Analyste des marchés financiers pour LATAM chez XS
24 mars 2025
Sous l’administration de Donald Trump, le gouvernement des États-Unis a annoncé l’imposition d’un tarif douanier de 25 % sur tout pays achetant du pétrole brut ou du gaz au Venezuela à compter du 2 avril. Cette décision est justifiée par l’arrivée présumée de dizaines de milliers de migrants vénézuéliens ayant des antécédents violents, présentés comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
L’impact sur le marché de l’énergie a été immédiat. Suite à cette annonce, les prix du pétrole brut ont connu une hausse significative. Le brut WTI a augmenté de plus de 1,40 %, atteignant environ 69,30 $ par baril, tandis que le Brent a grimpé de plus de 1,20 %, atteignant approximativement 73,10 $ par baril. Cette réaction du marché reflète l’incertitude entourant l’approvisionnement futur en pétrole vénézuélien et les éventuelles représailles des pays concernés par cette mesure.
Dans le même temps, Trump a décidé de mettre fin à la licence spéciale accordée à Chevron depuis 2022 pour opérer au Venezuela. Cette décision est motivée par l’absence de progrès en matière de réformes électorales et de rapatriement des migrants vénézuéliens. Sans cette licence, les opérations de Chevron dans les pays d’Amérique du Sud seront suspendues, réduisant la capacité du Venezuela à exporter du pétrole brut.
La Chine, principal acheteur de pétrole vénézuélien, a importé environ 500 000 barils par jour en février 2025, soit environ 50 % des exportations totales du Venezuela. Des pays comme l’Espagne, l’Italie, Cuba et l’Inde ont également maintenu un flux d’importations régulier. Avec la nouvelle politique américaine, ces pays devront faire face à des coûts plus élevés et pourraient chercher des alternatives pour contourner les tarifs imposés par Washington.
La mesure a suscité des réactions de la communauté internationale, certains gouvernements exprimant leurs préoccupations quant à l’impact économique potentiel sur le commerce mondial du pétrole. Des experts en géopolitique suggèrent que cette décision pourrait renforcer les relations commerciales entre le Venezuela et des puissances comme la Chine et la Russie, qui ont déjà manifesté leur intérêt à accroître leur influence en Amérique latine grâce à des investissements stratégiques dans le secteur énergétique.
Parallèlement, l’industrie pétrolière vénézuélienne, déjà affaiblie par des sanctions précédentes et une production en déclin, fait face à un nouvel obstacle à sa reprise. Sans accès au marché américain et sous la menace de nouveaux tarifs pour ses acheteurs, la compagnie d’État PDVSA devra trouver des mécanismes pour maintenir ses exportations et éviter un effondrement financier.
En conclusion, l’imposition de ce tarif par les États-Unis représente un nouveau chapitre dans la relation tendue entre Washington et Caracas. En plus d’impacter l’économie vénézuélienne, cette mesure aura des répercussions sur le marché mondial du pétrole brut et pourrait redéfinir les alliances commerciales dans le secteur énergétique. Les mois à venir seront cruciaux pour évaluer comment les principaux acteurs internationaux répondront à cette situation et si le Venezuela parviendra à atténuer les effets de cette nouvelle barrière commerciale.