mar. Avr 15th, 2025

Centre Inffo dévoile ce jour les résultats de la 6ème édition de son Baromètre de la Formation et de l’Emploi, réalisé par CSA. Dans un monde du travail en constante transformation, marqué par l’accélération du numérique, l’essor de l’intelligence artificielle et les défis de l’adaptation des compétences, cette 6ème édition révèle un besoin urgent d’accompagnement et d’information sur les dispositifs de formation, pour permettre aux actifs de mieux anticiper leur évolution professionnelle et sécuriser leur parcours dans un monde du travail en mutation rapide.

 

Chiffres clés :

  • 69 % des actifs se déclarent confiants en leur avenir professionnel (+2 points vs 2023).
  • 43 % des actifs perçoivent une transformation rapide de leur métier.
  • 51 % envisagent un changement d’emploi, dont 34 % d’ici 2 ans
  • 53 % des actifs se sentent bien informés sur la formation professionnelle, mais avec de fortes inégalités selon les profils.
  • 47 % des actifs concernés par une reconversion, mais seuls 18 % sont actuellement engagés dans un processus, un plus bas niveau depuis 2021.
  • 68 % des actifs utilisent l’intelligence artificielle, dont 46 % pour la recherche d’informations et 43 % pour la rédaction de documents.
  • 76 % considèrent que l’IA fait gagner du temps, mais 77 % craignent une dépendance excessive aux outils.
  • 43 % estiment que l’IA est une opportunité, contre 27 % qui la perçoivent comme une menace
  • 74 % des actifs considèrent être responsables de leur formation, mais cette perception diminue (-6 points depuis 2022).
  • 62 % des actifs estiment que la reconversion nécessite un accompagnement renforcé.

 

« Les résultats du Baromètre 2025 sont un signal fort : les actifs français veulent être acteurs de leur avenir, mais ils ne peuvent pas avancer seuls. La transformation rapide des métiers, l’essor de l’intelligence artificielle et la nécessité de se former en continu imposent une mobilisation collective. Entreprises, pouvoirs publics et organismes de formation doivent agir de concert pour garantir un accès réel et équitable à la formation. Il ne suffit plus de parler d’employabilité, il faut donner à chacun les moyens concrets de s’adapter et de réussir dans un monde du travail en mutation constante » analyse Pascale Romenteau, directrice générale de Centre Inffo

 

Des actifs confiants malgré les transformations du marché du travail

Alors que les métiers évoluent rapidement sous l’effet des nouvelles technologies et des transformations sectorielles, 69 % des actifs se déclarent confiants en leur avenir professionnel (+2 points par rapport à 2023). Ce taux grimpe même à 81 % chez les cadres, qui anticipent davantage les évolutions de leur secteur. Toutefois, cette confiance ne masque pas l’incertitude liée à la transformation des métiers : 43 % des actifs constatent une évolution rapide de leur profession et 51 % envisagent un changement d’emploi, dont 34 % à court terme (d’ici 2 ans).

 

La formation professionnelle : un enjeu stratégique encore sous-exploité

L’essor de nouvelles compétences est perçu comme un levier essentiel d’adaptation, mais la responsabilité de la formation repose encore majoritairement sur les individus eux-mêmes (74 % des actifs considèrent qu’ils sont les premiers responsables de leur parcours de formation). Cependant, cette perception est en baisse de 6 points depuis 2022, signe d’une attente croissante vis-à-vis des employeurs et des pouvoirs publics.

 

Si plus de la moitié des actifs (53 %) estiment être bien informés sur la formation professionnelle, de fortes disparités persistent :

  • Les moins de 35 ans et les indépendants se sentent mieux accompagnés,
  • Les demandeurs d’emploi et les agents de la fonction publique signalent un manque d’information et d’orientation.

 

De plus, certains dispositifs restent méconnus : alors que 94 % des actifs connaissent l’apprentissage et 92 % le bilan de compétences, d’autres outils comme Pro-A (36 % de notoriété) et Cléa (31 %) restent confidentiels.

 

Une baisse de l’engagement dans la reconversion professionnelle

En 2025, la dynamique de reconversion professionnelle marque un repli significatif : seulement 18 % des actifs sont actuellement engagés dans une reconversion, un niveau historiquement bas depuis 2021 (-3 points). Toutefois, l’intérêt pour une reconversion demeure fort : 36 % des actifs qui ne sont pas en reconversion envisagent d’en entamer une dans les prochaines années, portant à 47 % la proportion totale des actifs concernés ou intéressés par ce changement de trajectoire.

 

Cette démarche complexe nécessite un accompagnement renforcé, notamment en matière d’orientation et de formation spécifique :

  • 62 % des actifs estiment qu’une reconversion nécessite un soutien important (+2 points),
  • 80 % des actifs actuellement en reconversion déclarent ressentir un besoin d’accompagnement accru

 

L’intelligence artificielle : une révolution en marche qui suscite autant d’enthousiasme que d’inquiétudes

Longtemps perçue comme une innovation d’avenir, l’intelligence artificielle (IA) est désormais une réalité bien ancrée dans le monde du travail. En 2025, près de 68 % des actifs français déclarent l’utiliser, que ce soit dans leur activité professionnelle ou dans leur vie quotidienne. Ses usages sont multiples et touchent des aspects clés du travail moderne : 46 % s’en servent pour la recherche d’informations, 43 % pour la rédaction de documents et 33 % pour l’analyse de données ou l’assistance logicielle.

 

Toutefois, cette adoption massive s’accompagne d’un rapport ambivalent. L’IA est largement reconnue pour ses bénéfices : 76 % des actifs y voient un gain de temps et 65 % estiment qu’elle améliore leur productivité. Mais en parallèle, elle soulève des préoccupations majeures : 77 % redoutent une dépendance excessive aux outils d’IA et 71 % s’inquiètent de son impact sur les interactions humaines.

 

Au-delà de ces perceptions contrastées, l’avenir de l’IA dans le monde du travail reste un sujet de débat. Si 43 % des actifs la considèrent comme une opportunité pour leur activité, 27 % la perçoivent comme une menace, tandis que 30 % estiment qu’elle n’aura pas d’effet significatif sur leur métier. Ces chiffres soulignent une nécessité grandissante : accompagner les travailleurs dans l’intégration de cette technologie afin qu’elle reste un levier de performance et d’innovation, tout en préservant l’éthique et le lien humain au sein des organisations.

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