestiaire Collective, Expedia, Staples, CVS, Emirates Airlines).
Comme évoqué précédemment, les méthodes de paiement à
base de wallet / mobile continuent de fleurir aux 4 coins de
la planète et sont dorénavant adoptées régulièrement par des
milliards d’individus.
Cette épopée va perdurer sans nul doute compte tenu de leurs
multiples qualités dont une expérience utilisateur souvent im-
battable et un florilège de services associés à un vaste réseau
d’acceptation.

 

 

EVOLUTIONS DES MODES DE PAIEMENT DANS UNE SELECTION DE REGIONS

 

Impossible de parcourir la totalité du globe à la poursuite du paiement numérique (beaucoup plus vert que le cash si l’on en croit une étude récente de Worldline) et d’en décrire l’intégralité des caractéristiques et évolutions.
Toutefois, en visitant quelques contrées, nous pouvons passer en revue les dynamiques respectives de ces marchés ainsi que leurs similitudes ou différences.

EUROPE

Dans la majorité des pays, la tendance est identique :
• Baisse continue des espèces avec une moyenne continentale qui se dirige vers 50% du nombre de transactions
• Augmentation persistante du poids des cartes ou des virements/prélèvements

Les citoyens demeurent énormément attachés à leurs cartes, notamment la Scandinavie, le Royaume-Uni, le BeNeLux, la France.
Et d’autres réputés moins « card-addict » leur emboîtent le pas, qu’il s’agisse du paiement de proximité ou e-commerce.

Danemark
• 2,7 milliards de transactions en 2023, soit 457 par habitant, l’un des taux les plus élevés au monde

Royaume-Uni
• 160 millions de cartes de débit et crédit pour 2,4 milliards d’opérations par mois, record européen

Belgique
• 18 millions de cartes Bancontact et 2,4 milliards de transactions en 2023 (vs 1,5 milliard en 2018) dont 1,25 en sans contact

Pologne
• 45 millions de cartes et près de 10 milliards de transactions en 2023 (+ 9,5%), soit 222 transactions par carte

Espagne
• 91,5 millions de cartes en 2023 pour 8,5 milliards d’achats en points de vente, + 13,7% vs 2022

Italie
• 9,7 milliards de transactions par cartes (+ 17% en un an), soit 436 milliards € dont 213 milliards € en sans contact carte et 24 milliards € par téléphone

 

Sans surprise, depuis 2015, la quasi-totalité des banques et des
émetteurs de cartes européens ont adopté un ou plusieurs xPay.
Aujourd’hui, Apple Pay et Google Pay sont présents dans une
cinquantaine de pays du vieux continent.
Il existe toutefois des alternatives locales, boostées dans la ma-
jorité des cas au virement, qui font mieux que résister à l’hégé-
monie nord-américaine, à l’instar de ces coalitions interban-
caires dont les chiffres continuent d’impressionner.

SWISH – Suède (création en 2012)
• 8,4 millions d’usagers, soit 80% de la population totale
• 1 milliard de paiements (+ 14%) dont plus de la moitié en CtoB

BIZUM – Espagne (2016)
• 26,2 millions d’utilisateurs
• 900 millions d’opérations en 2023 (+ 23,9 %) dont 96,8 % en PtoP
• 30 millions de transactions réalisées auprès de 62.000 e-marchands
• 11.000 POS acceptent Bizum en mode QR code
L’objectif est dorénavant d’accentuer l’accroissement des volumes en CtoB. A noter que Bizum a conclu une alliance avec l’italien Bancomat Pay et le portugais MB Way afin de rendre interopérables leurs services respectifs.

VIPPS MOBILEPAY (fusion en 2022)
Les 2 leaders norvégiens et danois (créés en 2015 et 2013) ont fusionné en 2022 pour constituer l’un des tout premiers e-wallets en Europe :
• > 11,5 millions d’usagers dans 3 pays (Danemark, Norvège, Finlande)
• 450.000 magasins et e-commerçants
• 1,24 milliard de transactions / an
• CA de 134 millions € (+ 31%) en 2023 pour une perte de 93 millions €, due en grande partie aux efforts de rationalisation et d’unification des 2 plates-formes
• Effectif de 650 personnes

TWINT – Suisse (2015)
• App #1 : P2P, achats en magasin et en ligne, paiements récurrents, parking, dons, + autres services : achat d’assurances ; bonnes affaires ; enrôlement des cartes de fidélité des retailers
• > 5 millions d’utilisateurs actifs
• 590 millions d’opérations (+ 53%) dont 72% en CtoB

BLIK – Pologne (2015)
• 29 millions d’usagers enregistrés
• 1,8 milliard de transactions (+ 50% pour 58 milliards €), dont 921 millions en e-commerce (+ 29%)
• Autres fonctions : transferts d’argent (25%), paiements de proximité (20,2%, + 59,7%) et retraits sur automates (3,5%)

• 1ère marque de paiement polonaise et ajout de nouvelles fonc-
tionnalités : NFC/sans contact, « Request for Blik transfer », et
« Blik deferred payment », alias BNPL
Blik entend rayonner dans les pays voisins et a pris pied en Slo-
vaquie (rachat de la fintech Viamo en 2022) et en Roumanie.
Bon démarrage de l’année 2024 puisque 518 millions d’opéra-
tions (+40 % vs T1 2023) ont été enregistrées.

PAYCONIQ/BANCONTACT – Belgique (2019)
• 2,2 millions d’utilisateurs
• Nombre de paiements mobiles multipliés par 10 en 5 ans,
368 millions de transactions en 2023 (+ 34% vs 2022) dont
266 millions en ligne, 61 millions PtoP, 41 millions en magasin
Des fintechs ne sont pas en reste et l’on peut en particulier ci-
ter le français Lydia, l’italien Satispay et l’autrichien Bluecode.
Après avoir réussi à s’imposer dans le PtoP, Lydia aspire à en faire
autant dans les services financiers au travers de Sumeria. Dans
cette optique, elle a scindé ses activités en 2 apps distinctes.
Satispay, 10 ans d’âge et licorne également, a séduit 4,5 millions
d’usagers avec son offre basée sur l’IBAN. A noter en parallèle le
lancement d’un titre restaurant 100% dématérialisé.
Bluecode promeut le paiement QR code en Autriche et en Al-
lemagne et a annoncé récemment un accord avec la chaîne de
distribution Kaufland et le chinois Alipay+.
Soulignons que dans le BtoC, les paiements « compte-à-
compte » et le « pay by bank » ont des destins variés selon les
pays, entre réussite remarquable (ex : iDeal aux Pays-Bas depuis
plus de 15 ans ; solutions mobiles mentionnées ci-dessus) et dé-
collage plus lent qu’escompté.
Il est certain que les volumes ne pourront que progresser grâce
notamment à la gratuité inéluctable du SCT Inst, à la montée en
puissance de l’Open Banking et l’arrivée du système EPI, nous en
reparlerons.

Enfin, le BNPL reste une valeur sûre dans l’éventail des modes de
paiement que les commerçants se doivent d’adopter, au risque
de perdre en attractivité auprès de leur clientèle.
A ce propos, si l’on se réfère à la 3ème édition du baromètre Floa
– Kantar, nous apprenons que 70% des Français recourent aux
facilités de paiement et près des deux tiers d’entre eux en font un
usage récurrent.
Tandis qu’en France et en Espagne, le paiement en plusieurs fois
est toujours particulièrement populaire avec 1 client sur 3 qui
l’utilise régulièrement, c’est le paiement différé qui est plébiscité
en Allemagne et aux Pays-Bas (58% et 40%).
Qui sait combien l’évolution de ce marché sera affectée par l’en-
trée en vigueur de la directive européenne sur le crédit consom-
mation qui prévoit des modalités nouvelles, au titre du recueil
d’informations et du contrôle de solvabilité.

 

FOCUS FRANCE

De longue date, les Français sont des fans de la carte et son
poids ne cesse inexorablement d’augmenter. Les plus de 100
millions de cartes de paiement (toutes marques confondues)
en circulation génèrent de l’ordre de 20 milliards de transac-
tions annuelles, soit environ 62% de l’ensemble des opérations
hors espèces.
Le sans contact carte s’est amplement généralisé (plus des deux
tiers des paiements de proximité) et la carte reste de très loin le
1er moyen de paiement en ligne.

Le groupement Cartes Bancaires qui fête cette année son qua-
rantième anniversaire, enregistre 2 milliards de transactions CB
sur la toile et met en œuvre en 2024 le PIN online qui autorise
des transactions contactless au-delà du seuil de 50€.
Relevons dans le giron CB la naissance du service d’authen-
tification b.connect. Lancé par 5 grands groupes bancaires
français pour rendre le e-commerce encore plus sûr et plus
performant, il rentre dans une phase opérationnelle et ce se-
ront bientôt plus de 40 millions de Français qui pourront en
toute sécurité et en 1 clic, grâce au bouton b.connect, accé-
der à leurs services préférés sur internet, sans avoir à saisir le
moindre identifiant/mot de passe.
Pareille tendance observée du côté du baromètre de BPCE, 2 nd
réseau bancaire français et souvent à l’avant-garde dans les paie-
ments : 1 er établissement à avoir introduit dans l’hexagone Apple
Pay, Tap to Pay on iPhone et tout récemment SwatchPay.

 

 

ROYAUME-UNI

Si le pays n’est pas sorti indemne de son Brexit, il n’en de-
meure pas moins qu’il occupe une position forte à l’échelle
continentale lorsqu’il est question de paiements et services fi-
nanciers innovants.
En effet, le Royaume-Uni est souvent aux avant-postes dans
plusieurs registres :
• Virements instantanés Faster Payments (depuis 2008) : 4,5
milliards en 2023 (+ 14%) désormais loin devant les 1,9 milliard
de virements classiques
• 160 millions de cartes en circulation pour 2,4 milliards de
transactions / mois dont les ¾ en contact less (avec un seuil à
100£)
• Ample pénétration d’Apple Pay et de Google Pay qui ont fait le
plein des banques « high street » et des émetteurs tandis que
Samsung Pay collabore avec HSBC, Santander, Amex, Wise,
Starling, Nationwide
• Pionnier de l’Open Payment dans les transports en commun
• Levées de fonds (1,4 milliard us$ lors du T1 2024) et une ving-
taine de licornes dans la fintech
• N°1 de l’Open Banking en Europe : environ 10 millions d’uti-
lisateurs, 239 TPP recensés par l’organisme OBIE. Le pays
concentre un grand nombre de fintechs et opérateurs de ser-
vices spécialisés dans le « pay by bank ». Les banques ne sont
pas en reste : l’offre PayIT de NatWest lancée en 2020 a géné-
ré plusieurs milliards £ de flux depuis lors.
Pour avoir une représentation de la réalité et des perspectives
du marché des paiements au Royaume-Uni, nous pouvons
recourir à cette projection élaborée par UK Finance jusqu’en
2032, qui se passe de commentaires.

 

ETATS-UNIS

Les cartes demeurent les modes de paiement les plus utilisés en
proximité et en e-commerce alors que le recours au cash baisse
sans pour autant être proche de la disparition, cf. les études
successives menées par Federal Reserve Financial Services de-
puis 2016.

 

En seconde position derrière les Chinois, les Américains dé-
tiennent 2,2 milliards de cartes de débit et crédit qui produisent
175 milliards de transactions par an.
Bien entendu, au-delà des acteurs traditionnels, les big techs ont
trouvé leur place :
• PayPal depuis plus de 20 ans, au travers de sa marque éponyme
et de sa filiale Venmo, fruit du rachat de Braintree en 2013 ; c’est
le moyen de paiement alternatif n°1 en e-commerce
• Apple Pay et Google Pay sont devenus inévitables après avoir
convaincu des milliers de banques et émetteurs de toute taille
en l’espace de 10 ans
• Block est à la fois un puissant processeur de flux de transac-
tions pour des millions de commerçants au travers de Square
et une pseudo-banque grâce à CashApp
• Dans une moindre mesure, Amazon Pay n’est accepté que par
plusieurs milliers de e-marchands mais le géant du web fait
montre d’une capacité d’innovation permanente qui pourrait
changer le cours des choses, cf. magasins autonomes ou paie-
ment palmaire.
Les institutions financières américaines tentent également de
créer des offres nouvelles à leur main.
Au travers de leur JV Early Warning, les 8 banques JP Morgan
Chase, Bank of America, Capital One, PNC Bank, Truist, U.S. Bank,
Wells Fargo ont lancé Zelle en 2017 qui s’est imposé comme la
solution PtoP N°1 au nez et à barbe de Venmo et CashApp.

 

Chiffres clé de Zelle
• 2.500 partenaires
• 2,9 milliards de transactions temps réel en 2023 (+ 26 %) pour
806 milliards us$ de flux (dont 75% en PtoP)
• 120 millions de particuliers et petites entreprises
Revers de la médaille, cela n’évite pas quelques couacs quand
les utilisateurs subissent les excès de Zelle. En effet, sa trop
grande simplicité/rapidité d’exécution donne des idées aux frau-
deurs qui exploitent la crédulité et la négligence des clients pour
détourner des transferts à leur profit.
Et comme les banques rechigneraient à rembourser, bref man-
queraient d’entrain ou de zèle à le faire, des représentants poli-
tiques s’en émeuvent et une commission sénatoriale a décidé de
passer au grill les dirigeants de certaines d’entre elles pour mieux
appréhender comment ces problèmes peuvent être résolus.
Quoiqu’il en soit, elles espèrent rééditer l’exploit avec leur nou-
veau produit Paze (sous-jacent carte), censé faciliter le check-
out e-commerce.
A date, avant un déploiement national prévu fin 2024, il est utili-
sable dans plusieurs états auprès de 80.000 petits e-shops.
Pour encourager son adoption, les cartes des clients des banques
qui en assurent la promotion sont automatiquement enrôlées
mais leurs titulaires conservent l’option d’y renoncer.
Il sera intéressant d’observer comment Click to Pay et Paze dont
les promesses sont proches, vont se développer au long cours,
ou bien si aucun des deux ne réussira à percer face à l’accoutu-
mance des consommateurs à d’autres modes de paiement qui
ont fait leurs preuves, ce qui in fine rapportera ou, a contrario,
coûtera du fric/pèze à ces belligérants.

 

Une autre étude de la FED révèle l’engouement de l’ensemble
des générations pour les paiements mobiles et temps réel : 40%
des sondés estiment qu’il est important de disposer de tels ser-
vices dont 80% des catégories Millenial et GenZ.
A noter que le recours aux solutions proposées par les fintechs
(Digital Wallets Apple, Google) a crû de 32% en 2023, beaucoup
plus que les apps bancaires (Bank Mobile Apps + 8%), les cartes
de débit (+ 5%) et d’autres applications telles que PayPal, Venmo,
CashApp (+ 3%).
Depuis des années, le BNPL fait partie intégrante du paysage
avec des volumes conséquents (72 milliards u$ en 2023 selon
eMarketer, + 20%) et une cohorte de prestataires en tout genre :
établissements de crédit, schemes cartes, pure players (Affirm,
Klarna, Sezzle, Zip, Afterpay/Block…) et big techs (Apple, Google,
PayPal), sans oublier les solutions propriétaires des retailers (ex :
One de Walmart).
Un sondage Bankrate/YouGov de mars 2024 révèle que 39 %
des adultes américains déclarent avoir utilisé au moins un ser-
vice de BNPL, et nous éclaire sur les providers en vue, les moti-
vations et la nature des problèmes rencontrés.

 

Si les avantages pour les consommateurs et les commerçants
sont bien (re)connus (attractivité, praticité, panier plus élevé,
gratuité dans certains cas…), des dérives avérées ou potentielles
sensibilisent les régulateurs ou des représentants politiques, no-
tamment pour protéger les usagers les plus fragiles ou impru-
dents qui se retrouveraient dans des situations délicates, comme
l’illustre un autre sondage de fin 2023 de Federal Reserve Bank
of New York.

 

C’est ainsi que récemment, le CFPB (Consumer Financial Protec-
tion Bureau) a annoncé qu’il allait « durcir » le ton et appliquer à
ces facilités de paiement les mêmes règles que celles en vigueur
pour les cartes de crédit.

CHINE

Comme à l’accoutumée, les chiffres de l’empire du milieu sont
sans commune mesure avec ce que nous avons coutume d’ob-
server ailleurs. Ceux divulgués par la banque centrale au titre
de l’année 2023 font notamment état de :
• 14,4 milliards de comptes bancaires détenus par les citoyens
• 9,8 milliards de cartes en circulation dans l’empire du milieu
dont une écrasante majorité de cartes Union Pay
• 555.000 milliards RMB, soit l’équivalent de 76.000 milliards u$
de transactions de paiement mobile, + 11,5%
Trois titans (Union Pay, Alipay/Ant, Wechatpay/Tencent) se dé-
tachent et font la loi dans leur territoire, le premier dans les cartes
et les deux autres en tant que super-apps ayant trusté plus de
90% des volumes de paiements mobiles.
Non rassasiés par leurs exploits nationaux, ces mastodontes n’ont
de cesse depuis plus de 10 ans de prendre pied hors de leurs
frontières.

Les cartes Union Pay sont aujourd’hui acceptées dans 180 pays,
ses solutions de m-payment NFC ou QR code dans 100 nations
tandis que 230 millions de cartes UP sont émises par des émet-
teurs étrangers dans 81 pays.
Quant à Ant et Tencent, ils ont largement étendu leur rayon d’ac-
tion en Asie du Sud-Est mais aussi en Europe et en Amérique du
Nord.
En s’alliant à plus d’une vingtaine de partenaires (Akulaku,
Billease, Blue Code, Boost, BPI, Changi Pay, Dana, Doku, ZeLink,
GCash, GrabPay, HelloMoney, Hipay, KakaoPay, Klarna, Kredivo,
LinePay, Maya, MPay, MyBP, Naver Pay, OCBC Digital, Tinaba,
Toss Pay, Touch n Go, TrueMoney…), Alipay + a pris une longueur
d’avance sur son concurrent et aspire à généraliser le paiement
QR Code par mobile/wallet dans 60 pays et auprès de dizaines
de millions de commerçants.
Il importe de mentionner que le puissant régime politique peut
du jour au lendemain dicter sa loi à ces géants et influer sur
leurs stratégies et trajectoires, comme il l’a fait à plusieurs re-
prises, notamment à l’encontre d’Alibaba et de son ex-filiale fi-
nancière.
Par ailleurs, il n’est pas toujours aisé de s’implanter en Chine dès
lors que l’on risque de faire de l’ombre aux champions locaux.
Si Apple Pay et American Express y ont trouvé leur place dans
une certaine mesure, les schemes Visa et Mastercard ont dû le
plus souvent se contenter de strapontins dans l’arène des paie-
ments, même si leurs titulaires de cartes visitant la Chine peuvent
désormais les enrôler dans les super-apps chinoises.
Aujourd’hui, Mastercard réalise une percée remarquable grâce
à la JV créée avec le processeur indigène NetsUnion Clearing
Corporation, qui a démarré ses activités en mai 2024, de quoi
donner beaucoup d’espoir au réseau états-unien.
Enfin, la Chine expérimente à son échelle (260 millions d’uti-
lisateurs et 6 millions de commerçants, excusez du peu) son
e-yuan /e-CNY et a déjà bâti des ponts à l’étranger pour le
rendre interopérable.

INDE

Les ambitions gouvernementales du pays le plus peuplé (dont
près de 70% des habitants ont moins de 35 ans) et future 3ème
puissance économique mondiale, se déclinent dans de multi-
ples secteurs, y compris ceux de la digitalisation et de l’inclu-
sion financière :
• Taux de bancarisation supérieur à 80%
• N°2 en nombre de détenteurs de smartphones et d’usagers In-
ternet
• Leadership dans les paiements temps réel dû au succès inouï
du système UPI (United Payment Interface) : 14 milliards en mai
2024 et 117 milliards d’opérations sur l’année calendaire 2023
• 110 milliards de transactions effectuées au travers d’applica-
tions de paiement mobile, dont la grande majorité se dénoue
sur UPI et en mode prépayé

Lancé en 2016 par NPCI (National Payments Corporation of In-
dia, également à l’origine du card scheme domestique RuPay),
UPI est utilisé par 581 banques et PSP et autorise des usages
CtoC (38%) et CtoB (62%), au travers d’un réseau de 50 millions
de commerçants de toutes tailles et catégories.

UPI continue d’apporter de nouvelles fonctionnalités au fil des
ans : désormais, le service est ouvert aux non-résidents et aux
voyageurs en provenance des pays du G20 ; les cartes de débit
et crédit Rupay peuvent se raccorder à UPI et demain ce sera au
tour des cartes Visa et Mastercard.
Par ailleurs, à l’instar des acteurs chinois, UPI étend sa toile afin
de permettre aux voyageurs indiens de payer avec leur mode de
paiement favori à l’étranger (Bhoutan, France, Maurice, Népal,
Singapour, Sri Lanka, EAU).
En France, c’est le PSP Lyra (présence internationale dont l’Inde)
qui accompagne le développement d’UPI dans l’hexagone.
Mentionnons que NPCI exporte son savoir-faire pour aider des
pays à construire leur propre système temps réel sur la base du
socle technologique UPI. C’est le cas en 2024 de la Namibie et
du Pérou.
NPCI a également signé un accord avec les EAU pour instaurer
un schéma carte domestique.
Quant aux cartes, selon la banque centrale, on en dénombre
1,4 milliard (+ 6% en un an) : 98 millions de cartes de crédit, 961
millions de cartes de débit et 341 millions de cartes prépayées.
Elles sont utilisées auprès de 8,5 millions de TPE sur le territoire
et génèrent plus de 7 milliards de transactions par an.

 

Enfin, les wallets sont légion avec des intervenants de toute origine :
• Grandes banques (ICICI, Axis, HDFC, SBI…),
• Fintechs locales (PayTM, Mobikwik, PhonePe, BharatPe…)
• Opérateurs télécom (Vodafone, Airtel…)
• Géants américains (Amazon, Google, WhatsApp).
Les 2 champions respectivement fondés en 2015 et 2010 sont
PhonePe (rattachée au groupe Walmart) et PayTM cotée en
bourse depuis 2021.
Elles promeuvent une offre qui va bien au-delà des paiements,
à l’adresse du grand public et des entreprises (ex : crédit, assu-
rance, placements, PtoP, réservations, cartes, POS…).
Leurs chiffres sont impressionnants et confirment leur parcours exceptionnel :
PhonePe
• 540 millions d’utilisateurs dont la moitié d’actifs
• 39 millions de commerçants
• > 1.500 milliards us$ de flux annuels
• 255 millions de transactions quotidiennes (UPI, wallets, cartes)
• Valorisation de 12 milliards us$
• CA du dernier exercice fiscal 350 millions us$ (+ 77%)
PayTM
• 330 millions de clients et 20 millions de commerçants
• CA de 1,2 milliard us$ (+ 25%)
• Marketcap : 2,9 milliards us$
• Création d’une payment bank en 2017
PayTM tarde à être rentable et espère le devenir d’ici 2 ans. L’ac-
tion a chuté de 80% depuis son IPO et la plus grosse fintech in-
dienne a eu maille à partir à plusieurs reprises avec la banque
centrale, ce qui lui a valu des remontrances et des amendes qui
ont limité son développement.

AUTRES PAYS D’ASIE

S’ils ont des niveaux de maturité hétérogènes, ils font montre
d’un dynamisme indéniable et recèlent de nombreuses pépites
quand il est question de wallets et super-apps.
Maints champions nationaux ou régionaux ont pris leur envol
et proposent une large gamme de fonctions (paiement, PtoP,
épargne, crédit, assurance, voyages, divertissement…) avec des
résultats probants, cf. ci-après :

Philippines
• GCash (Globe Telecom) : 76 millions d’usagers ; NPS de 92
• Paymaya (groupe Voyager Innovations) : 50 millions de clients
Valorisations respectives de 2 milliards et de 1,4 milliard us$

 

Vietnam
• Momo (31 millions d’usagers ; statut de licorne) ; autres (Zalo-
pay, VNPay)

Singapour
• GrabPay (filiale du groupe de delivery/e-commerce éponyme)
5 millions d’utilisateurs

Japon
• PayPay (Yahoo) 63 millions de clients ; LinePay (groupe Line,
30 millions d’utilisateurs) également présent en Malaisie, Thaï-
lande, Corée du Sud

Corée du Sud
• KakaoPay (groupe Kakao), 37 millions d’usagers dont 23 mil-
lions actifs. IPO en 2021 et valorisation actuelle de 2,9 milliards
us$ ; autres (Toss, Naverpay)

Thaïlande
• Né en 2013, Ascend Money compte 50 millions de clients dans
6 pays (Thaïlande, Indonésie, Vietnam, Birmanie, Cambodge,
Philippines) ; première licorne locale

Indonésie
• Créée en 2013, la licorne Dana dans laquelle Ant Group a inves-
ti, revendique 130 millions d’utilisateurs ; autres protagonistes
(Ovo, ShopeePay, GoPay, LinkAja, Doku)
Par ailleurs, plusieurs états ont implémenté des systèmes de
paiement temps réel particulièrement efficients : PromptPay
en Thaïlande (2016), PayNow à Singapour (2017), DuitNow en
Malaisie (2018), Bi-Fast en Indonésie (2021).
Avec 20 milliards de transactions en 2023, la Thaïlande est N° 3
mondial en termes de volume derrière l’Inde et le Brésil.

LATAM
660 millions d’habitants, plus de 80% de détenteurs de smart-
phones, 90% d’internautes dans les 6 principaux pays de la ré-
gion, un CA e-commerce de 509 milliards us$ en forte crois-
sance (+ 27% en 2023), un taux de bancarisation de l’ordre de
80%.
Bien qu’il demeure élevé dans la plupart des pays de la région
(notamment à cause du poids persistant de l’économie infor-
melle), le cash perd du terrain au profit des cartes, wallets et so-
lutions de paiement mobile, qui sont également prépondérants
dans les ventes en ligne.
Au Brésil, c’est Pix qui est devenu un mode de paiement majeur
en l’espace de quelques années, avec environ 30% des ventes
online.

L’Amérique latine est caractérisée par un nombre élevé de wal-
lets (~ 150) dont plusieurs dizaines pour la seule Argentine. En
voici une sélection par catégorie :
• Etablissements bancaires en solo ou en coalition : Davipay/
banque Davivienda et Dale/groupe Aval, Colombie ; Itau Pagos,
Brésil ; Yape/BCP Pérou ; Modo Argentine ; Plin Pérou
• Opérateurs télécom : Personal Pay / Telecom Argentina ; Vivo
Pay Brésil ; Tigo Pay Guatemala
• Distributeurs / spécialistes du e-commerce : Mercado Pago,
RappiPay, Falabella Pay, Spin by Oxxo
• Fintechs : PicPay (+ 60 millions d’utilisateurs), Movii et Tpaga
(Colombie), Naranja (Argentine)
Si l’on fait un focus singulier sur le Brésil (~1/3 de la population
de la région), nous pouvons d’ores et déjà évoquer la bonne san-
té des cartes.
D’après l’association des émetteurs Abecs, les transactions par
cartes ont augmenté en 2023 de 10,1% à 3.700 milliards de reals
(~ 720 milliards us$) pour 42,2 milliards d’opérations.
A noter que 22% des dépenses sont réalisées en e-commerce, +
13,2% vs 2022.
Quant à PIX, le système temps réel lancé en novembre 2020,
il est adopté par 145 millions de particuliers et 15 millions de
personnes morales. En avril 2024, cela a représenté 4,3 milliards
d’opérations (+ 43%) dont 50% en CtoC, 39% en CtoB, 8% en
BtoC, 3% en BtoB, le tout pour 335 milliards us$ (+30%).
Enfin, rappelons que le Salvador a adopté le bitcoin comme mon-
naie légale en 2021. Pari présidentiel insensé ou futur « exito » ?
Toujours est-il que si l’on en croit les résultats d’une enquête
réalisée en décembre 2023 par l’Université d’Amérique centrale,
88% des Salvadoriens n’ont pas utilisé de bitcoins pour leurs tran-
sactions dans le courant de l’année.

 

AFRIQUE

Tandis que l’usage des espèces reste largement majoritaire
dans tous les pays, celui des cartes tarde encore à décoller
dans la plupart des nations malgré les volontés gouvernemen-
tales et les moyens déployés par les réseaux cartes africains ou
internationaux, la faute à un faible taux de bancarisation et à des
contraintes/habitudes qui ont la vie dure (parc d’acceptation li-
mité, beaucoup plus de retraits que de paiements…).
En revanche, les opérateurs télécom (ex : M-Pesa, Vodafone,
MTN, Airtel, Orange Money, Tigo, Moov/Maroc Telecom…) ont
réussi à largement démocratiser la diffusion de la mobile mo-
ney depuis plus de 15 ans.
Née en 2007, la filiale du groupe Safaricom M-Pesa a déployé
son offre dans 8 pays africains avec des résultats impression-
nants à la clé :
• 60 millions d’utilisateurs
• 972.000 commerçants
• 600.000 agents
• > 1 milliard us$ de transactions par jour
Selon la dernière étude de GSMA publiée en 2024, l’Afrique sub-
saharienne concentre près de la moitié des comptes de mobile
money dans le monde, soit 835 millions (+ 19% vs 2022) qui ont
généré 62 milliards de transactions (+ 28%), soit l’équivalent de
919 milliards us$ de flux (+ 12%).

Les fonctionnalités offertes sont régulièrement enrichies: PtoP;
remittance ; paiement commerçant ; air time top-up ; versement
de salaires et subsides ; règlement de factures ; micro-crédit ;
assurance ; cartes de débit…
Des versions de type « super-app » sont dorénavant proposées à
l’instar du leader kenyan M-Pesa depuis 2021 qui concentre une
centaine de mini-applications (ex : réservation de taxis, achat de
billets d’avion ou de cinéma, e-shopping, gestion de comptes…)

 

A son tour, Orange Money qui vise 45 millions de clients dans le
continent, lui a emboîté le pas en novembre 2023 avec Max-it.
Les établissements bancaires (ex : Bank of Africa, Attijari, Stan-
dard Bank, Ecobank…) proposent plusieurs modes de paiement
électronique dont des cartes nationales et internationales.
Ils ont lancé leurs propres wallets avec plus ou moins de bonheur,
et ont récemment noué des accords avec Apple Pay et Google
Pay au Maroc et en Afrique du Sud.
Comme dans les autres contrées, des fintechs sont venues
concurrencer les acteurs établis avec des succès avérés.
Citons entre autres Paga et Opay au Nigeria (respectivement 20
et 40 millions de clients), Wave qui, parti du Sénégal, couvre au-
jourd’hui 6 pays (Rwanda, Burundi, Sud Soudan, Congo, RDC),
ou bien MCash en Ouganda.
Wave et Opay ont acquis le statut de licorne.
Visa et Mastercard ont bien compris l’énorme potentiel du conti-
nent en matière d’inclusion financière et de bancarisation et in-
vestissent massivement par différents biais :
• Rachats ou tickets dans des jeunes pousses ou sociétés établies
(ex : prise de participation de Mastercard dans Airtel Money et
MTN Money pour un montant cumulé de 300 millions us$ ; in-
vestissements de Visa dans les fintechs Interswitch, Flutterwave,
Paystack…)
• Programmes d’accélération
• Partenariat avec les opérateurs télécom etc…
Enfin, on dénombre sept systèmes de paiement temps réel en
Afrique (Egypte, Ghana, Kenya, Ethiopie, Afrique du Sud, Tanza-
nie, Nigéria) dont le plus important est le dernier cité, avec 7 mil-
liards de transactions/an.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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