Alors que la semaine dernière faisait ressortir une certaine faiblesse du marché haussier constaté depuis le début de l’année, les investisseurs semblent toujours confiants et pourraient utiliser cette légère consolidation pour acheter à nouveau. En revanche, de nombreux risques demeurent cette semaine, avec des statistiques économiques en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, des interventions de banquiers centraux ou encore concernant les banques américaines.
La situation en Russie sera également regardée, après la mutinerie de Wagner contre le pouvoir et Poutine ce week-end, qui s’est finalement arrêté rapidement, après la décision du chef du groupe armé indépendant, qui évoquait le risque d’un bain de sang, si ces derniers allaient jusqu’au bout de leur projet d’affrontement contre le pouvoir en place en Russie.
Les observateurs, les Etats-Unis et l’Europe, semblent ne pas vouloir s’exprimer trop rapidement sur l’évolution de la situation et la semaine à venir pourrait nous donner des indications sur le réel but de cette rébellion et la réponse de Poutine. Cette tentative ne semble en revanche avoir eu aucun effet sur les conflits en Ukraine.
Au-delà de ce sujet majeur, de nombreuses interventions de banquiers centraux auront encore lieu cette semaine. Jerome Powell, président de la Fed, devrait s’exprimer mercredi et jeudi, avant un très attendu rapport sur les tests de résistance au stress des banques (stress test).
Ce dernier sera particulièrement surveillé, après la faillite de plusieurs banques en mars dernier et les avertissements de la Fed et du trésor américain sur la possibilité d’avoir d’autres banques en difficultés et les risques sur l’immobilier commercial, qui pourrait mettre un peu plus de pression sur les instituions qui financent cette activité.
Du côté de la Fed, un seul autre membre du FOMC s’exprimera jeudi. A la BCE, 7 interventions de membres de la banque centrale sont attendues, ainsi que plusieurs apparitions de sa présidente Christine Lagarde et notamment lors du forum économique de la BCE jeudi, dont le thème sera la stabilisation macroéconomique dans un environnement volatil.
Côté statistiques, les publications seront légères en début de semaine avant jeudi et vendredi, qui seront particulièrement surveillés par les investisseurs. Lundi, nous regarderons seulement les indices IFO en Allemagne, qui sont attendus à nouveau en contraction et pourraient même surprendre à la baisse, comme lors des deux précédentes publications.
Mardi, les commandes de biens durables, la confiance des consommateurs et certaines données sur le marché immobilier aux Etats-Unis seront surveillés avec beaucoup d’attention. Mercredi, seulement un indice de confiance des consommateurs en Allemagne et l’indice des prix à la consommation (IPC) en Italie, avant les stocks de pétrole aux US seront publiés.
Jeudi, l’IPC en Allemagne sera analysé par les marchés et est attendu en hausse sur le mois de juin, alors que certaines pressions inflationnistes demeurent dans la zone euro. L’après-midi, nous nous tournerons vers les Etats-Unis, avec certains indices PCE, qui restent les indicateurs préférés de la Fed pour juger de l’inflation et alors que ces derniers devraient faire ressortir un rebond sur le mois écoulé.
Par ailleurs, la publication du PIB définitif est attendue aux US et celui-ci devrait progresser de 1,4%, contre 1,3% observé lors de la publication préliminaire. Les inscriptions hebdomadaires au chômage, ainsi que les promesses de vente de logements seront également surveillées de près.
Vendredi sera la journée la plus importante en termes de statistiques. L’IPC à Tokyo, au Japon, sera découvert dans la nuit et devrait montrer une nouvelle progression, mettant un peu plus de pression sur la politique monétaire de la BoJ, qui, à la différence de la BCE ou la Fed, reste extrêmement accommodante depuis très longtemps maintenant.
Les PMI manufacturier et non manufacturier en Chine, donneront une indication sur la force du rebond de la seconde économie mondiale, alors que certains indices mondiaux ont fortement progressé, sur la prospection d’un fort rebond de l’économie chinoise, mais les dernières données semblaient montrer que celui-ci pourrait ne pas tenir longtemps.
Un peu plus tard, nous surveillerons la publication du PIB au Royaume-Uni, avant les ventes au détail et l’emploi en Allemagne, l’IPC en France, puis pour l’ensemble de la zone euro. Ce dernier pourrait rester élevé, et même montrer une nouvelle accélération de l’inflation sous-jacente, à 5,5%.
Durant la seconde partie de la journée, nous regarderons les indices PCE core aux US, qui devrait observer une stabilité, mais toujours bien au-delà de l’objectif de la Fed, à 4,7%. Les dépenses des consommateurs, et certains indices de confiance de ces derniers, seront également importants pour les marchés.
La saison des résultats du premier semestre devrait démarrer dans deux semaines, avec des prévisions pour le reste de l’année surveillées avec beaucoup d’attention par les investisseurs, afin de jauger de la possibilité d’une récession au cours des prochains trimestres. Dans cette attente, nous serons tout de même attentifs à quelques publications cette semaine. Mardi, nous regarderons Jefferies, avant Micron mercredi et Nike jeudi.
Concernant le marché des cryptomonnaies, celui-ci profite des annonces des Blackrock et d’autres institutions financières sur le potentiel lancement d’ETF adossés au Bitcoin. Le premier ETF Bitcoin à effet de levier de Volatility Shares Trust sera par d’ailleurs lancé ce mardi.
Même si cela est une bonne nouvelle pour le marché et à permis au Bitcoin de bondir de 25 000 à 31 000 dollars en quelques jours, les investisseurs gardent un souvenir amer du lancement du premier Future du CME le 18 décembre 2017, qui marqua le top du marché haussier de 2016/2017 et mena les crypto dans un marché baissier brutal.