Les chiffres du troisième trimestre 2025 confirment une hausse continue des défaillances d’entreprises. L’industrie est au premier rang en avances depuis le début 2025, car ce sont des entreprises de plus grandes tailles, avec un salaire médian légèrement supérieur à la moyenne.
Un dispositif pleinement mobilisé au service des salariés
Depuis le début de l’année 2025, l’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) a mobilisé près de 1,7 milliard d’euros pour protéger les salariés d’entreprises en difficulté.
« Pilier de notre modèle social, la garantie AGS continue de jouer pleinement son rôle de solidarité face aux mutations économiques. Présente en particulier auprès des TPE – près de 85 % des bénéficiaires – l’intervention de l’AGS atteint cette année des niveaux historiques. Les signaux actuels laissent entrevoir un plateau haut des défaillances, sans perspective d’inflexion à court terme. » explique Christian Nibourel, Président de l’AGS.
Les défaillances d’entreprises poursuivent leur hausse
Les chiffres du troisième trimestre 2025 confirment une tendance préoccupante : les défaillances d’entreprises demeurent en progression.
Sur la période, plus de 6 000 affaires ont été ouvertes, soit une hausse de +5,7 % à période constante par rapport à 2024, pour un montant total d’avances de 581 millions d’euros, en augmentation de +5,3 % sur un an.
Si le nombre de bénéficiaires recule légèrement (82 550 contre 91 046 au troisième trimestre 2024), le montant moyen des avances augmente de manière significative, traduisant des situations économiques plus lourdes et plus complexes.
Une aggravation marquée dans l’industrie
Le secteur industriel se distingue particulièrement par la hausse de ses difficultés. Il devient, ce trimestre, le premier secteur accompagné par l’AGS, avec plus de 16 000 salariés aidés, soit près de 20 % des bénéficiaires et une hausse de 15 % par rapport à la même période de 2024.
En valeur, 106 millions d’euros ont été avancés sur le trimestre, et 336 millions depuis le début de l’année, au bénéfice d’environ 33 000 salariés.
Cette situation reflète la pression croissante sur un secteur stratégique, fragilisé par la baisse de la demande, la hausse des coûts énergétiques et la concurrence internationale accrue.
« Dans un contexte de faible consommation des ménages, d’incertitude politique et de pression financière élevée avec notamment l’allongement des délais de paiement, hausse du coût du crédit et remboursement des dettes Covid, la conjoncture reste fragile.
Le ralentissement de la réindustrialisation, amorcée depuis 2017, se confirme : en 2024 et 2025, la France a fermé davantage d’usines qu’elle n’en a ouvert, et les procédures collectives d’entreprises industrielles de plus de 50 salariés ont bondi de 75 % » explique Antonin Blanckaert, Directeur Général de l’AGS.
Des disparités régionales marquées
Certaines régions concentrent la hausse des défaillances.
L’Île-de-France, qui totalise une affaire sur cinq, enregistre une hausse de +8,2 % des affaires ouvertes, supérieure à la moyenne nationale. Elle regroupe 22 % des bénéficiaires de l’AGS ce trimestre.
D’autres territoires affichent des progressions en matière de nombre d’affaires ouvertes encore plus fortes :
- Hauts-de-France : +14,4 % d’affaires ouvertes,
- Auvergne-Rhône-Alpes : +13,6 %,
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : +9,4 %.
Ces données confirment la diffusion des difficultés sur l’ensemble du territoire, au-delà des bassins industriels historiques.
Des procédures de redressement en hausse
Les procédures de redressement judiciaire gagnent du terrain et représentent désormais 38,5 % des affaires ouvertes, en hausse de 2 points sur un an.
Les liquidations judiciaires demeurent majoritaires (près de 60 % des dossiers), dont 92 % sont des liquidations directes, signe de situations financières souvent irrémédiables.
L’AGS, baromètre d’une économie sous contrainte
Au-delà de son rôle de pilier de la solidarité interentreprises au service de la protection des salariés, l’AGS participe activement à l’observation et l’analyse de la santé économique du pays, décryptant en temps réel les tensions, les mutations et les fragilités du tissu entrepreneurial.
« Face à une conjoncture incertaine, l’AGS se mobilise pour maintenir le même niveau de qualité de service au soutien des entreprises et de leurs salariés. » conclut Antonin Blanckaert.
À PROPOS DE L’AGS
Créé en 1974, le régime de garantie des salaires (AGS) a pour mission de protéger les salariés lors des défaillances d’entreprises. Acteur de la protection sociale unique, il intervient quelle que soit la taille de l’entreprise et le nombre de salariés impactés. Ce dispositif inédit de solidarité interentreprises est composé de 250 personnes réparties en 15 centres en France métropolitaine et dans les DROM. Acteur de l’économie et de l’emploi, l’AGS accompagne et soutient les entreprises et leurs salariés tout au long de la procédure collective.
En 2024, ce sont près de 250 000 salariés qui ont bénéficié de la garantie des salaires, pour un montant total avancé de plus de 2,1 milliards d’euros.