FORGER LA PUISSANCE
DE COMBAT AÉROTERRESTRE
DE DEMAIN
LE COMBAT AÉROTERRESTRE
FACE AU DÉFI DE LA HAUTE INTENSITÉ
Du lundi 17 au vendredi 21 juin 2024, le ministère des Armées sera présent à la 28ème édition du
salon Eurosatory au Parc des expositions Paris-Nord Villepinte.
La thématique de son stand :
transformer les forces pour remporter la bataille aéroterrestre de demain.
La guerre en Ukraine marque une bascule profonde dans le durcissement du contexte stratégique et
de la conflictualité observé depuis dix ans. Le droit international, bâti à la fin de la Seconde Guerre
mondiale, est aujourd’hui battu en brèche comme jamais il ne l’avait été au cours des quatre-vingt
dernières années. La confrontation entre Etats ne s’inscrit plus dans une alternance de situations de
guerre et de paix. Il s’agit désormais d’une tension permanente où la compétition peut évoluer vers la
contestation voire jusqu’à l’affrontement. Pour l’armée de Terre, il s’agit de s’adapter à ce changement
d’ère stratégique en se montrant suffisamment puissante et crédible pour dissuader une montée aux
extrêmes de nos adversaires. En s’appuyant sur une ambitieuse loi de programmation militaire 2024-
2030, elle se transforme pour répondre aux exigences de la guerre moderne. Il s’agit d’un défi à la fois
opérationnel et capacitaire.
Le défi opérationnel
Dans le domaine opérationnel, les maîtres-mots de la transformation de l’armée de Terre sont la
polyvalence, les forces morales, la réactivité et la puissance. L’analyse des récents conflits permet
de constater combien l’homme reste le premier garant de la victoire au combat. Les forces morales
et la détermination à vaincre sont toujours aussi essentielles. Mais à cette règle intangible, il faut
aujourd’hui ajouter l’importance de l’innovation, facteur de supériorité opérationnelle accélérée par
la révolution numérique, qui doit permettre de comprendre, s’adapter, se coordonner et agir plus vite
que l’adversaire. Il faut donc savoir faire coexister les formes les plus modernes du combat avec les
plus rustiques.
Face à ce double objectif, les unités de l’armée de Terre doivent commencer par préserver la
polyvalence et les forces morales qui font leur force depuis trois décennies. Il s’agit de conforter ces
fondamentaux en faisant évoluer le style de commandement vers plus de subsidiarité et de cultiver les
valeurs qui forment « l’esprit guerrier ». Mais au-delà de ce socle déjà existant, elles doivent également
développer leur réactivité et leur puissance de combat. Avec le programme Scorpion, l’armée de
Terre est déjà entrée dans l’ère du combat collaboratif infovalorisé. Il s’agit d’une transformation
numérique majeure qui vise à connecter les hommes et les véhicules déployés pour collecter des
données, communiquer l’information en temps réel à toutes les unités engagées et ainsi atteindre une coordination des effets des armes et de la manœuvre pour dominer le champ de bataille. D’autre part,
à l’horizon 2027, l’ambition de puissance et de réactivité de l’armée de Terre passera par la capacité
à déployer une division (19 000 hommes et 7 000 véhicules) en 30 jours contre 6 mois actuellement.
Le défi capacitaire
La Direction générale de l’armement (DGA) a pour mission d’équiper les armées de façon souveraine,
de préparer le futur des systèmes de défense, de promouvoir la coopération européenne et de
soutenir les exportations.
Depuis plus de dix ans, elle conduit le programme Scorpion qui vise à renouveler et à moderniser les
capacités de combat de l’armée de Terre. Les véhicules blindés nouvelle génération Griffon, Jaguar et
Serval sont tous équipés d’un système d’information unique qui permet de partager instantanément
toutes les données du champ de bataille. La précision de l’information et la vitesse de transmission sont
démultipliées ce qui permet à l’armée de Terre d’entrer dans l’ère du combat collaboratif infovalorisé.
La phase d’élaboration de l’architecture détaillée du programme Scorpion a été lancée en 2010 pour
une première projection en OPEX en novembre 2021. Aujourd’hui, la LPM 2024-2030 prévoit la livraison
à l’armée de Terre de 1 345 Griffon, 200 Jaguar et 978 Serval.
Scorpion constitue le socle de la transformation capacitaire de l’armée de Terre pour les décennies
à venir. Mais au-delà de ce programme structurant, la DGA a également dû s’adapter au nouveau
contexte stratégique provoqué par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Depuis deux ans, elle
conduit le passage de notre industrie de défense vers un modèle d’économie de guerre. À la nécessité
d’investir le champ de l’innovation pour développer les systèmes d’armement les plus performants,
s’ajoute désormais celle de produire plus, plus vite et moins cher. Il s’agit de répondre au défi de la
masse propre aux conflits de haute intensité en instaurant un maximum de réactivité et de fluidité
entre l’industrie de défense et les armées. Une Force d’acquisition réactive (FAR) a été mise en place
pour accélérer les procédures d’achat et répondre aux besoins les plus urgents. Pour l’armée de Terre,
le passage à l’économie de guerre aura notamment permis l’accélération significative des cadences de
production des canons Caesar et la densification de son segment drone.
La 28ème édition d’Eurosatory sera donc l’occasion pour le ministère des Armées de présenter l’ensemble
du spectre capacitaire aéroterrestre développé par la DGA au profit de l’armée de Terre. Un spectre
capacitaire aéroterrestre modernisé et renouvelé qui permet à l’armée de Terre de répondre au défi
des guerres d’aujourd’hui et de demain.
LES QUATRE PILIERS DE LA TRANSFORMATION
DE L’ARMÉE DE TERRE
Pour s’adapter aux missions de demain et « gagner la guerre avant la guerre », l’armée de
Terre s’est engagée dans une profonde transformation. Déclinée en quatre axes – être et
durer, agir, protéger, innover – elle vise à répondre au défi de la masse et de la vitesse induit
par la haute intensité.
Être et durer
« L’homme est le premier outil de combat ; les matériels les plus performants et les stratégies les mieux
conduites ne produisent pas les effets attendus si les soldats ne font pas preuve de valeurs martiales, si
les chefs de tout grade ne sont pas déterminés à vaincre, si la Nation ne soutient pas ses combattants »,
souligne Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre. Pour faire face aux combats les plus durs,
l’armée de Terre cultive et entretient l’esprit guerrier de ses militaires unis par des valeurs partagées :
loyauté, dévouement, détermination et audace. Ce ciment crée les conditions d’une fraternité d’armes,
indispensable boussole au jour des combats.
Loin d’être désuètes, ces valeurs parlent à la nouvelle génération. La jeunesse d’aujourd’hui a « conscience
qu’un engagement militaire a un véritable sens » indique le général Pierre Schill qui a « une confiance totale »
en elle. Chaque année, l’armée de Terre recrute 15 000 jeunes qui « veulent agir », motivés à l’idée de
rejoindre une armée « d’emploi ». L’Institution, consciente que le défi de la supériorité opérationnelle ne
peut se passer des forces vives de la Nation, multiplie les dispositifs envers la jeunesse afin de consolider
son esprit de défense et la sensibiliser à ses valeurs. Pour preuve : le challenge « Terre Jeunesse » organisé
dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Agir
Aujourd’hui, le cadre normal de l’engagement des armées françaises en dehors du territoire national
est celui de l’action collective. Le but de la France est clair : affirmer son rôle de Nation-cadre au sein
de l’Otan. Pour renforcer le statut d’allié fiable et crédible de Paris, l’armée de Terre ambitionne de
déployer, en 2027, une division dite de « haute intensité » (19 000 hommes et de 7 000 véhicules) en 30
jours contre 6 mois actuellement. « Le but est de nous montrer forts pour décourager nos adversaires
potentiels et affirmer notre solidarité stratégique avec nos alliés », explique le général Pierre Schill. C’est
en ce sens que le commandement de la force et des opérations terrestres, basé à Lille, a vu le jour en
2024. Sa finalité : faire gagner l’Institution en puissance et en réactivité pour engager, au bon moment
et dans la durée, des unités organisées, équipées et prêtes pour la mission qui les attend.
Protéger
La force opérationnelle terrestre (FOT) compte 77 000 soldats sur un total d’environ 105 000 militaires
d’active. Elle est le cœur des effectifs de l’armée de Terre. Pour donner à ce bras armé les leviers
d’action nécessaires à l’accomplissement de ses missions, le responsabiliser davantage et augmenter
son autonomie, une nouvelle organisation a été adoptée. Le but : confier aux divisions de la FOT
la responsabilité des contrats opérationnels de zones d’intérêt distinctes. Parmi elles : le territoire
national et l’outre-mer, l’Europe et le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Indopacifique. Chaque division
opère, via ses brigades qui maillent le territoire, dans leur espace stratégique respectif et ce, pour un
contrat de trois ans. Une durée qui leur permet de s’acculturer à leur environnement et d’en devenir
des experts. Cette nouvelle logique dite de « régionalisation » affecte également le système d’échelon
national d’urgence. Dorénavant, chaque régiment dispose d’une section capable d’intervenir dans un
délai de 0 à 6 heures.
Innover
Le changement d’échelle dans les conflits et l’accélération technologique actuelle ont incité l’armée
de Terre à créer, en août 2023, le Commandement du combat futur. Au cœur de ses missions :
l’innovation. Essaims de drones, systèmes embarqués, robotique terrestre, simulation…intégrer les
nouvelles technologies est un enjeu crucial pour conserver la supériorité opérationnelle. Parmi elles,
l’intelligence artificielle (IA) occupe une place de choix. En janvier 2024, le général Pierre Schill soutient
qu’il ne faut pas passer « à côté de l’intelligence artificielle » étant donné que « l’intégration de cette
technologie aux systèmes d’armes » et aux « process d’état-major » était « impérative pour conserver
l’initiative ». L’IA a notamment investi le système de combat collaboratif Scorpion et son prolongement
capacitaire futur Titan 2040.
SCORPION : COMPRENDRE, DÉCIDER ET AGIR
PLUS VITE QUE L’ADVERSAIRE
Conduit par la DGA, le programme Scorpion permet à l’armée de Terre d’entrer dans l’ère
du combat collaboratif info-valorisé. Grâce à une circulation de l’information plus rapide et
plus ciblée entre les hommes en première ligne et leur commandement, cette connectivité
renforcée permet de gagner de précieuses secondes sur le champ de bataille. Elle favorise
la compréhension du champ de bataille et facilite les prises d’initiatives tactiques.
Pour s’adapter aux nouvelles manières de combattre induites par les progrès technologiques,
les armées françaises ont fait de la numérisation des équipements et du partage immédiat de
l’information sur le terrain l’une de leurs priorités. Impossible aujourd’hui, et encore moins demain,
d’obtenir la supériorité opérationnelle sans « combat collaboratif infovalorisé ». Pour l’armée de Terre,
cette nouvelle manière de combattre est déjà une réalité à travers le programme Scorpion, pour
Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation.
Scorpion met en cohérence les capacités d’un groupement tactique interarmes pour le transformer
en un système de combat connecté, porté par une application unique, le Système d’information du
combat Scorpion (SICS). Concrètement, cette application connecte tous les véhicules et les hommes
entre eux afin que chaque soldat dispose des mêmes informations. Une dizaine d’anciens systèmes
sont ainsi remplacés. A la clé, une nouvelle façon de faire circuler les données du champ de bataille
afin de diminuer le temps de réaction sur le terrain. C’est aussi une meilleure protection des équipages
et une meilleure connaissance du terrain permettant de mieux détecter les menaces, tout en réduisant
les risques de tirs fratricides.
Le programme Scorpion se concrétise également par l’élaboration de trois véhicules blindés de
nouvelle génération : le Griffon, le Jaguar et le Serval, tous dotés du SICS. Livrés dès 2019 à l’armée
de Terre, les premiers Griffon connectés ont été engagés pour la première fois en opération fin 2021.
Les atouts de ce véhicule blindé sont désormais reconnus de tous. Le tireur est moins exposé puisqu’il
peut tirer de l’intérieur grâce à un tourelleau téléopéré. Grâce au SICS, l’ennemi peut, quant à lui, être
situé avant même que les soldats ne débarquent du véhicule. Climatisé et silencieux, son intérieur
est plus confortable pour les dix hommes qui sont embarqués. Enfin, terminés les longs échanges par
radio pour exposer la situation, demander un ordre et le recevoir. Un simple clic et quelques secondes
suffisent désormais, contre cinq minutes auparavant, pour effectuer l’aller-retour entre les soldats au
contact de l’ennemi et le commandement à l’arrière.
Toujours dans un souci de préparer la guerre de demain, l’état-major des armées (EMA), la DGA et
l’état-major de l’armée de Terre planchent déjà sur une extension des capacités du programme
Scorpion. Titan devrait en effet prendre le relai vers 2040. But recherché : renouveler l’ensemble de la
connectivité déjà existante pour l’étendre au niveau interarmées et interalliés.
PASSAGE À L’ÉCONOMIE DE GUERRE :
LA DGA EN PREMIÈRE LIGNE
En 2022, à l’ouverture du précédent salon Eurosatory, Emmanuel Macron ancrait
officiellement notre passage à l’« économie de guerre », sous la conduite de la Direction
générale de l’armement. Une décision qui s’inscrit alors dans un nouveau contexte
stratégique international.
L’IA SUR LE CHAMP DE BATAILLE
La 28 ème édition du salon Eurosatory s’ouvre le 17 juin par une conférence sur l’intelligence
artificielle de défense. Cet évènement donne le ton du salon 2024 qui place l’IA au cœur
de son actualité.
SUITE ………..
LES ÉQUIPEMENTS EXPOSÉS SUR LE STAND
DU MINISTÈRE DES ARMÉES
Pour le salon Eurosatory 2024, le ministère des Armées met à l’honneur son spectre
capacitaire aéroterrestre visant à répondre aux menaces d’aujourd’hui et de demain.
Programme Scorpion, drones, hélicoptères, missiles, cyber sécurité… Face à l’évolution des menaces, et aux bouleversements géopolitiques, sociaux et industriels du monde, l’armée de Terre se transforme pour remporter les futurs combats aéroterrestres.
Lors du salon Eurosatory 2024, le ministère des Armées présentera des matériels actuellement en service dans les unités de l’armée de Terre ainsi que certains des futurs équipements de nos forces.
Le but : illustrer l’adaptation des forces terrestres aux défis actuels et mettre en lumière les développements significatifs dans plusieurs domaines clés.
VÉHICULES BLINDÉS
Le Griffon
Véhicule blindé multi-rôle, le Griffon est le premier des véhicules Scorpion à avoir été livré.
Il remplace le véhicule de l’avant blindé (VAB) pour des missions d’appui et de transport de
combattants équipés du système d’armes Félin, et se décline en plusieurs versions : transport
de troupes (subdivisé en sous-versions), sanitaire, poste de commandement et observation
d’artillerie. Le Griffon fait véritablement faire un bond technologique et opérationnel aux
véhicules du GTIA (groupement tactique interarmes), avec un niveau de protection nettement
amélioré, face aux menaces balistiques, aux mines et aux engins explosifs improvisés (IED).
Comme tous les véhicules Scorpion, il est équipé du système d’information SICS et de la radio
Le Jaguar
Engin blindé de reconnaissance et de combat, le Jaguar a pour mission d’aller au plus près de
l’ennemi, dans des environnements complexes comme les zones urbaines ou montagneuses,
pour acquérir du renseignement sans se faire repérer : mobile, discret, agile, bien protégé,
bien armé, il permet de voir loin, de jour comme de nuit. Le Jaguar possède un haut niveau
de protection balistique ainsi que contre les mines et IED. Il dispose de tout l’électronique
embarqué du programme Scorpion avec des capteurs de dernière génération (détection d’alerte
laser, système de localisation acoustique). Il est équipé d’une tourelle stabilisée avec un canon
de 40 mm, d’un tourelleau téléopéré, d’une mitrailleuse de 7,62 mm en armement secondaire,
et d’un POD de 2 missiles moyenne portée (MMP). Au titre de la loi de programmation militaire
2024-2030, 35 véhicules Jaguar sont attendus en 2024.
Le Serval
Véhicule blindé multi-rôle léger et complémentaire du Griffon, le Serval est destiné à remplacer
le véhicule de l’avant blindé dans certains types d’unités. Conçu pour pouvoir intervenir dans les
zones de contact avec l’ennemi, particulièrement maniable, il est plus léger et plus compact que
le Griffon. Il est également destiné à renforcer les moyens déployés au sein des forces terrestres
pour l’appui et le soutien. Véhicule blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, il est muni d’un tourelleau
téléopéré, de détecteurs de menaces ainsi que du SICS. Il est en mesure de transporter, en plus
des deux membres d’équipage, jusqu’à huit soldats équipés du système Félin. Le Serval dispose
d’un très haut niveau de protection contre les mines et les IED, et il permet une grande résilience
au combat via l’aménagement intérieur (inter-visibilité entre les fantassins, faible niveau de bruit,
climatisation). Le Serval, véhicule du programme Scorpion se décline en quatre versions : VPB
(véhicule de patrouille blindé), SA2R (surveillance, appui, renseignement et reconnaissance), NCT
(nœud de communication tactique), et GE (guerre électronique). Comme pour le Griffon VTT,
le Serval VPB sert quant à lui de base à divers véhicules d’infanterie, notamment des versions de
commandement, d’appui et d’évacuation sanitaire. Dix véhicules supplémentaires ont été livrés
en mai 2024 à l’armée de Terre, soit 53 véhicules Serval sur les 103 attendus en 2024. Un total de
978 Serval auront été livrés à l’armée de Terre à l’horizon 2030.
Le char Leclerc rénové
La rénovation du char Leclerc a été notifiée par la DGA, afin de l’intégrer à la bulle Scorpion, et
de l’adapter aux nouvelles menaces. Equipé de la vétronique Scorpion (électronique embarquée
des véhicules), du système SICS et de la nouvelle radio CONTACT, il est également doté d’un
brouilleur BARAGE optimisé contre les engins explosifs improvisés (IED) et de nouveaux blindages,
son armement est renforcé. Le 20ème char rénové (XLR) a été livré à l’armée de terre le 22 mai
2024. Conformément à la loi de programmation militaire 2024-2030, 130 chars Leclerc seront
rénovés d’ici la fin 2030 et quarante autres le seront fin 2035. Les dix premières collections de kit
surprotection ventrale contre les mines et les engins explosifs improvisés et de kit de surprotection
latérale contre les roquettes (anti RPG) ont été livrées mi-avril (un taux d’équipement prévu à
50%).
MISSILES
Le SAMPT : système sol-air moyenne portée / terrestre – MAMBA
Le SAMP/T, en service dans l’armée de l’Air et de l’Espace française et dans l’armée de Terre italienne,
a été développé dans le cadre d’une coopération entre la France et l’Italie. Il apporte une capacité
de défense surface-air moyenne portée contre les avions, hélicoptères, drones du haut du spectre,
missiles de croisière et certains missiles balistiques de théâtre. Il a été déployé sur des théâtres
opérationnels nationaux et internationaux, pour ces derniers sous l’égide de l’OTAN. Il est composé
d’une conduite de tir reposant sur un radar multifonctions, d’un système de lancement terrestre et
de missiles Aster 30 B1. Le programme SAMP/T NG a été lancé en réalisation en 2021 par l’OCCAr
(Organisation conjointe de coopération en matière d’armement), par délégation de la Direction
générale de l’armement (DGA) pour la France et de son équivalent italien (SEGREDIFESA). Cette
évolution du système permettra d’augmenter ses performances, notamment face aux missiles
balistiques manœuvrant. Son champ d’action est supérieur à 100 km. Doté d’une forte puissance
de feu avec 8 missiles supersoniques Aster 30 Block 1 prêts au tir par lanceur il ne nécessite qu’un
équipage réduit. Le SAMPT s’adapte dans un contexte de multiplication des menaces en nombre
et en performance : intégration d’un nouveau radar de dernière technologie (le GF 300), rapidité
de mise en œuvre, grande mobilité, ergonomie améliorée, compatibilité avec l’Aster 30 B1NT
(Nouvelle technologie). Industriels : EUROSAM – Thales – MBDA.
Le missile moyenne portée (MMP)
Produit dans le cadre d’un programme d’armement dont le marché de production a été notifié
en 2013 par la DGA à MBDA, le missile MMP est en dotation auprès de l’armée de Terre et des
forces spéciales des trois armées depuis 2018. Seul missile antichar de dernière génération en
service, il permet d’améliorer la supériorité du combattant débarqué ; grâce à lui, les forces au
contact peuvent neutraliser les différents types de cibles rencontrées sur l’ensemble des théâtres d’opérations avec une grande précision. Le MMP équipera le véhicule Jaguar. Il a déjà été retenu
par la Belgique dans le cadre du partenariat stratégique CAMO ainsi que par la Suède et fait
l’objet d’une coopération entre d’une part la DGA, la Försvarets materielverke (FMV) ainsi que
MBDA et SAAB pour de futures évolutions.
HÉLICOPTÈRES
L’hélicoptère interarmées léger (HIL) « Guépard » :
Lancé en phase de préparation en 2017 par la Direction générale de l’armement, le programme
d’hélicoptère interarmées léger (HIL) vise à équiper les trois armées d’un modèle unique
d’hélicoptère, en remplacement de cinq modèles différents actuellement en service (Gazelle,
Alouette III, Dauphin, Panther, Fennec). Baptisé « Guépard », il sera une version militaire du
H160 d’Airbus Helicopters, choisi pour être la plateforme commune des armées françaises.
Le Guépard est en mesure de réaliser des missions transverses aux trois armées : évacuation
sanitaire, transport de personnel et/ou de fret. Il peut également être adapté à chaque milieu
pour réaliser des missions propres aux armées. Le premier Guépard sera livré à l’armée de Terre
en 2027. La Marine nationale recevra quant à elle son premier hélicoptère en 2029, puis l’armée
de l’Air et de l’Espace en 2030.
L’hélicoptère NH90 Forces Spéciales
L’hélicoptère NH90, dit « Caïman », est développé en coopération avec 10 autres pays dont
l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas. Il se décline en deux versions : le TTH pour
l’armée de Terre, et le NFH pour la Marine nationale pour s’adapter à des théâtres d’opération
particulièrement hostiles, du fait des conditions environnementales (température extrême
(>50°C), tempête de sable ou de neige réduisant la visibilité à néant et donc limitant fortement
toute activité aérienne) ou encore de la diversité des menaces auxquelles les armées font
face. Cette nouvelle version permet aux forces spéciales d’accomplir leurs missions de façon
encore plus efficace et sûre grâce à de nouveaux équipements révolutionnaires, destinés à
aider l’équipage à s’orienter et d’évoluer dans des conditions de visibilité très dégradées. Huit
hélicoptères NH90 supplémentaires ont été commandés en décembre 2023, réaffirmant ainsi
le rôle majeur de l’aérocombat et de sa composante de transport tactique. D’un montant de
305 M€, cette nouvelle commande, qui s’ajoute aux 10 appareils précédemment commandés,
permettra aux forces spéciales de disposer de 18 hélicoptères NH90 Caïman en 2030.
L’hélicoptère « Tigre »
Le programme de rénovation mi-vie de l’hélicoptère de reconnaissance et d’attaque Tigre
« RMV Tigre » est destiné à prolonger le service opérationnel du Tigre au-delà de 2050 tout en
l’adaptant à la réalité du champ de bataille futur. Il est mené en coopération avec l’Espagne et
prévoit la rénovation de 42 hélicoptères Tigre de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Les
premières livraisons sont prévues à partir de 2030. Le programme est conduit par l’OCCAr pour
le compte de la DGA pour la partie française. Les principaux industriels français impliqués dans
le programme sont Airbus Helicopters, Thales et Safran Electronics & Defense.
Pour répondre aux exigences du combat collaboratif, les évolutions majeures concernent
la refonte de l’avionique, avec notamment la connexion au SICS, la capacité de coopération
drones-hélicoptères (MUM-T) et l’intégration du poste radio Contact. Le système satellitaire de
positionnement européen Galileo pourra être utilisé en complément du GPS américain.
SYSTÈME D’ARTILLERIE
Canon autotracté Caesar
Camion tout terrain équipé d’un puissant canon sol-sol de 155 mm, le Caesar est une pièce
maîtresse de l’artillerie française, éprouvé au combat. Son développement a introduit une
véritable rupture dans le domaine de l’artillerie autoportée, car il était le premier canon de
155 mm monté sur un châssis à roues au lieu d’un porteur chenillé. Le Caesar dispose de trois
atouts majeurs : il est mobile, précis, puissant. Capable de frapper une cible à longue portée à
40 km avec une excellente précision, et une capacité de tir de 6 coups par minute, il dispose
d’une haute mobilité tactique et stratégique (autonomie de 600 km, vitesse de 80 km/h, et
capacité à être aérotransporté par des C130 et A400M). Le nouveau standard MK II permet de
conserver la projetabilité du Caesar tout en renforçant sa motricité, sa protection balistique et
l’efficacité de ses tirs. Doté d’un nouveau châssis 6×6 compact pour maintenir son agilité, d’une
boite automatique et d’un moteur de 460 CV, ces améliorations lui permettront de disposer
d’une capacité renforcée de franchissement et de déplacement hors-route, lui permettant
de soutenir le rythme de la manœuvre des unités Scorpion appuyées tout en améliorant sa
résilience face aux feux de l’artillerie adverse. Le Caesar NG sera équipé d’une cabine blindée
améliorée qui optimisera la protection de l’équipage contre les engins explosifs improvisés, les
mines, les tirs d’armes d’infanterie et les éclats d’artillerie. La précision déjà remarquable de son
artillerie sera encore améliorée par une mise à niveau des instruments indispensables au tir. Le
Caesar NG restera compatible avec les munitions actuelles et sera capable d’utiliser les futures
munitions de précision.
LUTTE ANTI-DRONES
Le ministère des Armées a lancé en février 2021 le programme « Lutte anti-drones » (LAD),
conduit par la DGA, afin de répondre particulièrement à la menace des mini et micro drones
qui constituent une menace très évolutive. Ils sont plus difficiles à détecter et à neutraliser que
des drones de grande taille, notamment par leur proximité avec les oiseaux en termes de taille et
de vitesse. Le programme repose sur le triptyque détection / identification / neutralisation. Il est
mené dans une logique incrémentale afin de compléter les moyens déjà en service, moderniser
des moyens existants, puis apporter à long terme une réponse prenant en compte l’évolution
de la menace et des technologies. Cela passe à la fois par la captation de l’innovation et par
la poursuite d’études sur des technologies nouvelles. A ce titre la DGA, en lien avec l’Agence
de l’innovation de Défense, mène des travaux de maturation technologique (armes à énergie
dirigée laser, drones intercepteurs) et donne également à l’industrie française une place centrale
dans des études en coopération européenne (le projet PEDID 2021 C-UAS, qui vise à conduire
des travaux de définition préliminaire sur les futurs systèmes anti-drones, leurs capteurs,
effecteurs et systèmes C2). Les moyens de lutte anti-drones sont divers : le brouillage des
liaisons radiofréquences et des moyens de navigation par satellite, l’interception du drone, ou sa
destruction via par exemple les armes à énergie dirigée de type laser. La DGA a d’ailleurs notifié
en avril 2022 le marché PARADE à Thales et CS Group, visant à doter le ministère des Armées de
moyens de nouvelle génération pour la protection des sites sensibles contre les micro et mini-drones.
Parmi ces nouveaux moyens figurent également :
NEROD : un fusil pour brouiller le signal des drones
Le NEROD est un fusil brouilleur capable de perturber et de neutraliser les communications
entre les micro-drones et mini-drones et leurs pilotes. Développé par la PME française MC2
Technologies, NEROD est déjà utilisé en opération : 80 fusils ont déjà été livrés. NEROD a passé de
nombreux tests menés par les experts du centre DGA Maîtrise de l’information, et notamment
l’étude d’impact des émetteurs brouilleurs sur les équipements de plusieurs bases aériennes.
HELMA-P : l’arme laser anti-drones
HELMA-P est un système laser, capable de détecter, identifier, poursuivre et neutraliser des mini
et micro drones. Il s’agit d’éblouir les instruments d’observation ou d’altérer la structure du
drone. HELMA-P peut être couplé à différents systèmes de détection et de surveillance (optique,
radar, son…). Plus précis et furtif que tout autre système anti-drone actuel, ne nécessitant qu’une
logistique réduite car n’employant pas de munitions, HELMA-P est conçu pour traiter une cible
en mouvement avec une précision extrême, sur les théâtres d’opération comme en milieu
urbain. Le démonstrateur HELMA-P, dont l’Agence de l’innovation de défense a assuré la montée
en maturité en 2020-2021, est à présent pris en charge par le programme Lutte anti-drones mené
par la DGA pour réaliser un prototype opérationnel qui sera présent dans le dispositif des Jeux
Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Depuis les premiers développements réalisés en
2017 sous l’égide de l’AID, HELMA-P a été évalué en environnement terrestre au centre d’expertise
et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse en 2020 et 2021 avec un taux de réussite de 100
% et en environnement naval sur un bâtiment de surface en 2023 pour évaluer les capacités et
contraintes d’intégration et d’emploi de cette arme sur un navire pour la lutte anti-drone en mer.
DRONES
Le Patroller : drone de renseignement tactique permettant de reconnaitre, renseigner, surveiller
et désigner des cibles.
Le Patroller est un drone tactique de renseignement longue distance permettant de détecter,
identifier, surveiller et désigner des cibles, de jour comme de nuit. Les premiers exemplaires seront
livrés courant 2024. Le Patroller contribue à la protection des troupes au sol. Il fournit des données
sur la situation tactique, tout en menant des opérations de guerre électronique. Son envergure
est de 18m, sa longueur de 8.5m et sa masse de 1.2 tonne pour une autonomie de 14h et une
élongation de 150 km. Il est équipé d’une boule optronique EO/IR EUROFLIR 410 et d’un radar
image SAR et GMTI. Sa capacité d’emport multi charges peut aller jusqu’à 250kg. Industriel : Safran.
Drone intercepteur RapidEagle
Issu de l’appel à projets « drone intercepteur de drone » publié en 2021 par l’Agence de l’innovation
de défense, RapidEagle vise à développer un drone autonome, multi-missions, réutilisable et
véloce destiné à la lutte anti-drone. Il vise à assurer la détection de la cible, le suivi de sa position
et finalement l’interception. Muni de deux longues tiges reliées par un filet, mesurant 1,20 mètre
et pouvant aller jusqu’à 100km/h, le drone RapidEagle est en mesure d’intercepter en vol un autre
drone du même poids et de le ramener dans une zone de sécurité sur la terre ferme. Le système
met en œuvre différents modules permettant d’assurer, en mode automatique, la détection
de la cible par un système de désignation d’objectif, le suivi de sa position, la mise en œuvre du
tracking de la cible et finalement l’interception. Celle-ci se fait au moyen du filet, déployé au
moment de l’interception.
ÉQUIPEMENT DU COMBATTANT
Centurion : le combattant du futur
Lancé en 2018 par la DGA et porté par Safran et Thales, le projet CENTURION est un écosystème
d’accompagnement et de financement visant à faire émerger des innovations pour le combattant
débarqué en assurant leur intégration rapide dans les équipements du fantassin. Ces innovations
peuvent porter sur la protection du soldat, le camouflage, la connectivité, ou encore l’ergonomie
de futurs équipements. Elles sont susceptibles d’être à terme intégrées dans l’actuel programme
Félin (fantassin à équipements et liaisons intégrés) et dans le futur Scorpion. L’objectif de
Centurion est de stimuler l’innovation, accélérer la montée en maturité des technologies les
plus prometteuses, et tirer profit de boucles courtes d’exploration, de développement et
d’expérimentation.
PROJETS DÉVELOPPÉS PAR L’AGENCE DE L’INNOVATION DE DÉFENSE (AID)
MISPOC, une solution dédiée au contrôle de l’intégrité des protections balistiques
La protection du combattant et des véhicules terrestres ou aériens vis-à-vis de différentes menaces
nécessite des systèmes intégrés pouvant être composés d’au moins une plaque en céramique
et d’un matériau composite à matrice polymérique. Les solutions de protection individuelle
du combattant à base de céramique sont cependant très fragiles et peuvent présenter des
fissures diminuant leurs propriétés balistiques. Ces fissures sont difficilement détectables sur les
terrains d’opérations et les techniques existantes sont lourdes à mettre en place, coûteuses et
difficilement disponibles en opération extérieure. MISPOC vise à surveiller le degré d’usure des
plaques céramiques de protection balistique du fantassin par l’ajout d’un capteur passif sur la
structure céramique qui permettrait, par le biais d’un dispositif d’interrogation à distance, de
détecter la présence de fissures. L’innovation du projet MISPOC réside dans le développement
d’un capteur très peu invasif, passif et connecté. Celui-ci est capable de contrôler l’intégrité
des solutions de protection à base de céramique à tout moment (à l’aide d’une connectivité
sans fil) et très rapidement (durée de contrôle inférieure à 10 secondes) avec un interrogateur
dédié, sur smartphone ou tablette. MISPOC pourrait représenter un véritable gain capacitaire
avec l’augmentation de la disponibilité des plaques, la diminution des coûts liés à l’empreinte
logistique, une augmentation de la fiabilité des protections et de la confiance des combattants.
Nanotrack, une connectivité globale par satellites, sécurisée et résiliente
Le secteur de la communication des objets par satellite ou Internet of Things (IoT) par satellite est
en pleine transformation technologique et commerciale. D’ici 2030, plusieurs milliards d’objets
seront connectés, générant plusieurs terabits de données chaque année. L’Internet des Objets
permettra le développement de services innovants à destination des utilisateurs et mettra à
disposition des entreprises et des administrations, tant civiles que militaires, une importante
quantité d’informations leur permettant d’optimiser leur activité. L’objectif de Nanotrack est
de connecter des capteurs et balises, furtifs, compacts et à grande autonomie, directement à
une infrastructure satellitaire en orbite basse. Il répond à un besoin de souveraineté nationale en
mettant en place un écosystème français pour l’IoT par satellite français. Nanotrack connecte des
capteurs et balises, sécurisés, résistants au brouillage, furtifs, compacts et à grande autonomie,
à une infrastructure satellitaire en orbite basse (LEO). Elle assure l’hybridation avec les réseaux
terrestres existants, avec la possibilité d’une extension à un réseau de satellites GEO. Basé sur une
technologie résiliente, Nanotrack offre de nouvelles capacités aux forces pour des applications
de Blue force tracking (BFT) sans GNSS (géolocalisation et navigation par un système de satellites),
la surveillance de sites sensibles, le déploiement de capteurs abandonnés, pour le suivi logistique,
le suivi de flotte d’aéronefs (drones, ULM, hélico), ou pour échanger des informations critiques et
relayer d’autres bulles de communication locales.
XXII, une IA prête à révolutionner votre infrastructure et vos opérations
Face à la multiplication des capteurs vidéo (caméras, drones, etc.), il est désormais de plus en plus
complexe d’extraire l’information utile de manière réactive pour prendre une bonne décision. Le
projet de la société XXII vise à développer une solution pour détecter et porter à la connaissance
du décisionnaire, une information qualifiée en temps réel dans une grande quantité de flux vidéo
via de l’intelligence artificielle. La solution de XXII est une véritable technologie de pointe. Grâce
à une IA souveraine et développée après 7 ans de recherche et développement, elle permet
de détecter une multitude d’objets (personnes, véhicules, objets abandonnés, etc.) et de
situations d’intérêt (regroupement de personnes, mouvement de foules, personne au sol, etc.).
Simple d’usage et compatible à 100% des caméras, il est possible d’envoyer les alertes dans des
infrastructures déjà existantes sans aucune conduite du changement. Cette solution permet aux
équipes opérationnelles de contrôler et d’optimiser leurs actions sur le terrain, pour une prise de
décision plus rapide et plus efficace.
Rodin, la solution permanente pour la reconstruction de l’hypoderme
L’hypoderme est la couche la plus épaisse et la plus profonde de la peau qui remplit plusieurs
fonctions telles que la protection des structures sous-jacentes et l’esthétisme de la peau.
Actuellement, le traitement de traumatismes comme des brûlures, vise surtout la réparation
du tissu cutané sans prise en compte des lésions sur l’hypoderme. Or, les séquelles (qu’elles
soient physiques, esthétiques et morales) peuvent être réduites en réparant ce tissu mou. La
technique la plus connue et répandue aujourd’hui est le lipofilling ou la greffe de tissu graisseux.
Cependant, celle-ci possède un taux imprédictible de résorption de 30 à 70% dans l’année, ce
qui engendre une diminution du volume et donc une répétition de l’opération avant d’atteindre
le volume escompté. L’objectif du projet RODIN est de développer une solution innovante, facile
et rapide à mettre en œuvre afin de pouvoir réparer la lésion profonde en une seule et unique
chirurgie avec une reconstruction du tissu adipeux autologue et ainsi de reconstruire l’intégralité
de la peau sans alourdir l’acte chirurgical et le parcours de soin du patient. RODIN est un implant
biorésorbable en impression 3D pour l’amélioration d’une greffe de tissus adipeux autologues
(lipofilling). Il favorise la survie cellulaire et donc le maintien du volume injecté, puis se résorbe
pour laisser place à un hypoderme uniquement constitué des tissus du patient.
RSM pour éloigner le démineur de la menace
Les actions de déminage terrestre sont particulièrement risquées, d’autant plus qu’il s’agit
d’opérations souvent manuelles donc à haut risque. Or à ce jour, la détection de mines à faible
signature magnétique reste incertaine. L’objectif est de développer un système dédié à la
détection multi capteurs de mines antipersonnel, par une action mécanique de sondage et une
aide à l’identification par IA. Le projet a permis la réalisation d’une plateforme robotisée mobile,
télé opérable permettant d’évaluer les capacités de détection de mines enterrées (métalliques
et non métalliques). La plateforme robotique combine trois moyens de détections : système
de caméra pour une captation vision (pour détecter les sous-munitions restées en surface),
un système de radar à pénétration de sol (pour détecter les changements de densité dans le
sol, de les cartographier et de détecter les potentielles mines) et enfin un système de sondage
mécanique robotisé, sous la forme d’un bras polyarticulé, permettant de mimer les opérations
manuelles des démineurs. L’ensemble de ces informations permettent à l’opérateur de disposer
d’informations pré analysées pour faciliter la prise de décision.
Ambra, un radar multistatique coopératif pour détecter des drones en zone urbaine
La surveillance de l’espace aérien est un enjeu de souveraineté nationale. Face à l’augmentation
du nombre de drones en vol, les besoins de détection de drones perçus comme des éléments
aériens au mieux invasifs, et au pire destructifs sont nécessaires. Dans le domaine militaire il s’agit
d’assurer la protection de zones sensibles contre les menaces potentielles représentées par des
drones afin d’assurer la sécurité des forces militaires sur le champ des opérations. Le domaine civil
n’est pas en reste car il s’agit d’assurer la sécurité nationale, des biens et des personnes comme
la protection des zones sensibles (centrales nucléaires par exemple) ou de grands évènements
(marathon, rencontre de football etc…). L’objectif du projet AMBRA est de développer un système
de surveillance de l’espace aérien apte à localiser et identifier des objets mobiles en mettant à
profit l’infrastructure et le type d’émission d’un réseau broadcast de TV numérique terrestre de
manière coopérative. Le projet a permis de tester le potentiel d’un nouveau concept de radar
« passif collaboratif » et multistatique de surveillance de l’espace aérien de zones sensibles et
à basse altitude (jusqu’à environ 200m) avec une portée de quelques kilomètres. L’innovation
repose sur une innovation brevetée par TDF. Celle-ci permet l’insertion (discrète) de signaux
radars optimisés dans le réseau de radiodiffusion de TV numérique terrestre (DVBT2) de manière
coopérative. Les innovations proposées dans le cadre du projet AMBRA tiennent au fait d’allouer
une partie du temps et du signal porteur à la mission radar ce qui permettra de sécuriser et
fiabiliser la localisation puis d’optimiser sa précision selon les missions.
QRF, quad de renseignement furtif
Le QRF a été conçu pour répondre aux cas d’usage de missions décrits par le 2e régiment
de Hussards, étroitement lié à l’équipe de projet. L’objectif était de développer un véhicule,
permettant des infiltrations et des exfiltrations sans être décelable dans le silence de la nuit pour
les unités de renseignement dotées de quads, et pour les forces spéciales, pour plus de furtivité
et moins d’empreinte carbone. Le QRF est un quad furtif doté d’une motorisation hybride, agile
en tout-terrain. Il est propulsé par trois moteurs électriques français qui lui permettent une
vitesse de pointe dépassant les 100 km/h sur piste sableuse (bride à 80 km/h dans les forces
terrestres). Sa batterie de traction lui offre une autonomie de 30 km en silence. Alimenté par
4 réservoirs, deux groupes auxiliaires de puissance (GAP) rechargent la batterie en roulant amenant
l’autonomie totale à 200 km. Par ailleurs, le QRF génère suffisamment d’énergie pour explorer les
capacités d’emport d’équipements tels que des systèmes d’information opérationnelle et de
communication, des drones. Dans un souci de respect de l’environnement, le QRF est basé sur le
châssis actuellement en dotation (Polaris MV850).
CONDUITE D’UN PROGRAMME D’ARMEMENT
Il s’agit de découvrir les différentes étapes d’un programme d’armement au travers d’animations
interactives permettant d’appréhender le rôle de la DGA et de ses centres d’essais, en coopération
avec les états-majors et les industriels. De la définition du besoin, à la réalisation de l’équipement
ou de l’armement, l’animation retrace toutes les étapes d’un programme.
– Concevoir et réaliser les équipements de demain : une opération d’armement est la réalisation
d’un système d’arme pour traiter une menace avec un effet militaire immédiat. Elle se
caractérise par une réflexion opérationnelle, capacitaire, technologique, industrielle, financière
sur un temps long. L’animation explique la réalité de la conduite d’une opération d’armement à
partir du programme du véhicule Griffon MEPAC.
– Tester et expertiser : La DGA est la force d’expertise, d’essais et d’ingénierie au sein du ministère
des Armées. La maîtrise technique relève de la responsabilité de la direction de l’ingénierie
et des essais (DIE). La DIE met en œuvre des méthodes d’ingénierie et un ensemble cohérent
de moyens d’essais (bases de mesures, plates-formes d’expérimentation…) qui permettent de
fournir des prestations d’expertise globale. L’animation vise à expliquer l’expertise technique de
la DGA grâce à des moyens d’essais uniques et l’engagement sans faille des experts techniques
de la DGA.